Les sorties de la semaine

mercredi 26 mars 2014

Captain America, le soldat de l'hiver



Synopsis :

Alors que Steve Rogers s'adapte doucement au XXIème siècle, il est envoyé avec Natasha Romanoff et l'équipe Strike du S.H.I.E.L.D sur une plate-forme pétrolière afin de libérer le personnel pris en otage. Le S.H.I.E.L.D ignore l'identité des mercenaires pirates et quelles sont leurs intentions. Lors de l'opération, l'agent Romanoff poursuit une autre mission que celle de sauver les otages et explique travailler directement pour Nick Fury...


Commentaire :

Dans la lignée monumentaliste des Avengers

Depuis Avengers, Marvel a pour objectif de rester dans la veine sensationnaliste et de produire des films tout aussi aboutis, si ce n'est mieux. Cette volonté est affichée avec, par exemple, la présence de trois vaisseaux porte-avions alors qu'Avengers n'en présentait qu'un. De même, Captain America n'est pas le seul super-héros du film, les plus grands Avengers sont absents mais il est secondé par la Veuve Noire et par un petit nouveau; le Faucon. Une nouvelle fois, la mission des super-héros va être de sauver l'humanité mais avec une nouveauté ici : le danger ne vient plus de l'extérieur mais de l'intérieur et plus spécifiquement des institutions en elles-mêmes. Si cette évolution avait été suggérée par Avengers, ce petit côté Jason Bourne permet d'apporter un peu de nouveauté à la franchise tout en critiquant gentiment le totalitarisme potentiel du numérique et de l'utra-connectivité. 

Une réalisation contestable, un scénario moyen

Malheureusement, si l'intention y est, le résultat est plus mitigé et la réalisation en est pour beaucoup. D'une part, les frères Russo venus de la comédie, ont paradoxalement moyennement réussi à mettre en place les différents gags; ceux d'Avengers, de Thor ou d'Iron Man étant beaucoup plus efficaces. D'une autre part, ils ont fait un choix très contestable pour filmer les combats au corps à corps. En effet, bien que les chorégraphies soient très bien pensées et réalisées, elles sont filmées en montage rapide ce qui amoindrit la virtuosité des combats et les rend confus. Le reste de l'action est plutôt bien filmé. Au niveau du scénario, les rebondissements et noeuds de l'intrigue sont faits de gros fils et peu originaux. Certains éléments du scénario sont même à la limite du cliché. A cela, il faut rajouter quelques défauts comme la présence du Faucon, qui n'est pas un super-héros passionnant et qui est mal introduit sous sa forme de super-héros. Il a les "super pouvoirs" d'un Iron man tout en étant moins bon et en faisant, du coup, doublon. Le personnage aurait été plus intéressant s'il était resté un soutien au héros tout en gardant des capacités humaines. Un autre problème consiste également au choix de Québécois pour interpréter des français: cela se voit et cela en vient ridicule pour un public français (en version originale). Quitte à vouloir faire de bons blockbusters, ils auraient pu être plus rigoureux.
En somme, le cahier des charges est rempli mais le film est plutôt moyennement réalisé. Il reste toutefois distrayant.

14/20


Her



Synopsis : 

Theodore est un homme sensible, en pleine instance de divorce avec sa femme Catherine. Dans un avenir proche, un nouveau système d'exploitation intelligent est mis au point et proposé à la population. Theodore, par curiosité, en acquiert un. Son nouveau système, du nom de Samantha, se révèle être très intelligent et de manière plus surprenante, sensible et instinctif. Theodore et Samantha évoluent alors conjointement et finissent par tomber amoureux l'un de l'autre...


