Les sorties de la semaine

mercredi 27 décembre 2023

Les 3 Mousquetaires : Milady


 Synopsis:

D'Artagnan est à la recherche de Constance, enlevée après avoir entendue quelque chose qu'elle n'aurait pas dû entendre... 

Commentaire :

Une mise en scène brouillonne 

Les défauts de la première partie réapparaissent ici avec malheureusement encore plus d'ampleur. La mise en scène ne parvient pas à rendre l'intrigue claire. Cette dernière tout en étant complexe pourrait néanmoins rester lisible mais la mise en scène est bancale dans la narration. L'absence de point de vue mais encore plus d'explication des motivations rend l'ensemble confus. Seule intrigue claire, le souhait de d'Artagnan de retrouver Constance. Même si cette intrigue est mêlée au complot, elle ne permet pas de l'expliquer. D'autres aspects techniques sont également décevants. Les dialogues sont parfois mal écrits, le français soutenu n'étant pas toujours maintenu notamment chez D'Artagnan. La direction d'acteur est aussi compliquée, plutôt chez les têtes d'affiche. De plus, toutes les phrases ne sont pas forcément très audibles, problème que l'on retrouvait dans le premier. Cela n'aide pas un scénario déjà flou. Par ailleurs les chorégraphies intéressantes de combat en plan séquence sont meurtries par un cadrage aléatoire et des mouvements de caméra trop brutaux. Certes l'idée était de donner du rythme mais le résultat est peu concluant. Quelques incohérences et faux raccords sont également visibles. Quelques éléments sauvent néanmoins le film comme les costumes, les décors et les plans larges de demi-ensemble ; finalement l'atmosphère d'époque plutôt bien travaillée. La bande musicale est également au niveau de l'ambition et la mise en scène lui laisse quelques temps pour s'exprimer. Néanmoins, le bilan technique reste plutôt négatif. 

Thématiquement pauvre 

Alors que les thématiques étaient faibles mais néanmoins présentes dans le premier film, ici les intrigues floues ne semblent pas porter de message. Nous adoptons simplement le point de vue des royalistes catholiques contre les républicains; curieux choix même si une petite part de l'intrigue est ménagée pour les protestants... Rien de pertinent mais peut-être même ambigu. 


En définitive, le cinéma français de genre et d'époque n'y arrive pas. Les 3 Mousquetaires : Milady souffre de problèmes de réalisation et d'écriture que les costumes et les décors peinent à sauver.




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lundi 25 décembre 2023

Aquaman et le Royaume Perdu


Synopsis :

Arthur, Roi de l'Atlantide se retrouve avec des pouvoirs limités et des responsabilités énormes, lui qui n'a jamais souhaité être roi. C'est alors que Black Manta refait surface avec des technologies atlantes pour se venger d'Arthur...


Commentaire :

La valeur sûre James Wan

James Wan reprend son rôle de réalisateur après le succès du premier Aquaman. Malgré un pouvoir relatif sur le scénario et le montage, James Wan a pu s'exprimer sur la mise en scène et l'univers toujours aussi fouillé. La réalisation est bien sûr toujours extrêmement soignée de part les mouvements de caméra, les plans, la composition des plans et les transitions. Les combats et certaines scènes d'action ont la grande qualité de bénéficier en majorité de plan séquence. La mise en scène de l'horreur est également présente ici ; il était certain que le maître en matière allait apporter sa petite touche personnelle. Les divers références à d'autres films populaires rajoutent un petit plus méta en début de film. Il n'y a définitivement pas de "Yes men" derrière la caméra. Seul petit bémol, quelques effets spéciaux sont un peu trop voyants au début. La musique de Rupert Gregson-Williams (de Narnia oui!) est particulièrement réussie avec des séquences de James Wan qui laissent aussi habilement de la place à la bande musicale. Techniquement, le film est donc plutôt réussi. Le jeu de Jason Momoa est en revanche un peu lourd et le personnage d'Amber Heard un peu trop en retrait. Heureusement, Patrick Wilson (acteur fétiche de James Wan) est présent et porte le film et son duo avec Jason Momoa

Des thématiques : mine de rien!

Si le film reste plutôt une réussite, c'est parce qu'il est plus qu'une coquille vide grâce à des messages, certes simples mais clairs. James Wan fait en effet le choix d'inclure des thématiques comme dans le premier épisode afin que le film ne soit pas un simple film d'aventure. Si le premier Aquaman parlait de la pollution des océans, celui-ci a pour thème le réchauffement climatique engendré par les humains et le futur effondrement écologique. Les Atlantes ont eux-mêmes failli changer le climat par le passé avant d'utiliser des technologies plus respectueuses de l'environnement. Arthur est donc prompt à pardonner les humains (soit dit en passant le film s'oppose au réchauffement climatique tout en défendant le style d'alimentation américain riche en viande), car les Atlantes du passé sont une métaphore des humains du présent. Autre message, la définition du bon souverain donner à la fin du film [Spoiler]. Le bon souverain doit faire le bien même quand cela lui porte préjudice, il doit demander de l'aide quand celle-ci lui paraît nécessaire. Ainsi Aquaman est plus apte que son frère car n'ayant jamais voulu le pouvoir, il n'est pas aveuglé par son égo. Les messages sont ainsi plutôt pertinents. 


En définitive, le dernier film de l'univers DCEU est une réussite relative, portée par une bonne mise en scène de James Wan et un jeu convaincant de Patrick Wilson compensant celui de Jason Momoa.



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dimanche 26 novembre 2023

Napoléon


 Synopsis :

Révolution française : un jeune capitaine assiste à l'exécution de la reine Marie-Antoinette. Le jeune Napoléon ignore encore quelle place il doit prendre dans l'histoire mais la guerre lui offre une occasion de briller auprès des révolutionnaires...

