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lundi 20 décembre 2021

Spiderman : No Way Home


Synopsis :

Le monde sait qui est Spiderman. Peter voit sa vie radicalement changée alors que l'opinion publique est divisée sur le super-héros, accusé entre autres, d'avoir tué Mysterio. Pire que sa réputation, Peter voit également la vie de ses proches irrémédiablement bouleversée...

Commentaire :

Une mise en scène qui manque de fulgurance

Jon Watts, critiqué pour ce film, rend toutefois une copie convenable. Certes, la photographie et le travail des couleurs manquent d'originalité. Toutefois, c'est avant tout le climax décevant qui marque le spectateur, du fait que la scène soit très sombre et que montage soit trop rapide. Cela ne permet pas de bien distinguer les protagonistes. Pour autant la scène finale de combat qui suit (dans le bouclier retourné) est bien filmée et bénéficie d'un montage plus lent qui respecte la chorégraphie du combat. De même, la scène de combat avec Doctor Strange est visuellement impressionnante avec toutes les possibilités offertes dans le monde miroir. La scène de déplacement, du début du film, dans la ville avec MJ en plans rapprochés est également réussies. Le film est plutôt fluide et agréable grâce à un montage dynamique mais qui ménage des temps faibles. L'ensemble est donc plutôt bien équilibré. Finalement, c'est la réalisation médiocre de deux scènes primordiales, celle du pont et celle du climax qui ne pardonnent pas au film et laissent l'impression d'avoir vu un blockbuster très banal au niveau de la mise en scène.
A la partition Michael Giacchino réalise comme à son habitude une jolie composition orchestrale, qui a l'occasion de s'exprimer pendant certains plans plus contemplatifs, ce qui est à mettre au crédit de la réalisation. Le compositeur a la délicatesse de reprendre également certains thèmes des sagas spiderman précédentes. Il est presque regrettable que la composition ne les cite uniquement que sur quelques secondes. Les hommages aux sagas précédentes étant plus qu'importants, il aurait été justifié de dépasser la simple citation. Par ailleurs, l'ensemble des morceaux originaux est composé avec soin, il n'y a toutefois pas de thème véritablement marquant et donc pas de signature spécifique à cet épisode, ni à la saga Marvel-Disney.

L'usage de la nostalgie - encore [Spoilers]

Encore une fois, Hollywood fait usage de la nostalgie, ce qui suffit aux amateurs des anciennes sagas pour être comblés. Et comment ne pas l'être alors qu'on ne pensait jamais revoir Tobey Maguire ni Andrew Garfield sous le costume de Spiderman. Associés à leur thème (responsability theme pour Maguire), l'apport émotionnel est important. Andrew Garfield a même le droit de conclure son arc narratif (scène de la chute) dans cet épisode. Les clins d'oeil aux scènes passés sont appuyés, comme la scène de la sécrétion de la toile d'araignée, allégorie de l'adolescence chez Sam Raimi (Spiderman 1). Toutefois, une fois encore, Hollywood se sert de la puissance des films passés pour rehausser un film qui est lui juste bon, voire dans certains passages un peu facile (May qui cite la fameuse phrase d'oncle Ben sans nuance ni subtilité "de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités"). Force est de constater que la recette fonctionne tout de même, avec un humour en plus bien dosé. 

Ou va la saga ? [Spoiler]

Spiderman est rentré dans le MCU pour faire parti des nouveaux Avengers. Le second épisode Far From Home, en fait même le successeur à Tony Stark. Ce troisième épisode le sort des Avengers, pour en faire semble t-il un nouveau héros solo... ou peut-être, pour en terminer avec les Spiderman Disney... Cela rappelle les Star Wars Disney sans cohérence entre eux. 

Les thématiques : le fardeau du super-héros [Spoilers]

Il s'agit d'un film thématique, à enjeux ; c'est donc un film avec certaines qualités de part les sujets abordés. La question des responsabilités n'est pas nouvelle chez Spiderman. La même question revient à chaque épisode avec plus ou moins d'innovation. Toutefois, cet épisode se permet de supprimer un des personnages cultes de chez Spiderman (Tante May) pour faire passer son message. Le choix est d'autant plus surprenant que le personnage est relativement jeune (contrairement aux anciennes versions) et un des ressorts humoristiques des précédents Spiderman Disney. Peter Parker apprend donc que faire le bien a un prix, ou plus précisément, que la vie exige de faire des choix et qu'il est impossible de tout obtenir. En ce sens, le film critique le rêve de liberté absolue qui impliquerait qu'il soit possible d'obtenir tout sans contrepartie. Il aurait été intéressant que Tobey Maguire périsse également pour cet idéal (une scène ouvre cette possibilité), ce qui aurait confirmer de manière irrémédiable ce message. Toutefois, le héros comprend tout de même le message et intègre la leçon. Si Peter Parker continue à défendre l'idéal du bien, il prendra à l'avenir des précautions en n'impliquant plus aucun de ses proches. C'est le prix de l'idéal, pour lui, cela est la solitude. 

En définitive, Spiderman No Way Home joue de manière irrésistible la carte bien connue de la nostalgie. Et cela fonctionne! La thématique de la responsabilité est bien traitée mais sans réelle nouveauté pour un Spiderman.  

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