Commentaire : 

La forme et le fond

Peu importe l'angle sous lequel on envisage le film, le message est : le fond domine la forme. D'un point de vue de la réalisation, nous pouvons souligner quelques bonnes idées de mise en scène qui reflètent l'état d'esprit de Theodore, mais le film est avant tout narratif et ne se signale pas particulièrement par sa forme. Signalons tout de même l'effort qui a été fait pour représenter l'environnement crédible d'un avenir proche. Toutefois, c'est bien évidemment le fond avec le scénario ayant reçu l'Oscar du meilleur scénario original en 2014 qui est le coeur du film. Nous avons ici un grand film parce-que son fond est virtuose. Nous pourrions dire qu'il s'agit de l'anti-Gravity, qui se signalait par sa réalisation (sa forme) virtuose (images et mixage sonore, récompensés aux Oscars). Le scénario de Her est créatif, très bien écrit et actuel, en partant de la situation supposée de la société dans un avenir proche au regard du présent. Il s'agit là de la grande force du film puisque les questions soulevées tout au long de l'histoire sont des questions qui se poseront très certainement dans les décennies à venir, qui commencent à se poser ou ont déjà été posées d'un point de vue théorique. C'est justement sur ces questions que le thème du fond et de la forme est encore mis en avant. Peut-on tomber amoureux d'une intelligence sans forme, c'est à dire, d'une intelligence sans corps ? Le film semble nous dire que l'amour est avant tout la rencontre de deux consciences, et que même si la question de l'absence de corps peut poser problème, l'amour peut aller au-delà de la question de la matière (qu'il y ait un corps ou non, que l'être soit fait de chair ou non). Néanmoins, cette question ne peut être soulevée que par l'incroyable performance de Scarlett Johansson, qui se signale ici par son talent d'actrice et non pas par ses "formes". Sa puissance d'interprétation est telle qu'elle envahit constamment l'écran sans jamais y apparaître. Joaquin Phoenix est bien évidemment bon dans son interprétation en chair et en os mais c'est bien Scarlett qui brille dans ce film, tout un symbole, alors qu'elle n'y apparait pas sous une forme incarnée. 
La thèse du réalisateur Spike Jonze est définitivement appuyée lorsque le film passe pendant une courte séquence en écran noir avec juste les voix des acteurs : jamais le film ne sera plus intense qu'à cet instant, alors que la forme disparait, et jamais une scène n'aura été aussi érotique alors qu'on ne voit rien.  

Science-fiction sans critique

Pour une fois, la science fiction n'expose pas les risques potentiels de l'intelligence artificielle comme dans A.I Intelligence artificielle. Il décrit simplement ce qui pourrait en être sans tirer la sonnette d'alarme. Alors que nous communiquons de plus en plus entre humains par le biais de technologies et que nos rapport sont de moins en moins directs et de plus en plus déshumanisés, il n'est pas étonnant que le pas soit un jour franchi sans que cela ne choque personne. En effet, lorsque nous communiquons par internet, le corps de l'interlocuteur a disparu, il n'est plus qu'une intelligence. Alors, si la communication peut se faire avec une intelligence (non-humaine) et qui n'a pas de corps, en quoi cette relation est-elle différente ? Et allons plus loin, si cette entité avait un corps, en quoi cette intelligence qui nous comprend et se pense serait - elle différente de nous hormis par sa forme ? Peu importe de quoi nous sommes fait nous dit le film, l'important c'est comment notre pensée fonctionne. Si le propos est quelque peu déroutant aujourd'hui, il aurait été complètement absurde une décennie plus tôt. Les choses évoluent vites. Pour le film, cette situation n'est ni bonne ni mauvaise, elle fait partie de l'évolution d'une société toujours plus avancée et numérisée. D'ailleurs le film, ne s'arrête pas là et propose l'étape suivante de l'intelligence artificielle en fin de film. Quoiqu'il en soit, qu'il est reposant et appréciable de ne pas diaboliser à tout bout de champs notre avenir technologique, alors que nous avons du mal à appréhender les changements en cours. 

Réflexion sur l'intelligence artificielle

Le film aborde de manière extrêmement intelligente le sujet de l'intelligence artificielle. Celle-ci venant d'être inventée dans le film, le personnage, bien que moins surpris que nous du fait du contexte technologique dans lequel il vit, se pose néanmoins les questions que nous pourrions nous poser. Es - tu intelligente ? Es - tu sensible ? Comment peux tu l'être ? Il décrit avec une rare justesse la condescendance que nous éprouverions pour une de nos créations. Une fois intelligent et sensible, égal à nous humain, l'être numérique intelligent nous appartient - il toujours ? Et si cette intelligence était supérieure à nous ? parce-que bénéficiant d'une puissance numérique presque illimité et libérée des aléas de la forme auquel sont sujets nos corps. Et si nous créions la véritable intelligence, l'intelligence pure ? Un film riche en questions, qui plus est sans a priori, est nécessairement excellent.