Commentaire :

Une histoire élaguée

Du vrai film de Ridley Scott d'une durée de plus de 4h30, nous ne savons encore rien. Pour le moment, nous avons la version cinéma de 2h30 dans un format logiquement bien élagué. Difficile de savoir s'il est encore possible de lire les intentions du réalisateur tant les équilibres peuvent changer en fonction des versions. Entre les étapes obligées de l'histoire de Napoléon et les choix narratifs de Ridley Scott, le film dans sa forme actuelle a une dimension batarde. Des ellipses lourdes sont visibles à l'écran, alors que le film veut traiter une durée de vie importante du personnage. Il en résulte alors une impression de succession d'étapes sans explication et avec très peu de contexte. Ainsi par exemple, le couronnement de Napoléon semble arriver nul part. La photographie n'en reste pas moins sublime, inspirer parfois des tableaux faisant la "communication" de l'empereur (Gérôme, David, Delacroix). Un immense travail a été également fait sur les costumes, qui sont pour le coup très fidèles à l'histoire à l'inverse de plusieurs évènements narrés. Que dire également des plans de batailles avec le recours aux figurants plutôt qu'aux effets numériques. A ce titre, la bataille d'Austerlitz est probablement la plus belle scène du film d'un point de la mise en scène. Il manque peut-être néanmoins un petit côté épique au film, cela du fait d'une musique de Martin Philips assez transparente mais aussi d'un manque d'incarnation sur le champ de bataille. 

Les thématiques : Napoléon et Joséphine moteur de l'Histoire ?

Il est difficile de savoir ce que voulait mettre en avant Ridley Scott dans cette version de 2h30. La relation Napoléon et Joséphine est au centre de l'intrigue avec paradoxalement un problème majeur au niveau de l'âge des deux acteurs, Joséphine étant normalement bien plus âgée (plus de 6 ans) que Napoléon. Ce choix d'entrée sur le personnage peut être néanmoins intéressant et original pour traiter de Napoléon si toutefois l'interprétation du réalisateur ne vient pas trop recouvrir la vérité. Or ici, l'ascension de Napoléon, ses guerres et les grands tournants de sa vie (le retour d'Egypte, le retour de l'île d'Elbe) semblent uniquement liés à Joséphine. La dimension politique et ses manipulations, sa vision de la France et de l'Europe ou bien même son habilité stratégique disparaissent. L'interprétation de Napoléon par Joaquin Phoenix n'aide pas. Le personnage n'est pas nuancé même s'il fallait mettre évidemment ses faiblesses en avant. Le personnage n'est donc pas attachant comme si Ridley Scott n'aimait pas son personnage et se contentait d'une version monochrome de celui-ci. Peut être que Joséphine aurait dû être le cœur du récit. Dans cette version de 2h30 qui passe rapidement par toutes les étapes de la vie de Napoléon, on ne retient pas grand chose hormis la petitesse du personnage et son obsession pour Joséphine. Le dernier plan met sur le dos de Napoléon l'ensemble des morts en Europe. Nous comprenons alors que l'idée était de dénoncer les actes du personnage. Néanmoins le contexte géopolitique est tellement peu développé dans le film que ce dernier plan ne semble pas à sa place... sauf si l'idée est de dire que par amour, Napoléon a retourné l'Europe... Le choix initial du réalisateur est intéressant mais la réalisation est bancale pour provoquer un vrai intérêt et ce qui est autour de la relation centrale est trop peu développé pour maintenir l'intérêt.


En définitive, Le Napoléon de Ridley Scott a peu d'intérêt, en tout cas dans sa version de 2h30 tant le réalisateur ne semble que peu intéressé par son protagoniste. Pourtant Napoléon recèle un fort potentiel pour le drame, la tragédie, l'épique ou la romance. Le résultat est donc décevant. On se consolera avec quelques scènes de batailles, les costumes et la photographie.  


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jeudi 2 novembre 2023

Le Garçon le Héron



Synopsis :

Mahito vient de perdre tragiquement sa mère, victime civile de la deuxième Guerre Mondiale. Plusieurs années après, il n'a toujours pas fait son deuil alors que son père épouse une nouvelle femme... 


Commentaire : 

Une dernière sortie de retraite ?

Hayao Miyazaki sort une nouvelle fois de sa retraite pour nous livrer Le Garçon et le Héron, film dont l'animation et les thématiques résument la filmographie du maître japonais. Le film ouvre sur une scène de guerre dans laquelle l'animation montre toute sa puissance de part le mouvement à l'écran (flamme, vent) et les traits des personnages déformés par la peur et l'horreur. L'animation garde la qualité que l'on connaît à Ghibli jusqu'à la fin du film alors que le récit lui va progressivement ralentir son rythme jusqu'à ce que le merveilleux entre de manière définitive dans le récit. Cette baisse d'intensité peut se laisser sentir du fait que le récit ne soit pas pleinement linéaire, le rapport au temps étant bousculé dans le merveilleux et par le merveilleux. Le film le dit lui même, il ne faut plus nécessairement chercher à comprendre mais se laisser guider dans un monde onirique. Il faut entrer dans ce monde tout comme le fait le personnage principal, peu désorienté ni interloqué mais déterminé, contrairement par exemple à Chihiro dans le monde des esprits. Le plan est toujours plein et foisonnant, si le récit erre, le visuel fait le lien et donne également des indices aux spectateurs sur le scénario. Des petits esprits blanchâtres viennent rappeler Princesse Mononoké quand des décors viennent rappeler Le Château dans le ciel. Le personnage de feu évoque Calcifer (Le Château Ambulant) et la mer est un élément central de l'autre monde (la mer est un cadre cher à Miyazaki). Le film est définitivement un condensé visuel de Miyazaki, peut-être toutefois un peu chaotique mais généreux. A la musique, Joe Hisaishi est également de retour, reconnaissable mais plus discret qu'à l'habitude. Il ne se signale que peu hors de l'action, ce qui limite sa présence dissimulée par l'image et l'intrigue.

