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vendredi 3 décembre 2021

Ghostbuster : l'héritage

 


Synopsis :

Presque 40 ans après les évènements "fantomatiques" de New York des années 80, les fantômes refont leur apparition dans une petite ville du Midwest. C'est dans cette ville que Callie emménage, dans la maison de son défunt père, accompagnée de ses deux enfants... 

Commentaire : 

Une mise en scène des années 80

Jason Reitman s'attache à respecter et à retranscrire l'esprit du premier film des années 80. Le rythme général du film assez lent en est le premier avatar. La place des enfants avec des rôles bien définis (dont celui du petit génie brillamment interprété par Mckenna Grace) rappelle aussi les années Spielberg. Toutefois, c'est avant tout par l'environnement que l'ambiance nostalgique se confirme. L'histoire se déroule certes en 2021 mais l'action a lieu dans une petite ville du Midwest dans laquelle le temps semble s'être arrêté. Le scénario en est conscient et le justifie ou fait réagir les personnages qui s'étonnent en même temps que le spectateur. Cela permet de remettre le spectateur dans l'ambiance des deux premiers films de manière cohérente pour une histoire de 2021. La mise en scène à proprement parlé épouse aussi cet objectif puisque les plans (gros plans qui insistent sur certains éléments) et le montage rappellent les scènes des années 90. Seules les scènes d'action restent modernes pour gagner en dynamisme. Le décor en dur faisant ressentir la pesanteur et les animatroniques pour certains monstres tranchent avec le tout numérique et apportent de la texture, signe des effets spéciaux des années 80-90. Par ailleurs, les effets numériques présents ne sont là que pour perfectionner et non remplacer les design des années 80. Pour parachever l'hommage à une époque révolue, Rob Simonsen compose une musique conforme aux années 90, plus travaillée et plus marquante que les musiques de la mode zimmerienne. Plus qu'un rôle d'accompagnement, la musique s'impose à l'image. Toutefois, il n'y a pas véritablement de thème qui se détache. Dans l'ambition première de reproduire un film des années 80-90 avec une touche de modernité, l'objectif est pleinement atteint. Jason Reitman a fourni un travail sérieux. Peu étonnant lorsqu'on sait qu'il est le fils d'Ivan Reitman, réalisateur des premiers films.

La nostalgie, force et faiblesse 

Le thème de la nostalgie semble s'imposer pour le film et pourtant il n'est pas si évident. Le film est nostalgique par la réalisation et des objets emblématiques de la saga montrés mais le film ne traite pas de la nostalgie en tant que telle. Il est nostalgique sans en parler. Un spectateur ne connaissant pas la saga remarquera la mise en scène sans comprendre forcément cet angle du film. En effet, le thème de la nostalgie n'est pas questionné ; il n'y a pas de réflexion ou de questionnement sur le rapport au monde qu'implique la nostalgie. C'est donc un film pour les amateurs de la saga, qui a recours dans une certaine mesure au fan service. Le film tire ainsi une partie de sa force des autres films. Cet aspect constitue une faiblesse de ce long-métrage qui se trouve être plus anecdotique pour ses qualités intrinsèques.  Au-delà du scénario, il n'y a donc pas réellement de thématique au film. 

S.O.S Fantômes l'Héritage est plutôt drôle et divertissant, c'était le but recherché. C'est donc un bon film de divertissement. Il est également touchant voire poignant (à la fin) pour les fans, en tant qu'hommage à une époque, à la saga et au regretté Harold Harris, acteur et scénariste des premiers films. Le film a une dimension méta dans le traitement de son personnage, Spengler ; c'est peut être le tour de force de ce dernier épisode de la saga. 


En définitive, S.O.S Fantômes l'Héritage est un très bel hommage aux deux premiers films autant dans la mise en scène que par le scénario. Il joue de manière assez facile mais en même temps réjouissante sur la nostalgie. 




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