Les sorties de la semaine

mercredi 29 juillet 2015

Ant-Man



Synopsis :

Tout juste sorti de prison, Scott souhaite revoir sa petite fille de 7 ans. Néanmoins, sans travail et avec un passif de cambrioleur, il est loin d'être le père idéal. Un ancien patron d'entreprise, Hank Ping, lui propose alors une mission en tant que seconde chance...


Commentaire :

Le retour à l'échelle humaine

Après une dizaine de films présentant des menaces de plus en plus grandes, le paroxysme étant atteint avec les Gardiens de la Galaxie qui mettaient en jeu le destin de notre galaxie, Ant-man apporte un peu de fraîcheur. Certes le danger est potentiellement d'ampleur planétaire mais il reste dans le film seulement potentiel. Cela ramène momentanément le danger à une échelle humaine et même moins puisque les combats les plus impressionnants se passent au niveau d'action d'Ant-man. Ainsi, le terrain de combat sera pendant une scène la chambre d'une petite fille. Le côté plus humain du super-héros se retrouve également dans le traitement du personnage, intégré certes au monde des Avengers mais ayant également une vie ordinaire. Il s'agit du premier héros ayant un passé normal qui plus est non idéal. Ainsi, on pourrait un temps se croire dans une comédie dramatique, cela donnant du corps au personnage. L'aspect comique est aussi poussé et réussi que dans les Gardiens de la Galaxie. Les acteurs Paul Rudd et Michael Douglas, tout comme le réalisateur Peyton Reed ne sont pas habitués au cinéma merveilleux ou de super-héros et du coup, apportent une touche réaliste intéressante. Au niveau de la mise en scène, la fraîcheur vient de la nécessité de filmer le tout petit. Il s'agit d'un tout nouvel environnement pour la franchise Marvel, ce qui la re-dynamise. Le jeu d'échelles est très bien gérer et le format particulier du 1:85:1 est intéressant dans cette optique. Notons que la courte scène au niveau subatomique apporte un côté ésotérique au film, seule la créativité pouvant aujourd'hui retranscrire le monde quantique.

Un peu trop simple

Bien que le film soit très réussi, il est possible d'en critiquer négative quelques aspects. Tout d'abord, dans la franchise Marvel, cette nouvelle péripétie donne un sentiment d'accumulation. Il arrive énormément de problèmes, sans lien entre eux, à l'humanité. Au bout d'un moment, cela devient embêtant puisque le schéma Héros vs Némésis se répète. D'autant plus que le méchant ici n'est pas très subtile,  il est très caricaturale. Un autre défaut est la simplicité du dénouement d'un problème auquel est confronté Scott, à la toute fin. La résolution paraît quand même très facile alors que la tâche avait été présentée, à juste titre, comme impossible. Il existe également quelques petites incohérences scientifiques ou manques d'explication, mais cela restera à l'appréciation de chacun. 

Les thématiques du film

Au delà de la question technologique consistant à souligner que l'impact de la technologie dépend de l'homme qui l'utilise, d'autres questionnements sont bien posés. Le premier que l'on peut évoquer concerne l'expérimentation animale. Dans le film, la cruauté du méchant se confirme (elle avait déjà été malheureusement évoquée) par son insensibilité vis à vis des bêtes. Au contraire, un personnage soulignera qu'il est du bon côté par son début d'empathie pour les animaux. Néanmoins, le méchant mettra justement en évidence l'incohérence de ce personnage, qui a plus d'empathie pour une brebis que pour une souris. En effet, un animal ne valant pas plus qu'un autre, le méchant souligne que le "bon" personnage fait preuve de spécisme. Cette idée n'est évoquée que pendant une courte scène mais reste très juste. Autre thématique plus longuement présentée, il s'agit de celle de la seconde chance. Scott a droit à une nouvelle chance, soulignant ainsi que l'humain est faillible et qu'il peut donc être pardonné. Néanmoins, ce dernier n'a jamais été profondément méchant, cela induisant qu'une deuxième chance ne peut être offerte à celui qui a trop fait de mal. Il s'agit d'une morale du film. 

En définitive, Ant-Man est un petit vent de fraîcheur chez Marvel, qui redonne aux super-héros un côté humain. Le film est néanmoins un peu facile sur certains aspects. 



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dimanche 19 juillet 2015

Les Minions


Synopsis :

Depuis la nuit des temps, les Minions recherchent un grand méchant qu'ils pourraient servir. Après plusieurs désillusions, ils semblent avoir trouvé leur maître en la personne de Scarlet Overkill...