Les thématiques : faire le deuil pour repartir

Miyazaki semble réinvestir certaines thématiques de ses films précédents comme celle du deuil. Les tragédies sont souvent surmontées dans le monde merveilleux chez Miyazaki, lieu qui aide les personnages à retrouver un sens à leurs actions. Mahito semble au départ éteint et à la recherche de quelque chose qui lui manque En effet, Mahito doit faire le deuil de sa mère pour ensuite accepter sa belle-mère et enfin retrouver goût à la vie. Le monde merveilleux plus qu'un échappatoire est un rite, un passage qui mène à une nouvelle étape de notre vie. Ici c'est le Héron qui guide Mahito dans ce nouveau monde, rôle qu'il exécute sans vouloir nécessairement le faire. Car personne n'est foncièrement bon dans cet univers comme dans tous les univers de Miyazaki. Tout le monde a une part de bonté et de méchanceté. La quête de Mahito l'amène donc à rencontrer des personnages nuancés, lui même n'étant pas tout blanc. Reconnaître sa part de noirceur fait aussi partie du rite de passage. 
D'autres thématiques annexes chères à Miyazaki sont abordées comme celle de la guerre, déjà toile de fond de Le Vent se Lève. La fin de ce dernier pourrait presque être le début de ce film-ci. La guerre est ce qui cause la mort de la mère de Mahito. Son père est paradoxalement partie prenante de la guerre en tant qu'industriel prêt à exploiter ses ouvriers. Lui non plus n'est pas foncièrement négatif car il aime sincèrement son fils, mais la critique de la guerre comme aboutissement du capitalisme est présente. 
Une interrogation subsiste concernant le message autour du personnage du maître de l'autre monde. Peut-être est-il une représentation de Miyazaki, cherchant un successeur digne de confiance ? Pourtant existe t-il quelqu'un pouvant Et voulant endosser ce rôle ? Car un tel rôle demande de sacrifier sa vie. Ce film est paradoxalement une moins bonne conclusion que Le Vent se lève mais plus fidèle à ce que le public attend d'un Miyazaki. Question d'avis, mais est-ce bien son dernier film ? Si l'on extrapole l'histoire de ce film, Miyazaki doit continuer jusqu'à sa mort car personne ne peut ou veut prendre la suite. 


En définitive, Le Garçon et le Héron est un condensé du cinéma de Miyazaki, poétique tout en étant aussi un peu volontairement chaotique. Il ne s'agit probablement pas du meilleur film de sa filmographie mais il possède une réelle puissance onirique parfaitement retranscrite visuellement.




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mardi 10 octobre 2023

The Creator

 


Synopsis :

Joshua vit replié en Asie avec sa femme Maya, alors que le monde est en guerre. Les Américains mènent en effet un combat sans relâche contre l'intelligence artificielle qui a lancé une bombe nucléaire contre Los Angeles 10 ans plus tôt... 


Commentaire :

Le gigantisme via la photographie : une signature visuelle

Gareth Edwards replonge dans le genre de l'aventure et de la science fiction après avoir réalisé le seul épisode Star Wars post Lucas vraiment réussi Rogue One. Toutefois, il s'agit du film avec la plus forte dimension de science-fiction de sa filmographie de part ses thématiques. Concernant la mise en scène, Edwards se distingue une nouvelle fois par sa photographie qui joue sur les échelles. L'humain est une nouvelle fois réduit et écrasé par un décors, des machines et un environnement gigantesque. La mise en scène s'appuie sur une ambiance et des décors inspirés d'Apocalypse Now pour une grande majorité des scènes en extérieur en Asie. Le montage est efficace et le rythme dynamique, le film étant alors plutôt prenant. La réalisation est avant narrative. Les effets spéciaux sont eux d'excellente facture alors que ce blockbuster indépendant ne possède un budget que de 80 millions de dollars. Toutefois, les nombreux plans en extérieur permettent une habile réduction des coûts, donnant au passage un côté réaliste film, mais peut-être parfois un peu trop carte postale. A la musique, Hans Zimmer propose une partition prenante et se fondant dans l'image, cette dernière ne laissant que peut de temps à la composition pour véritablement s'imposer. Le film est donc techniquement une réussite, bien plus abouti que la plupart des films de saga à plus haut budget présentés ces derniers temps.

Scénario efficace mais cousu de fils blancs [Spoilers]

Le scénario est efficace car les enjeux sont clairs sans être simplistes. L'intrigue générale est prenante grâce à l'évolution du personnage principal. Pour autant, certains éléments du scénario semblent un peu forcés pour arranger l'histoire. Ainsi, vers la fin du film, il est difficile de comprendre pourquoi les militaires ne se débarrassent pas de la navette arrimée à Nomad au lieu de vouloir rentrer dedans au risque que les fugitifs rentrent dans la station. De même, il est étrange que la station Nomad possède un stock de simulants (robots à face humaine) alors que les Américains ne les utilisent pas. Toutefois, cela arrange le scénario pour que Joshua revoit une dernière fois Maya avant le crash de la station. D'autres éléments de scénario sont du même acabit tel le personnage de Ken Watanabe, pas directement descendu alors que les Américains n'ont que faire des robots (cela lui permettant de riposter et de tuer la colonelle américaine). Les idées sont intéressantes mais la façon de les mener à bien est un peu bancale et manque de crédibilité.

Des thématiques intéressantes mais manquant de nuance. 

L'intérêt premier d'un film de science-fiction est les questions amenées et traitées. Si de nombreuses questions sont effectivement amenées ici, elles ne sont pas directement formulées. La dualité entre conscience artificielle et humanité est un peu décevante du fait peut-être que les robots sont déjà trop humains (certains sont bouddhistes... bien qu'ils s'agissent peut-être du choix de religion le moins illogique). Les robots ont manifestement des émotions et une conscience propre bien qu'ils soient au départ des copies, contrairement à Alphie qui peut évoluer. Quoi qu'il en soit, il n'y a pas véritablement de différence théorique entre humains et robots et ainsi pas d'opposition thématique comme pourrait l'être la Raison et la Rationalité, ou l'Ethique et la Logique. La différence est en fait politique et se fait entre impérialisme (et sauvagerie américaine) et le reste du monde où humains et robots vivent en harmonie. Le propos est très clairement à charge contre la politique extérieure américaine (d'où la référence à Apocalypse Now) mais aurait eu plus sa place dans les années 2000. L'occident reste actuellement composé de démocraties avec des règles éthiques et de bioéthiques qui encadrent les recherches et innovations. En revanche, le progrès scientifique réalisé en Chine s'encombre actuellement beaucoup moins de ces contraintes. Le film est beaucoup trop manichéen et manque ainsi de nuance. Son regard sur l'Asie est un regard extérieur qui est emprunt d'orientalisme ramenant l'extrême orient à de beaux paysages où les populations vivent dans l'harmonie induite par les philosophies asiatiques tel le bouddhisme. Un peu cliché. 


