Les sorties de la semaine

jeudi 5 mars 2015

Chappie


Synopsis ;

Deon travaille dans une société de robotique fabriquant des robots de sécurité pour la Police sud-africaine. La mise en place de ces robots autonomes est un vrai succès et la criminalité sud-africaine chute. Toutefois, Déon rêve d'aller au-delà des robots autonomes, il souhaite créer la conscience artificielle. Dans l'entreprise, Deon est opposé à Vincent qui privilégie des robots entièrement contrôlés par des humains. Il jalouse férocement les crédits que Deon obtient pour ses robots... 

Commentaire :

Neill Blomkamp le sud-africain

Neill Blomkamp retourne en Afrique du Sud, son pays natal et y place son histoire comme il le fit avec District 9. Chappie est d'ailleurs la production rappelant le plus le film qui a fait connaître Neill Blomkamp, par le lieu de l'action mais également par les acteurs ou par la teinte et l'exposition de l'image. Le contexte sud-africain est âpre et la violence qui règne dans ce pays irrigue cette nouvelle production. Si la thématique développée par Chappie a une portée universelle, les plus jeunes et les plus anciens pourront être rebutés par ce voyage sans concession au plus près de la malveillance et de l’agressivité humaine. 

L'Altérité : une thématique chère Blomkamp

Paradoxalement mais intelligemment, l'ignorance, la raison et la bonté viennent ici de la conscience non-humaine, la conscience artificielle. Certes, Deon semble être une bonne personne ainsi que Yo-Landi finalement, néanmoins, l'espèce humaine ne fait pas grande impression ici, entre l'avidité de Vincent, la violence des voyous et l'incompréhension ou l'indifférence du reste de la population. Chappie en fait ici la terrible expérience comme les extraterrestres dans District 9. Encore une fois, c'est pour l'autre (et non pour l'humain) que le spectateur va avoir de l'empathie et de la compassion. C'est une thématique tout à fait intéressante car le message de Blomkamp suppose qu'une intelligence n'est pas bonne ou mauvaise par nature (biologique / robotique) mais devient ce qu'elle est par expérience (par culture diraient certains). Toute conscience, peu importe son origine, se vaut donc. C'est typiquement une approche non-déterministe, si bien que les consciences se valant tellement qu'elles finissent par devenir totalement égales aux yeux du spectateur en fin de film. En vérité, la conclusion du film soulève énormément de questions autour de l'homme, de la conscience, de l'être et du corps, mais l'objectif de Blomkamp s'arrête sûrement à la question de la conscience artificielle. 

Rafraîchissant tout en restant classique

Un film rafraîchissant, modeste finalement en terme de science fiction puisque l'intrigue ne vient pas remettre en cause l'existence de la galaxie, mais présentant une thématique profonde et universelle. La thématique est rafraîchissante dans le sens où depuis 2001, L’Odyssée de l'espace en passant I.Robot, l'intelligence artificielle et plus spécifiquement la conscience artificielle jouit d'une mauvaise réputation, bien que les lignes semblent bouger. 
La mise en scène est elle plutôt fonctionnelle et classique avec un petit côté tiré des jeux vidéos du fait que l'on ait parfois la caméra subjective des robots. D'ailleurs, il y a peut-être une petite critique à l'adresse des joueurs prenant la réalité pour la virtualité à l'instar de Vincent qui est finalement un grand enfant voulant tester son jouet dans le monde réel. Enfin, la musique est elle très reconnaissable avec ses fortes percussions rythmiques. Hans Zimmer réalise toujours une musique purement cinématographie c'est à dire minimale mais efficace.

En définitive, un film signé Neill Blomkamp, proposant un message très intéressant et intelligemment abordé. Le format est classique, rythmé et efficace. 


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