18/20






samedi 22 mars 2014

La Légende D'Hercule



Synopsis :

La Reine Alcmène, femme du Roi Amphiltryon, donne naissance à Hercule afin qu'il mette un terme à la tyrannie du Roi. Le demi-frère d'Hercule, Iphicles, ne cesse de jalouser son frère, tout particulièrement depuis que la Princesse Hébé est tomber amoureuse de lui. Le Roi Amphiltryon souhaite marier Hébé à Iphicles afin d'unir le royaume de Grèce et le royaume de Crête. Pour cela, il fait exiler Hercule en Egypte afin de pouvoir arriver à ses fins. Le demi-dieu entame alors une quête pour retourner auprès d'Hébé et découvre progressivement sa vraie nature...


Commentaire :

Scénario pauvre

Avec un personnage si mythique, seul le scénario permettait de discriminer positivement le film parmi tous les autres. Malheureusement, celui-ci est très pauvre. Le film est très court et perd ainsi la possibilité de travailler les personnages et leurs relations, diminuant ainsi la tension et rendant difficile la dramatisation de l'histoire. En outre, le film arrive à avoir des moments de longueur, notamment dans les scènes de romance. Enfin, le scénario reprend toutes les étapes clichées d'un parcours initiatique, sans aucune originalité et cela à un tel point que lorsque la direction de l'histoire semble enfin assez originale, comme à la fin, le film finit par retomber dans un cliché par une pirouette confuse. Le parti pris du film, ici original, est d'avoir voulu faire un film mythologique dans le genre du péplum à la Gladiateur, sans aller jusqu'à pousser le réalisme comme avec Troie. Ainsi, le film cherche l'ancrage réaliste et n'a recours qu'à deux fois à l'intervention divine, très loin des Immortels ou d'un Choc des Titans.
A noter, que l'exactitude du récit mythologique est plus que contestable, mais il existe plusieurs versions grecques de l'histoire d'Hercule. L'histoire du film se rapproche d'une des versions antiques mais avec beaucoup de prises de liberté. Néanmoins, une mauvaise adaptation n'est pas forcément un mauvais film.

Réalisation excellente et superbe 3D

Partant sur cette base, il était difficile d'avoir, en définitive, un bon film. Pourtant quelques éléments sauvent littéralement La Légende D'Hercule. La réalisation est en effet très soignée et donne un résultat impressionnant compte-tenu du scénario. Les plans sont plutôt longs mais dynamiques avec de nombreuses idées pour faire passer les très simples intentions du scénario. Le réalisateur arrive à raconter son film d'un point de vue cinématographique (exemple : une surimpression sur une image de ciel pour traduire les pensées d'Hercule; technique simple mais aujourd'hui délaissé notamment dans les blockbusters). Les combats sont bien chorégraphiés et filmés dans un style à la 300 de Zach Snyder, sans atteindre tout de même la virtuosité des combats spartiates. La plus grande force du film est sa 3D, très immersive. Tous les plans ont été filmés dans un soucis de profondeur de champ, avec des vues en plongée et des travelling légèrement circulaires pour faire ressortir le volume. Notons l'ouverture du film en plan séquence, incroyable d'un point de vue de la 3D. Ce souci de 3D est si poussé que les effets numériques font peu naturels, les plans en plongée paraissant souvent issus d'un univers de jeu vidéo. Du coup, l'esthétique du film est contestable mais a été orientée ainsi pour faire ressortir le volume. 

Combats trop propres

En fait, le seul souci au niveau de la réalisation est d'avoir voulu faire de ce film d'action et de combats, une production tout publique. Les combats sont propres : rien de choquant, tout est montré en hors-champ. C'est pour cela que les combats de ce film sont moins jouissifs que les combats de 300. Etant donné que les combats sont le centre de ce film, ce choix est un peu décevant et empêche la réalisation de voiler le piètre scénario.