En définitive, The Creator est un bon film de science-fiction mais avant tout une bonne histoire avec un personnage attachant, quoique son propos politique manichéen étouffe la réflexion sur l'intelligence artificielle.  





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dimanche 2 juillet 2023

Indiana Jones et le cadran de la destinée

 


Synopsis :

1944 en Pologne, Indiana Jones est à la recherche de la lance ayant transpercé le Christ, alors aux mains des Nazis. Toutefois, l'aventurier découvre que cette lance est un faux. Il y a en revanche dans les réserves Nazis d'autres artéfacts mystiques dont une fameuse création d'Archimède...  


Commentaire :

James Mangold relève de le défi

James Mangold, notamment connu pour Logan, a récupéré le projet au départ destiné à Steven Spielberg. Si le style est un peu différent du maître, James Mangold réalise une mise en scène atteignant les objectifs fixés. La réalisation est avant tout au service du grand film d'aventure. La narration est très propre, le montage conforme aux normes actuelles et logiquement plus rapide que les premiers épisodes et les scènes d'action sont bien rythmées tout en restant lisibles. Il manque toutefois sûrement une prise de risque visuel qui démarquerait le film ou du moins lui donnerait une identité propre, bien que les courses poursuites soient visuellement impressionnantes (sans être pour autant originales). Le tour de passe-passe visuel est bien évidemment le rajeunissement d'Harrison Ford qui est plutôt bien exécuté. Sans être parfait, cet effet est toutefois plus une prouesse technique qu'une prouesse de réalisation. Le point très positif du film est le retour sur la saga de John Williams à la partition qui prouve toujours être le plus grand compositeur de musique de film au cinéma. Sa bande musicale orchestrale avec ses leitmotivs et son mickeymousing reste ce qui se fait de mieux du point de vue de la richesse de la composition. Pas de doute alors, on est bien face à un Indiana Jones. 

Un scénario abouti 

Le force du scénario est sa vraisemblabilité filmique en s'appuyant sur plusieurs éléments historiques. Le premier élément est le MacGuffin qui est ici la machine d'Anticythère à partir de laquelle les scénaristes créent une légende. Le second élément est l'inclusion de scientifiques nazis travaillant pour la NASA après la guerre qui sont de bons protagonistes pour recréer une histoire avec les nazis plus de 20 ans après la fin de la guerre. On reste dans la fiction et la science-fiction mais les matériaux utilisés sont assez crédibles pour susciter la curiosité. 
Un autre élément est la gestion du voyage dans le temps. La majorité des films se perdent avec les paradoxes temporels. Celui-ci arrive habilement à limiter ces derniers en évitant les modifications dans le passé dans le sens où les conséquences des actions dans le passé sont déjà intégrées. Autrement dit, le voyage dans le passé ne change rien au présent puisque le voyage dans le passé était déjà prévu dans la ligne de temps. Cela évite les solutions utilisées couramment comme le multivers. 

L'aventure recouvre les thématiques 

Le film ne propose pas de thématique forte, le but ici étant avant tout de proposer une histoire prenante. Ainsi l'aventure ne propose pas de message au delà de la conclusion de l'arc narratif du personnage qui doit apprendre à vivre dans le présent. Toutefois, il s'agit plus ici d'un simple élément narratif donné au personnage pour le faire avancer qu'un message à destination des spectateurs. Le but est l'aventure et le contrat est rempli. 


En définitive, Indiana Jones et le cadran de la destinée est une belle conclusion à la saga. L'aventure est prenante et respectueuse de l'esprit ;  John Williams et Harrison Ford font le reste!



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samedi 24 juin 2023

Le Challenge (No Hard Feelings)


 Synopsis : 

Maddie n'arrive pas à joindre les deux bouts alors que son incapacité à payer la taxe foncière pourrait lui faire perdre sa maison. C'est alors qu'elle tombe sur une petite annonce qui pourrait bien solutionner ses problèmes...

Commentaire :

Classicisme chez Gene Sputnitsky  

Gene Sputnitsky n'a d'autre occupation que la narration pour une comédie légère et ne singularise pas particulièrement par la mise en scène. Notons toutefois que les plans font la part belle à la star du film Jennifer Lawrence, et savent la mettre en valeur tout en préservant ses collègues de tournage. La mise en scène joue bien évidemment sur la beauté de l'actrice pour la réalisation. L'image ne propose sinon rien d'original, conformément à ce que font en général les comédies (du sous-genre teen movie). Le travail sur la rythmique est plutôt de bonne facture alors que la comédie fonctionne essentiellement sur les gags. Pendant sa première heure, la comédie remplie son office en s'appuyant sur un comique de situation, parfois presque un comique de l'absurde. Malheureusement, comme la plupart des films du genre, le potentiel comique s'épuise alors que la dimension plus dramatique de l'œuvre prend l'ascendant, permettant de donner une morale à l'histoire mais refermant la fenêtre comique. Néanmoins, il est dommage que le film ne garde pas tout du long la légèreté vendue. A la musique Mychael Danna et Jessica Weiss accompagnent habilement l'image en toute discrétion. 

