Synopsis :
Mahito vient de perdre tragiquement sa mère, victime civile de la deuxième Guerre Mondiale. Plusieurs années après, il n'a toujours pas fait son deuil alors que son père épouse une nouvelle femme...
Commentaire :
Une dernière sortie de retraite ?
Hayao Miyazaki sort une nouvelle fois de sa retraite pour nous livrer Le Garçon et le Héron, film dont l'animation et les thématiques résument la filmographie du maître japonais. Le film ouvre sur une scène de guerre dans laquelle l'animation montre toute sa puissance de part le mouvement à l'écran (flamme, vent) et les traits des personnages déformés par la peur et l'horreur. L'animation garde la qualité que l'on connaît à Ghibli jusqu'à la fin du film alors que le récit lui va progressivement ralentir son rythme jusqu'à ce que le merveilleux entre de manière définitive dans le récit. Cette baisse d'intensité peut se laisser sentir du fait que le récit ne soit pas pleinement linéaire, le rapport au temps étant bousculé dans le merveilleux et par le merveilleux. Le film le dit lui même, il ne faut plus nécessairement chercher à comprendre mais se laisser guider dans un monde onirique. Il faut entrer dans ce monde tout comme le fait le personnage principal, peu désorienté ni interloqué mais déterminé, contrairement par exemple à Chihiro dans le monde des esprits. Le plan est toujours plein et foisonnant, si le récit erre, le visuel fait le lien et donne également des indices aux spectateurs sur le scénario. Des petits esprits blanchâtres viennent rappeler Princesse Mononoké quand des décors viennent rappeler Le Château dans le ciel. Le personnage de feu évoque Calcifer (Le Château Ambulant) et la mer est un élément central de l'autre monde (la mer est un cadre cher à Miyazaki). Le film est définitivement un condensé visuel de Miyazaki, peut-être toutefois un peu chaotique mais généreux. A la musique, Joe Hisaishi est également de retour, reconnaissable mais plus discret qu'à l'habitude. Il ne se signale que peu hors de l'action, ce qui limite sa présence dissimulée par l'image et l'intrigue.
Les thématiques : faire le deuil pour repartir
En définitive, Le Garçon et le Héron est un condensé du cinéma de Miyazaki, poétique tout en étant aussi un peu volontairement chaotique. Il ne s'agit probablement pas du meilleur film de sa filmographie mais il possède une réelle puissance onirique parfaitement retranscrite visuellement.
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