Acteurs moyens

Kellan Lutz est loin d'être mauvais et son film n'est pas un nanar, néanmoins sa figure de mannequin anglo-saxon passe difficilement pour interpréter ce personnage. Ici, Hercule ressemble à un modèle comme les autres, le personnage ne semblant pas incarné si caractérisé. En outre, ses simples sourires font penser à des photos de mode. Tout simplement, une beauté physique trop normée pour ce rôle. Concernant la Reine Hébé, la voix-française n'est pas crédible pour un sou. Peut-être que la voix anglaise passe beaucoup mieux mais nous ne pouvons pas en dire plus à ce niveau. Les autres acteurs tiennent bien leur rôle et ont généralement de très bons doubleurs.

13/20






mercredi 19 mars 2014

Diplomatie


Synopsis :

L'Allemagne nazi est au bord de l'effondrement. Le Général Dietrich Von Choltitz a l'intention de détruire Paris avant l'arrivée des alliés, conformément à l'ordre d'Adolf Hitler. Dans la nuit du 24 au 25 Août 1944, les forces allemandes se préparent au départ alors que quelques unités sont chargées de placer des explosifs. Le consul de l'ambassade de Suède, Raoul Nordling, tente alors de rentrer en contact avec le Général afin de le dissuader d'exécuter l'ordre. 


Commentaire :

Huit-clos ... ouvert 

Alors que certains reprochent à ce film d'être du théâtre filmé, il n'en est rien. Non seulement le montage et les différentes valeurs de plan réfutent cette accusation, mais l'utilisation d'images d'archive et des plans en extérieur donnent une toute autre ampleur à ce film. Certes l'action principale se passe avant tout dans le quartier général du Général Von Choltitz, mais delà à parler de théâtre filmé, il y a un univers. Peut-être que le film aurait gagné à effectivement avoir plus de moyens pour représenter le Paris occupé, mais la plus-value n'aurait pas été énorme. 

Scénario à rebondissement porté par de grands acteurs

En effet, le film est avant tout très bien construit et structuré. Le film est inhabituellement court, surement du fait que les scénaristes n'aient pas voulu rallonger un scénario -issu d'une pièce de théâtre-  déjà intense et rythmé. Du coup, ce film assez court garde une très forte unité, sans longueur et avec des rebondissements. Les deux acteurs principaux arrivent brillamment à occuper tout le temps et l'espace et à nous intéresser. Leur interprétation est d'une grande justesse.

Dialogues travaillés

Toutefois, même de grands acteurs ont besoin de grands dialogues pour pouvoir exister. C'est le cas ici. Les dialogues sont d'autant plus importants qu'ils sont le coeur du film, puisqu'il est centré sur la discussion entre les deux protagonistes. Il s'agit d'un échange d'arguments, chacun ayant pour objectif de défendre ses intérêts. Arguments, contre-arguments, réflexions, incorporation de nouveaux facteurs avec l'évolution des évènements... les dialogues sont soigneusement écrits et travaillés. Nous écoutons une discussion intelligente et cela est donc captivant et intéressant. Si cette partie de l'Histoire est plus ou moins fictive, le cinéma a su la rendre particulièrement passionnante. Parfois, se jouer de la réalité historique au cinéma permet de rendre l'Histoire captivante, mais lorsqu'il s'agit d'inventer ingénieusement et crédiblement un fragment d'histoire manquant sans contrevenir à un fait établi, l'intention n'en est que plus honorable et le résultat, que plus réussi.

18/20





lundi 17 mars 2014

Patéma et le monde inversé


Synopsis :

Patéma est une jeune fille intrépide vivant dans un monde souterrain. Elle a interdiction de quitter la ville. Néanmoins, un jour, elle désobéit aux règles et tombe dans un trou en dehors de la ville. Sa chute la mène dans un monde où tout est inversé. Elle est rattrapée in extremis par Age, un jeune garçon du monde inversé, alors que celle-ci tombait vers le ciel...