La thématique : laisser passer le passé [Spoilers]

La dimension comique s'estompe quand la situation entre Maddie et Percy s'inverse. Percy est alors celui qui ouvre les yeux à Maddie qui doit faire le deuil symbolique de son père pour pouvoir avancer. Cette histoire fait comprendre également à Percy qu'il doit s'émanciper de ses parents, lui qui a toujours été trop protégé. Le message est finalement une ode à l'aventure, cette dernière rendue possible à la condition de couper les attaches émotionnelles que l'on peut créer avec son lieu de naissance. A cette condition, les individus peuvent alors véritablement se réaliser. Cette morale n'est pas plus vraie qu'une autre, chacun pouvant trouver son bonheur soit dans l'aventure soit dans la tranquillité de son jardin. Elle a néanmoins la qualité d'être bien défendue et de correspondre à la situation de deux personnages. Néanmoins, Maddie perd son combat contre la gentrification de son quartier. Parfois, il vaut mieux renoncer pour entreprendre des combats qu'il est plus aisé de gagner. 


En définitive, Le Challenge est une comédie classique du cinéma américain ; comique les deux tiers de l'histoire avant que la situation dramatique ne prenne l'ascendant. Réussie au regard du but recherché.



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mercredi 21 juin 2023

The Flash

 

Synopsis : 

Barry Allen est un héros, membre de la Justice League. Malgré cette notoriété, il est toujours habité par le passé et la mort de sa mère. Toutefois, Barry trouve de l'espoir dans le fait qu'il est désormais capable de remonter dans le passé. Peut-être est-il alors capable de le changer...


Commentaire :

Montage éclair 

Andy Muschietti récupère un projet depuis longtemps dans les tuyaux. Il choisit une mise en scène très dynamique, notamment dans le montage mais aussi dans le rythme. En ce sens, le choix correspond à la nature du personnage. Néanmoins, le film souffre de l'absence de temps faibles qui permettraient de poser les enjeux et de développer les personnages. A ce titre, la première scène d'action arrive par exemple très tôt dans le film et a peu d'impact du fait qu'elle ne repose sur aucun enjeu et n'en entraîne aucun (des caméos). Pourtant, lorsque le film prend le temps de travailler ses personnages, l'alchimie fonctionne, notamment du fait d'un bon jeu d'Ezra Miller lorsqu'il est dans le registre de l'émotion. Quelques beaux plans sont également à signaler lorsque Flash se déplace à toute vitesse. Néanmoins, le film a également quelques défauts techniques, notamment au niveau des effets spéciaux. La "scène des bébés" est horrible mais d'autres éléments comme le costume de Flash font tâche. Il est aussi possible de mentionner la bulle du temps avec des visages de synthèse même s'il s'agit là d'un choix de réalisation. Peut-être aurait-il fallu opter pour une autre technique comme l'animation quitte à s'éloigner vraiment de la réalité car l'entre deux n'est pas une réussite. Heureusement, la composition vient redonner du souffle à l'aventure avec la réutilisation des thèmes iconiques de Danny Elfman pour le retour du Batman de Michael Keaton. Benjamin Wallfish ne se distingue pas particulièrement mais son arrangement des thèmes passés est plutôt réussi. 

Sous-dimensionné 

Si les effets spéciaux ne rendent pas grâce au budget, il en va de même pour les décors ou plus exactement les lieux d'action. Le retour de Zod annonce une menace planétaire, mais la confrontation contre Zod ressemble plutôt à une escarmouche. En effet, l'espace est vide (un désert) et plutôt restreint, là où Man of Steel savait retranscrire un phénomène à une toute autre échelle. Le manque de travail sur Zod lui même ajoute encore à cette impression. Si l'on rajoute à cela le fait que les combats sont plutôt très classiques dans leur chorégraphie et leur réalisation (on est très loin de James Gunn ou de Zack Snyder), le film parait malheureusement assez fade. 

Nietzche parmi nous [spoilers]

S'il y a une chose à sauver, c'est certainement le message du film. Le film choisit la thématique de la résilience et de l'acceptation là où le multivers ouvrait au contraire sur le champ des possibles. Il est alors assez audacieux de défendre le réel et le tragique plutôt que l'espoir. Tout l'enjeu du film est en effet que Flash renonce au passé et à la mort de sa mère... lui qui peut retourner dans le passé! Les conséquences de ce non-renoncement sont catastrophiques dans le film car elles impliquent la destruction de réalités parallèles. Il n'est pas clair en revanche de savoir si toutes les remontées dans le temps provoquent la création d'une réalité parallèle où si parfois, le fait de remonter dans le temps change simplement la même ligne du passé. Selon l'explication donnée dans le film, chaque remontée dans le temps provoquerait plutôt la création d'un autre univers (le multivers étant la solution pour éviter les paradoxes temporels). Ainsi, Flash a détruit un nombre incalculable d'univers par ses actions : le film n'insiste pourtant pas là dessus et fait comme si Flash avait sauvé son univers et par là même les autres. Mais peut-il revenir sur la création d'un univers en retournant dans le passé et en empêchant une modification déjà faite (le film semble dire que cela est possible mais cela n'a rien d'évident). Si Flash abandonne l'espoir de sauver sa mère en bon nietzschéen, il n'a toutefois pas totalement compris la leçon car il essaye alors de sauver son père dans le passé, ce qui le mène inévitablement dans une nouvelle réalité à la fin. Malgré des apparences de sérieux (explication intéressante avec les pâtes pour montrer que le temps n'est pas nécessairement linéaire - l'explication des nœuds est plus difficile à rationaliser), ce film sur le voyage dans le temps manque de rigueur et n'évite pas les paradoxes. Plus que ça, en voulant sauver son père après avoir renoncé à sauver sa mère, le film ne va pas totalement au bout de son message. Le bon message est pourtant là... délivré par le Batman de Ben Affleck au début du film... 

En définitive, The Flash est sauvé par la retour de Michael Keaton et la musique de Danny Elfman mais est décevant au regard de son ambition. 


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dimanche 7 mai 2023

Les Gardiens de la Galaxie 3

 


Synopsis :

Dans leur base de Knowhere, les Gardiens de la Galaxie se remettent de leur précédente aventure. Toutefois, Quill n'arrive toujours pas à se faire à l'idée que Gamora n'est plus la Gamora qu'il a connu par le passé...