Commentaire :

Toujours très inventif

Après les deux films Moi, Moche et Méchant, les Minions arrivent avec leur propre film. Déjà au centre des gags dans les autres réalisations, ils sont ici de véritables héros comiques. Les trois minions principaux sont dotés chacun d'une personnalité particulière et ne sont plus traités en tant que masse. L'humour repose autour de deux principes. Il y a tout d'abord un humour visuel et gestuel qui renvoie au cinéma des premiers temps. Le fait qu'il s'agisse d'un film d'animation renforce le potentiel comique des personnages car il n'y a aucune limite physique. Les minions n'inventent rien, le cartoon jouait déjà sur les libertés offertes par le dessin dans le passé. Il faut dire que ces créatures ont une forme particulièrement propice aux gags et qu'ils soient cuisinés à toutes les sauces est particulièrement amusant. Toutefois, le second procédé comique, encore plus puissant dans ce film, est leur parlé. Mélange de français, d'anglais et d'espagnol principalement, leurs répliques font mouche. En outre, hormis le mot "Banana", les autres mots dans leur langue respective sont totalement hors contexte. Lorsque Scarlet demande le nom d'une personne dessinée sur une peinture (représentant la Reine d'Angleterre), Kevin répond "La cucaracha ?", le cafard en espagnol! Même si on ne connaît pas le mot, la sonorité est amusante. D'ailleurs, il est assez drôle que les minions se fassent comprendre malgré leur langage. Ainsi, tout l'enjeu du film a été de fonder son humour sur autre chose que de (vrais) dialogues. Le seul défaut du film est que les gags sont répétitifs à la longue, d'autant plus que l'histoire est très simple. Néanmoins, cela reste un bon moment garanti. 

La passion de la méchanceté

La méchanceté est, comme dans les films précédents, plus une passion qu'autre chose. Pour les minions, la méchanceté est amusante. Ainsi ils se rendent à la Villain Con comme des amateurs de comics se rendent à la Comic Con ou les otakus à la Japan Expo. On remarque qu'il y a du côté des scénaristes et des réalisateurs une grande connaissance de ce type de conventions. La méchanceté est donc ici plutôt la métaphore d'une passion en général et les minions sont prêt à tout pour atteindre leur rêve. Dans le premier film Gru rêvait de capturer la Lune car enfant, il voulait y aller. Dans cette franchise il n'y a en vérité rien de moche ni méchant. Cette saga est touchante, amusante et mignonne à l'image des personnages des minions. 

En définitive, Les Minions est un très bon film d'animation reposant sur un humour simple. Avoir garder son âme d'enfant peut aider à avaler la pilule jaune.


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mercredi 15 juillet 2015

Insidious 3



Synopsis :

Quinn, jeune adolescente, vient de perdre sa mère. Sa tristesse la pousse désespérément à tenter de rentrer en contact avec elle dans l'autre monde. Elle fait ainsi appel à Elise, une medium. Cette dernière a arrêté de pratiquer mais décide d'aider Quinn. En effet, la jeune femme, en voulant appeler sa mère, a réveillé un esprit malveillant... 


Commentaire :

Dans la lignée de James Wan

Insidious 3 s'inscrit dans la lignée des précédents films de la saga bien que Leigh Whannell arrive derrière la caméra. Ce dernier n'est toutefois pas un inconnu de la franchise puisqu'il avait scénarisé les précédents. Il interprète également le personnage de Specs. La mise en scène ressemble à celle de James Wan avec notamment une ambiance horrifique installée dès le début et des longs moments de tension. Dès l'apparition du titre, le spectateur est prévenu. On retrouve certains angles caractéristiques comme des contre-plongées appuyées et des plans assez longs. Notons par exemple la très angoissante scène pendant laquelle Elise appelle le démon chez elle. Insidious reste donc une des meilleures sagas dans le genre de l'épouvante. Leigh Whannell se distingue néanmoins du maître de l'horreur en proposant des mouvements de caméra moins prononcés. La mise en scène est un peu moins joueuse du fait qu'il y ait moins de pièges tendus aux spectateurs. Ainsi, chez Leigh Whannell, lorsque la musique s'arrête et la tension s'installe, on est presque sûr que cela va se terminer par un jump scare. Toutefois, comme chez James Wan, ce procédé peut arriver à contre-temps pour un effet dévastateur sur les cœurs... On pourrait reprocher à Leigh Whannell d'avoir recours aux jump scares un peu trop souvent mais la réalisation reste très bonne. 

Construction d'un univers

Concernant l'univers, il est assez agréable de voir que le fond de l'histoire est plutôt travaillé. En effet, les films horrifiques sont souvent pourvus d'un univers basique et d'un scénario très stéréotypé. Les 3 épisodes ont une réelle cohérence : le spectateur continue la découverte du monde "du lointain" et en apprend plus sur les personnages majeurs de la saga. 

Le message

Le message qui se profile derrière le film est transmis via le personnage d'Elise, cela prouvant que cette dernière est véritablement l'héroïne du film. Elle est présente dans les films précédents et serait présente dans les suites si la saga continue. Les victimes des esprits ne sont donc que des personnages secondaires à l'échelle de la saga, à l'instar de Quinn ou de la famille Lambert auparavant. Le problème se posant ici pour Elise est l'utilisation de son don. Elle le considère comme partie intégrante de son être et pour elle, le refuser serait se renier. Elise décide un temps d'arrêter la profession de medium à cause d'un esprit la poursuivant. Elle fait donc ce choix en fonction d'un "autre". Tout l'enjeu du film est qu'Elise s'accepte telle quelle, peu importe les pressions extérieures. Le message est donc en fait universel. Elise ne peut réussir que lorsqu'elle accepte sa nature propre, celle qui lui permet de s'épanouir et d'avancer. En quelques mots, le message est le suivant : faîtes vos choix en fonction de vous, pas des autres.