Commentaire :

Dessin et univers

Peu de films d'animation japonais arrivent en France. Ceux y arrivant sont les meilleurs ou issus de grosses sagas. Celui-ci s'inscrit dans la première catégorie. Le dessin de cet univers est travaillé avec un style assez proche de la peinture, tout en gardant des contours nets. En fait, tout ce qui touche à l'environnement non-animé des personnages, que cela soit les paysages ou les objets, possède ce style. Ce monde particulier étant finalement l'élément clef et original de l'histoire, nous pouvons considérer que l'esthétique du film est à trouver dans cet environnement. En effet, les dessins "animés", c'est à dire que cela soit les personnages, ou les objets rentrant en interaction avec eux sont plutôt très basiques; d'un style de dessin animé de télévision: corps avec peu de volume, gros yeux, tel Naruto ou Sakura Card Captor. Pour un film, ce style est assez frustrant, à moins que l'on considère que ce qui est intéressant dans ce film sont l'univers et le message du film et non les personnages qui n'aident qu'à faire ressortir le message et donner vie à cet univers.

Idée originale et ... métaphorique

L'idée sur laquelle se fonde ce film est très originale. Prendre la gravité comme facteur de différenciation entre les hommes est osée et ingénieux, tellement cela est rationnellement inconcevable. Toutefois, peut importe en définitif, la différence qui sépare les hommes. Ce film nous montre que les hommes en viennent à se discriminer et même à ne plus se considérer comme égaux, s'ils vivent dans des situations différentes ou s'ils sont différents. Dans Patéma et monde inversé, il existe des hommes inversés, dans notre monde, il existe des hommes de différentes couleurs. Cette différence fondée sur la gravité est en fait une métaphore pour parler de discriminations tel le racisme. Parler de la discrimination en ayant recours à la métaphore est parfois plus efficace que de le dire de manière directe car non-redondant avec la parole commune. Cela nous montre l'absurdité de ce phénomène sous un jour nouveau. Le régime totalitaire représenté est parfaitement mis en image, en nous montrant une société totalement sous contrôle et des hommes se déplaçant sur un tapis roulant à l'image de pièces sur une chaîne de montage. Brillant.

Mais assez complexe

La seule limite que l'on pourrait trouver à ce film est que cette histoire de gravité est complexe et donc difficilement prenante. On comprend bien que des expérimentations humaines ont fini par troubler le monde - envoyant un petit message écologiste au passage - mais on ne comprend pas très bien, non pas la situation, mais l'explication de la situation du film (quel est l'état de la Terre, est-elle plate ?). Peut-être ne faut - il pas essayer de comprendre ce qu'il y a de logique et d'illogique ici. Le film ne s'intéresse finalement pas aux personnages en eux-mêmes dont la situation est classique mais aux relations humaines induites par un état du monde bouleversé. Quoiqu'il en soi, nous aimons parfois comprendre ce qu'il se passe même si le message de dénonciation est très clair. On réfléchit beaucoup pour essayer de se situer et pour repérer relativement le haut et le bas, mais nous aimerions comprendre pourquoi tout cela est comme ça. Dans tous les cas, on ne reste pas un spectateur passif!

15/20





jeudi 13 mars 2014

Monuments Men



Synopsis :

Alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, les nazis entreprennent une entreprise de pillage systématique avant leur départ des pays occupés. Il s'en prennent notamment aux oeuvres d'art, volent celles de genre classique et brulent l'art déviant. La majorité des pièces est transportée en Allemagne où le Führer avait, pendant un temps, l'attention de créer le plus grand musée du monde. Pour éviter encore plus de destruction et retrouver les oeuvres volées, les Monuments Men sont dépêchés en Europe...


Commentaire :

Inscription dans une grande lignée de film de guerre

George Clooney rend hommage aux grands films de guerre sur la Seconde Guerre Mondiale tel Le Jour le plus long, avec son casting 5 étoiles agrémentés de locaux tels Jean Dujardin. Les acteurs sont tous excellents, particulièrement Cate Blanchett, Matt Damon et Jean Dujardin. George Clooney est quant à lui très plaisant et a une classe rappelant Clark Gable. Concernant le trop rare Bill Murray, il prouve qu'il est toujours un excellent acteur. Un grand soin a été porté à la reconstitution des décors et des costumes, ce qui constitue également un des points forts du film. Ainsi, l'ancrage historique est parfaitement reconstitué. 