Commentaire :

Une mise en scène extrêmement généreuse

James Gunn rempile une dernière fois dans l'Univers Marvel en proposant une mise scène extrêmement généreuse. Le budget de 200 millions y est pour quelque chose mais les dernières productions Marvel à budget équivalent étaient particulièrement fainéantes. La caméra est dynamique et les plans séquences sont nombreux et inventifs. Le rythme proposé par la caméra et le montage n'empêche pas une parfaite fluidité de l'action, la valeur de plan choisie laissant toujours voir le mouvement (seuls les dialogues ont des plans resserrés). Les effets spéciaux sont en général réussis. Les décors et effets en CGI sont originaux et inventifs avec la présentation de mondes ou vaisseaux spatiaux organiques. Cela est associé à des idées nouvelles et qui ont du sens comme le symbole des virus abordant les navettes de l'espace. James Gunn a également la qualité d'insérer des musiques (en particulier des années 80) dans ses films ce qui lui permet de réfléchir uniquement au visuel qu'il pose sur la bande musicale. En conséquence, les scènes musicales sont toujours réussies. Il a également le sens du rythme, primordial pour l'ensemble des gags qui parsèment le film ; et force est de constater que l'humour de Gunn fonctionne en général mieux que l'humour classique de chez Marvel. Par ailleurs, notons que le scénario dans sa construction fonctionne bien. Rien de particulier dans la méthode : un MacGuffin efficace pour sauver Rocket, plusieurs fusils de Tchekhov placés de manière assez évidente. Toutefois, l'ensemble est parfaitement exécuté : simple et efficace dans la narration. Le futur réalisateur de chez DC a le sens aigu de la narration et sait écrire ses personnages et leurs relations pour que le spectateur s'y attache. John Murphy s'occupe de la bande musicale en reprenant le thème bien connu des gardiens. Néanmoins, sur ce plan, c'est bien le choix musical de James Gunn qui prend l'ascendant car ce sont ces scènes que le réalisateur choisit de mettre en avant. 

De nombreuses thématiques abordées et traitées [spoilers]

James Gunn sait articuler sa mise en scène et son scénario à des thématiques qu'ils traitent tout au long de son œuvre. La première et la plus évidente est celle de notre rapport aux animaux. Il s'agit d'ailleurs de la thématique qui a le plus fort impact émotionnel. L'histoire de Rocket et de ses flashbacks permet le développement du sujet des animaux de laboratoire, simple cobayes utilisables et jetables dont leur but n'est que celui de permettre de faire évoluer la science des créatures plus intelligentes. Ils n'ont tout au plus de valeur que celui du brevet commercial déposé dessus eux. James Gunn, en prenant le point de vue des animaux (Rocket), sait créer l'attachement. La symbolique des plans subjectifs partant de l'intérieur de la cage avec les barreaux, associés à des gros plans sur le visage d'animaux considérés comme mignons est simple mais diablement efficace. Conscient de ces limites, James Gunn nous montre aussi une créature hideuse (libérée par Mantis) pour élargir le propos à tous animaux, qu'ils soient beaux (selon nos critères) ou non. Il spécifie de manière claire et satisfaisante que le droit à la vie n'est pas uniquement pour les êtres intelligents mais pour tous les animaux. C'est le choix que fait Rocket en allant libérer tous les animaux de laboratoire ; il faut aller sauver "les autres", ceux qu'on ne met pas habituellement dans le "nous". Il confirme par ailleurs cette doctrine dans la scène post-générique : le rôle des Gardiens est de "sauver les plus faibles". De là à penser que James Gunn est végétarien ou végan, il n'y a qu'un pas, mais le message est délivré avec brio (mention aussi à la petite chienne cosmonaute Laïka à qui James Gunn rend hommage). 
Cette thématique est directement liée dans le film à celle de la science; qui sans limite commet des actes inqualifiables. Le Super Vilain est l'incarnation du génie sans conscience. Etre le plus intelligent, il vaut toutefois 1000 fois moins que l'équipe des Gardiens, maladroits, gauches et stupides pour certains mais avec du cœur et connaissant la valeur des relations. C'est l'éthique et le cœur qui fait la valeur des Hommes et non leur intelligence selon Gunn.  
D'autres thématiques secondaires parcourent le film comme celui du deuil et de son acceptation par Quill. C'est finalement l'acception du deuil de Gamora qui lui permet de créer des relations avec la nouvelle Gamora, sans projeter en elle son double disparu. 

En définitive, ce Gardiens de la Galaxie est un grand film de cinéma, généreux en aventures et aux thématiques pertinentes. Un magnifique chant du cygne pour James Gunn chez Marvel. 



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dimanche 16 avril 2023

Les 3 Mousquetaires : d'Artagnan

 

Synopsis : 

Le jeune gascon d'Artagnan monte sur Paris afin de suivre la voie de son père et devenir mousquetaire du Roi. Bien vite, il se retrouve pris dans les complots de la capitale alors que le pays est à deux doigts de retomber dans les guerres de religion...


Commentaire :

Une ambition hollywoodienne

Martin Bourboulon poussé par Pathé avait comme ambition de relancer le film de genre en France et en l'occurrence le film d'aventure et d'Histoire, en reprenant un classique de la littérature française. L'objectif est alors de produire un film populaire à relativement gros budget (pour un film français). L'ambition et l'investissement se voient à plusieurs niveaux. La réalisation se veut narrative et dynamique afin de quitter la dimension théâtrale que possède souvent le cinéma français. Plutôt réussie, la caméra à épaule est toutefois parfois trop dynamique lors des chorégraphies d'épée avec des plans trop rapprochés, ne laissant voir que peu du ballet, alors même que les scènes sont des plan-séquences! La réalisation se retrappe sur d'autres scènes d'action comme les courses à cheval en adoptant des plans en pied voire de demi-ensemble dans des paysages choisis avec soin. Les décors et les costumes sont en général d'excellentes factures, concourant à la réussite visuelle du film. La dimension sonore est sans doute l'élément le plus abouti, avec parfois l'adoption du "point de vue sonore" du héros lors des combats ou le retentissement des mousquets ou pistolets presque rythmique lors de séquences (superbe scène dans la cathédrale sans musique mais où la dimension sonore est importante). La bande musicale est celle d'un film hollywoodien. Guillaume Roussel s'affirme avec une composition orchestrale très présente faisant beaucoup pour l'atmosphère d'aventure avec des partitions qui rappellent parfois le style de Zimmer. L'image est alors toujours très accompagnée. D'un point de vue technique, le film est donc une réussite dans son objectif de se présenter comme un blockbuster français. 