Excellent sujet mais traité avec trop légèreté 

Choisir de traiter de la place des oeuvres d'art dans la guerre est une excellente idée, la Seconde Guerre Mondiale ayant été de nombreuses fois tournée mais pas sous cet angle. Quelques répliques de George Clooney permettent de bien saisir l'importance de cet enjeu. Pourtant, malgré une mise en scène plutôt intéressante de Clooney, le ton choisi, plus ou moins comique, ne rend pas hommage au sujet choisi. A vouloir être dramatique, épique et comique à la fois, le film finit par ne remplir que très vaguement ses objectifs. Ce sujet et cette période de l'histoire demandent de l'intensité mais le film ne prend jamais au sérieux les évènements qu'il traite. Cela est renforcé par la musique d'Alexandre Desplat qui choisit d'accompagner les scènes d'une musique légère et gaie. Il était surement possible de faire un film léger, mais l'enjeu est trop fortement appuyé pour laisser partir le film en ce sens. Certains sketchs font mouche mais d'autres désamorcent la tension. La dernière partie est plus rythmée, mais pas autant qu'elle aurait pu l'être. Elle ne suffit finalement pas à relever l'ensemble. En définitif, le film est trop lisse que cela soit en comédie ou en tension. La promesse d'un grand film n'est pas tenue.

Reste que le film est intéressant pour le sujet traité, les Monuments Men, et permet de découvrir leur rôle dans la guerre. Néanmoins, il faut garder à l'esprit que l'intention des Etats-Unis, d'un point de vue historique, était loin d'être aussi angélique. 


13/20



mardi 11 mars 2014

300 : La Naissance d'un Empire


Synopsis :

Alors que le roi Leonidas et ses 300 spartiates sont chargés de ralentir l'armée perse sur terre, Themistocles à la tête de la marine grecque tente de défaire l'immense marine perse. Cette dernière est menée par Artemise, une grecque qui a prêtée allégeance à Xerxès et jurée de bruler toute la Grèce. Themistocles, fin stratège, souhaiterait que Sparte se batte sur mer à ses côté, mais la cité guerrière préfère faire cavalier seul.


Commentaire :


On ne change presque pas une équipe qui gagne


Zack Snyder n'est plus au commande, il est remplacé par un réalisateur inconnu du nom de Noam Murro. Gerard Butler n'est plus devant la caméra, il est remplacé par un plus ou moins inconnu du nom de Sullivan Stapleton. Néanmoins, le résultat est réussi. Ceci s'explique surement par le fait que l'équipe technique soit presque identique à celle de 2006, et il en va de même pour le casting. Toutefois, Themistocles est bien évidemment un peu moins charismatique que le personnage de Leonidas, le contraire aurait été surprenant tant le roi de Sparte est impressionnant. Pour le reste, la production a fait l'immense effort de rassembler tous les acteurs (personnages survivants et pas que) du premier film pour que les amateurs 300 s'y retrouvent. Nous avons en plus le droit au personnage d'Eva Green, personnage interprété avec force et brio.


Préquelle, film parallèle et suite

Ce film a pour originalité d'être chronologiquement un préquelle, un film parallèle (principalement) et une suite. L'équipe du film devait donc être, tant du point de vue du scénario que du point de vue technique, très proche du premier. De part les personnages, les enjeux mais aussi la reprise du style graphique de Zack Snyder, nous constatons que l'équipe du film a particulièrement étudié la matière avant de se lancer dans cette suite. Peut-être même trop au niveau scénaristique, car nous trouvons des éléments faisant doublon avec le premier film : la relation entre un capitaine et son fils apprenti soldat, et une scène érotique, remplissant surement le cahier des charges mais scénaristiquement peu intéressante. En effet, contrairement au scène de combats graphiquement originale, la scène érotique est, certes dynamique, mais banale.
Bien qu'un peu moins intense que le premier film, 300, La Naissance d'un empire est tout aussi jouissif, un véritable plaisir cathartique. Le point fort du film réside dans ses visuels, respectueux du style graphique et même plus travaillé que dans le premier film. On ne retrouve pas la dimension christique des tableaux de Leonidas, mais des plans plus proches du paysage de conte, ce qui constitue la marque de ce second film. En définitive, le réalisateur a bien compris que deux choses importaient : les combats - rythmés par des ralentis et accélérés - et le visuel. Cela est à mettre à son crédit.

Prudence et respect ?