Casting 5 étoiles mais jeu imparfait

Si les têtes d'affiche sont très convaincantes, le film se perd lors de certaines scènes. Difficile de savoir si la faute incombe aux dialogues (qui oscillent entre français contemporain et tournures du français classique), aux parlers et à la diction de certains acteurs (Constance, la Reine de France) ou tout simplement à la direction d'acteur. Civil, Duris, Cassel, Garel, Marmaï, Green et Ruf sont dans l'ensemble pleinement investis et restent des arguments majeurs au crédit du film. 

Plus scénaristique que thématique 

Il n'est pas simple d'identifier une grande thématique au film car l'histoire, l'intrigue autour des complots et les romances prennent logiquement l'ascendant sur le reste. Il n'en reste pas moins une toile de fond sur les guerres de religion qui dépeignent plus une opposition politique pour le pouvoir qu'une opposition entre dogmes. Les rapports de force sont plutôt bien dépeints avec la faible autorité de Louis XIII supplantée nécessairement par la puissance de Richelieu. Néanmoins, ces éléments sont avant tout au service de l'intrigue et de sa crédibilité et ne servent pas nécessairement la réflexion sur de grandes thématiques que le film voudrait proposer aux spectateurs. 


En définitive, Les 3 Mousquetaires est un bon film de divertissement avec la volonté d'en faire un film populaire. Les moyens mobilisés sont à saluer. Malgré quelques fausses notes dans la direction d'acteur, le casting 5 étoiles est un argument indéniable.



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dimanche 2 avril 2023

Shazam! La Rage des dieux


 Synopsis :

Les nouveaux super-héros de Philadelphie commencent à gagner notoriété. Toutefois, ils sont encore maladroits alors qu'un danger antique vient de se réveiller...

Commentaire :

Un deuxième épisode dans la veine du premier

David F. Sandberg poursuit sur sa lancée après un premier épisode plutôt réussi. L'envergure toutefois change d'échelle de part le visuel, les décors, les costumes et les effets spéciaux proposés, toujours emmené par un Zachary Levi convaincu. La mise en scène est plutôt classique et narrative mais tout comme le premier épisode, la rythmique est parfois celle de la comédie, Shazam détonnant dans l'univers DC. Ajoutons néanmoins un côté DC plus marqué que le premier avec une photographie travaillée qui icônise le super-héros et l'inclusion de la mythologie, ADN chez DC. Il y a d'ailleurs une petite référence à Jason et les Argonautes! Le montage peut toutefois manqué un peu de dynamisme sur certaines scènes prolongeant inutilement les scènes d'action. L'ensemble reste toutefois de bonne facture. A la musique, Christopher Beck livre une partition aboutie, orchestrale et épique qui pâtit néanmoins d'un thème central marquant, bémol dans l'ensemble des bandes musicales de Beck. 

Thématique : un héros légitime [spoilers]

Le film choisit de traiter habilement de la question de la légitimité, question logique et appropriée étant donné l'histoire de ce super-héros. La légitimité est traitée à deux niveaux. La première dimension est le prolongement du premier film à savoir trouver sa famille légitime. Si le héros avait résolu en partie cette question dans le premier opus, ce film conforte la légitimité de la famille d'adoption de Billy Batson. La confirmation se trouve dans le fait qu'il appelle sa mère d'adoption Maman (élément primordial alors que la mère biologique a été défaillante) et se traduit par le sacrifice du Super-héros pour sauver sa famille. Les deux films Shazam sont assez audacieux en ce sens puisqu'ils affirment que la notion de famille n'est pas liée à une question de sang. La deuxième dimension de la question de la légitimité se situe au niveau du syndrome de l'imposteur ; syndrome tout à fait pertinent ici alors que ces super-héros sont encore des enfants. La film souligne que la grande sagesse n'est pas nécessairement de tout savoir mais l'humilité et la remise en cause. Billy Batson est digne de son pouvoir car il doute et se laisse guider par sa sensibilité (protéger sa famille). Nous pourrions émettre un bémol dans le sens où la sensibilité seule ne recouvre pas complètement l'éthique mais le film spécifie que l'Homme parfait n'existe pas et en ce sens Billy Batson est probablement un bon choix du fait de ses caractéristiques. Le film est par ailleurs assez optimiste car il affirme que tout individu peut être méritant en cherchant le meilleur en chacun d'entres nous. Si la narration et l'action noient légèrement le propos, il n'en reste pas moins une thématique pertinente et bien traitée.


En définitive, Shazam : la Rage des Dieux tient ses promesses dans le prolongement du premier épisode. Plus impressionnant visuellement, il est un bon film de divertissement avec cette fois-ci un caméo abouti! 



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dimanche 19 février 2023

Ant-Man Et La Guêpe : Quantumania


Synopsis : 

Scott Lang est le héros "normal", un avenger mais avant tout un père de famille. Toutefois, sa fille Cassy a bien changé depuis "l'éclipse" et Scott a du mal à accepter que cette dernière n'est plus une petite fille... 

Commentaire : 

Une belle photo, une mise en scène classique

Si Peyton Reed se distingue par la photographie, aidé en ce sens par un univers modulable à souhait, la réalisation ne se distingue en rien des autres films de la saga. Pourtant, le genre comique ou la dimension space opéra pouvaient permettre de varier les procédés. Le jeu des échelles ne débouchent pas non plus sur une quelconque originalité de mise en scène. Il n'était pas toutefois impossible de retranscrire à certaines occasions les sensations de grandeurs ou de petitesse. Seul le design du monde quantique expose quelques idées nouvelles. Le film est alors simplement narratif avec malheureusement un manque rythme au début ce qui ne rend pas nécessairement le film passionnant. Certaines références dans les décors et l'univers à Star Wars ou Valérian viennent toutefois de temps en temps éveiller la curiosité.
A la musique, Christophe Beck délivre une partition calibrée au genre mais en aucun cas marquante...  à l'image du travail visuel.


Quelques idées bien cachées! [Spoilers]

La thématique centrale du film repose sur l'opposition des idées de Cassy, bercées par les idéaux de jeunesse et les positions du père Scott, qui se repose sur ses hauts faits et a arrêté de se battre pour les plus démunis. Tout l'enjeu est alors que Ant-Man, orientée par sa fille, retrouve sa place de super-héros par les causes qu'il entreprend de défendre. Le plus beau geste pour lui serait alors le sacrifice personnel au bénéfice du bien, dans son cas, un acte de pure bonté au profit du plus grand nombre mais qui le couperait de sa fille, chose qui compte le plus dans sa vie. Le film semble prendre le chemin de cette rédemption et trouver enfin une certaine dimension dramatique, avant de tout désamorcer... dommage. 
Une autre thématique plus intéressante car moins classique dans un film de super-héros semblait poindre le bout de son nez avec le symbolise des fourmis. Hank Pym explique leur succès (dans le film elles atteignent le stade de civilisation de type II sur l'échelle de Kardachev) du fait de leur organisation "socialiste", de laquelle Pym (figure de sagesse et d'autorité) s'émerveille. Lors de la lutte finale, les fourmis interviennent contre la dictature de Kang prenant ainsi part à la révolution. Les fourmis portent la couleur rouge alors que le pouvoir autocratique et fasciste est symbolisé par la couleur bleu. D'ailleurs, certains plans de l'armée de Kang rappelle l'Attaque de Clone dans un clin d'œil qui ne peut que confirmer la nature du régime. Cette orientation du propos, en soubassement, paraît intéressante mais ne peut être confirmée car trop peu d'éléments viennent l'appuyer. Or ce choix aurait donné une autre dimension au film avec un parti pris politique. 

En définitive, cet énième épisode Marvel toujours visuellement impressionnant n'a de véritable intérêt que dans la perspective de pouvoir suivre la longue narration menant aux futurs films Avengers...



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mardi 14 février 2023

Astérix & Obélix : l'Empire du milieu

 


Synopsis :

Astérix et Obélix partent pour l'Empire du Milieu afin de porter secours à la Princesse et à l'Impératrice de Chine menacées par les grands princes de l'empire. Les petits Gaulois ne savent pas encore qu'ils croiseront sur leur chemin, leur ennemi de toujours : Jules César... 


Commentaire :

Mise en scène audacieuse 

Guillaume Canet prend le pari de réaliser en France un grand film d'aventure avec la franchise d'Astérix. Pari audacieux car la dimension comique passe derrière ce premier impératif, surprenant alors les attentes du public. Force est de constater que la dimension aventure est convaincante avec pour certains passages des inspirations de Tigre et Dragon ou plus généralement du cinéma hong-kongais. De même, le travail sur les décors (souvent réels) et les effets spéciaux n'a pas à rougir de la comparaison au cinéma américain d'aventure. Rappelons par ailleurs que l'univers est une adaptation d'une BD comique et ne nécessite pas, nécessairement, une rigueur historique à ceux qui voudraient pousser la comparaison jusqu'au bout. Le film est assez rythmé conformément au choix du genre aventure. Paradoxalement, le rythme concernant les gags est lui plus ou moins convaincant dans le sens où certains ne font pas mouche et la majorité fait légèrement sourire sans jamais aller aux éclats de rire. Les références au cinéma français, parfois datées risquent de laisser des spectateurs sur la route. La musique quant à elle est plutôt de bonne facteur avec des influences celtes mais aussi chinoises à propos. M à la composition réussit son pari!

L'interprétation généralement satisfaisante

La comédie est aussi une question de jeu. Et si cet épisode d'Astérix voit son casting faire peau neuve, l'ensemble reste convainquant. Certes Gérard Depardieu quitte le rôle d'Obélix mais Gilles Lellouche enfile avec brio le rôle. Le reste du casting principal est plutôt satisfaisant si ce n'est la princesse Julie Chen, en dessous dans le jeu mais convaincante lors des scènes d'action. Les divers guests sont eux plus ou moins à leur place, avec le risque du syndrome Astérix et Obélix aux Jeux olympiques qui étaient, entre autres pour cette raison, en dessous des autres épisodes de la saga. 

Tant de haine !

La comparaison à Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre a une pertinence jusqu'à un certain point. Le film de Chabat est en effet un exemple de bonne adaptation. Toutefois, son esprit est propre au réalisateur et pas nécessairement reproductible. L'objectif du réalisateur Canet fait aussi beaucoup pour le succès du film. Guillaume Canet a probablement mis trop d'application dans la dimension aventure et délaissé les blagues pas assez affûtées et leur rythmique, déstabilisant ainsi le public souhaitant revivre l'expérience Chabat. L'absence de thématique centrale vient également et certainement disqualifier cet épisode pour prétendre simplement au classement parmi les bons films. Un film humoristique sort toujours plus grand lorsqu'un message vient rajouter du sens au scénario. Ce n'est pas le cas ici. Toutefois, on ne peut reprocher le côté franchouillard de cet opus, ce trait étant l'ADN de la BD du petit gaulois. 

En définitive, ce nouvel épisode d'Astérix ne mérite pas toute la haine des critiques de la première heure. Sans être pleinement satisfaisant côté humour, la réalisation et l'atmosphère BD restent de bonne facture.



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