Le réalisateur et Snyder semblent avoir voulu éviter quelques reproches faits au premier film. En quelques sortes, il fallait réparer les audaces du premier. C'est une volonté honorable mais regretable car la force du premier film était son côté abrupte; en définitive, son excès, son politiquement incorrect. Leonidas a des mots très durs envers les athéniens dans le premier film. En mettant ces derniers au coeur du second opus, ce nouveau film réconcilie les athéniens avec la franchises. De même, les perses avaient une représentation affreuse à l'excès dans le premier, celui-ci tout en gardant le côté esclavagiste, améliore un peu leur aspect physique. Du coup, la production renvoie les monstres de l'armée perse et en fait apparaître d'autres dans le milieu neutre qu'est l'océan. A titre personnel, nous trouvons que c'était l'excès assumé du premier film qui était gage de non-autenticté historique, au cas ou quelques uns ne l'auraient pas compris. Ici, Noam Murro se lâche sur le visuel des paysages mais n'ose pas aller plus loin, espérant surement moins choqué. Il s'agit donc d'un film un peu plus consensuel et d'un film un peu moins audacieux que 300, mais non pas moins subversif pour ceux qui pensaient que le premier l'était. 


15/20




samedi 8 mars 2014

Non-Stop



Synopsis :

Le marshall de la police de l'air Bill Marks prend un vol à direction de New York depuis Londres. Très vite, il reçoit les messages d'un inconnu sur le réseau spécial de la police de l'air. L'inconnu semble tout savoir de Bill et l'espionner à chaque instant. Il finit par demander à Bill que celui-ci lui vire 150 millions de dollars sur son compte, sans quoi il tuera un passager toutes les 20 minutes...


Commentaire : 

Deux têtes d'affiche

Cette production franco-américaine est menée par deux excellents acteurs, Liam Neeson et Julianne Moore. Le premier est un habitué de ces films d'action. Si le personnage est tout autant physique que dans Taken et Taken 2, d'un point vue psychologique, Liam Neeson est plus proche de son rôle dans Sans Identité. Quoiqu'il en soit, ce genre de film, hommage aux films de catastrophes aériennes des années 70 peut vite devenir un nanar si les acteurs décrochent. Ce n'est pas le cas ici et Liam Neeson nous prouve encore qu'il est un des meilleurs acteurs de sa génération et qu'il est fait pour jouer dans ce genre de film. Quant à Julianne Moore, son personnage passe par plusieurs étapes psychologiques et elle arrive parfaitement à lui donner corps.

Haute-tension mais pas sans humour

Il s'agit d'un thriller certes mais sous-poudré d'humour. En effet, on ne présente plus le personnage de Liam Neeson. On sait parfaitement qu'il ne faut pas jouer avec lui, et de cette connivence entre le spectateur et l'image de l'acteur apparaissent certains moments comiques. Ces pointes d'humour au début du film sont nécessaires car l'histoire est prise par la suite dans une tension folle et le suspens est intenable. Les multiples péripéties font continuellement monter la tension d'un cran et nous présente un scénario de plus en plus complexe et rempli de noeuds. Les rebondissements n'arrêtent pas. 

Complète immersion malgré quelques invraisemblances

Il en vient un moment où on arrive à se demander comment le scénario pourra se démêler et expliquer toutes ces incroyables péripéties. Finalement, il ne les explique qu'à moitié, certains éléments du scénario restant obscures. Néanmoins, le film est tellement immersif et l'histoire est tellement bien menée que l'on ne s'intéresse pas à toutes les explications ; on ne s'intéresse qu'au sort de Bill et au sort de l'avion. Finalement, ce qui nous est expliqué sert simplement à faire passer la pillule. Moyennement crédible mais assez pour que le thriller soit d'une efficacité redoutable.

Reconstitution et images de synthèse

Ce huit-clos est doté d'excellant décors crédibles, néanmoins les plans d'extérieurs sont majoritairement en images de synthèse et cela est visible. L'époque des maquettes est révolue et cela est assez dommage car l'image numérique ne fait pas encore assez réelle.


Il n'y a pas vraiment de thématique à ce thriller. La confiance, la paranoïa voire les préjugés sont légèrement abordés mais l'action et la tension sont bien le coeur de ce film. La mise en scène est presque uniquement fonctionnelle mais efficace, dédiée à la narration. La musique est excellente et contribue à l'atmosphère.

16/20