En définitive, Insidious reste une excellente saga. La mise en scène de Leigh Whannell est un peu moins variée que celle de James Wan mais tout autant efficace. Les trois Insidious commencent à dessiner un véritable univers cohérent.




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dimanche 12 juillet 2015

Terminatori Genisys



Synopsis :

Alors que John Connor est en train de remporter la guerre contre les machines, Skynet, le cerveau des machines, envoie dans le passé un Terminator tuer Sarah Connor, la mère du leader de la rébellion. John Connor décide alors d'envoyer Kyle Reese pour protéger sa mère et assurer ainsi l'avenir à l'humanité... 

Commentaire :

Film à grand spectacle 

Ce dernier épisode de la saga réalisé par Alan Taylor (Thor 2  : Le Monde des ténèbres) est un film de science-fiction à grand spectacle. Il est très bien rythmé bien que peut-être un peu long. L'introduction nous plonge directement dans la guerre entre les hommes et les machines, dans un environnement apocalyptique total. Ce monde est très convaincant et les effets spéciaux bons. Globalement la mise en scène est purement fonctionnelle mais super efficace. Chaque époque contient sa dose d'action et de références, toujours accompagné d'une musique épique bien prégnante. Des anciens thèmes bien venus sont également utilisés, rajoutant à la dimension épique. Les personnages sont cohérents et leurs intentions sont claires, le scénario est, bien que prévisible, bien ficelé. Il existe des incohérences temporelles qui toutefois ne nuisent pas au spectacle. Ainsi, Terminator Genisys est un très bon divertissement, qui rappelle sans que cela ne soit vraiment étonnant au vu du réalisateur, les grandes productions Marvel. D'ailleurs, coïncidence ou non, cet épisode est doté d'une scène post-générique... Une chose que l'on pourrait négativement critiquer néanmoins, est la présence de scènes d'action parfois trop appuyées, sachant que cela est sûrement une référence aux films survitaminés des années 80 - 90. 

Schwarzy au top

Bien que le T-800 ne soit pas le personnage principal, Schwarzenegger crève l'écran. Le seul fait de le voir à plusieurs époques et donc à plusieurs âges est intriguant. Tout le côté humoristique du film provient de lui et il est aussi au centre de toutes les scènes de combats. Malgré le jeu robotique obligé, il arrive à être le personnage le plus attachant de l'histoire dans son rôle de vieux mentor. Il faut dire que Schwarzy bénéficie pleinement de la mise en scène : contre-plongée, ralentis, répliques cultes etc. Il est impossible d'imaginer un Terminator sans Schwarzenegger, sans quoi il s'agirait d'un simple film d'action sans personnage auquel se rattacher. En revanche, hormis le personnage de John Connor, les autres sont plus transparents. 

Thématiques toujours intéressantes

En tant que film de SF, les thématiques de Terminator Genisys sont toujours aussi pertinentes. Notez que pour ceux débutants avec cet épisode, le traitement du sujet est intéressant. Pour ceux ayant vu toute la saga, le propos de fond n'avance que peu. Ainsi, Skynet est un système intelligent mais froid duquel il faut se méfier. Il est arrivé à un tel niveau de puissance grâce à son hyper-connectivité et la dépendance qu'il a provoqué chez les humains. Cette thématique n'est pas nouvelle mais il n'était pas question non plus de rebooter la saga à zéro. Néanmoins, peut-être que le thème se renouvelle grâce au T-800 de Schwarzenegger, car le personnage, en évoluant, semble développer son côté humain et donc une conscience artificielle. L'autre grand thème du film, parfaitement approprié pour une saga parlant de voyage temporel, est la défense du libre-arbitre (Sarah Connor) face au fatalisme (Skynet qui doit advenir peu importe ce qui se passe). Ainsi, le fond de cet épisode est juste et pertinent bien que redondant.

En définitive, ce Terminator est un film à grand spectacle porté par Schwarzenegger. L'histoire est intéressante et rythmée. 



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jeudi 9 juillet 2015

Poltergeist



Synopsis :

Les Bowen déménagent dans une banlieue de l'Illinois suite à la perte d'emploi du père de famille, Sam. Griffin et Maddison, les plus petits de la famille, sentent rapidement que cette maison est étrange. Des phénomènes paranormaux se produisent et finissent par effrayer toute la famille...


Commentaire :

Une mise en scène et une contextualisation réussies

Poltergeist, remake du premier film du nom, est dotée d'une bonne mise en scène. Celle-ci permet d'installer directement une atmosphère angoissante. Par exemple au début, l'ensemble des plans (arrières et premiers plans) dans la maison sont flous, ce qui est assez déstabilisant. La maison est lumineuse, mais la teinte n'est pas naturelle, ce qui entraîne également un sentiment de mal-être. Les scènes d'angoisse sont souvent montées avec des plans assez longs, permettant à une caméra mouvante de se déplacer n'importe ou mais lentement. Ce procédé produit une tension qui bien souvent se termine par un jump scare assez efficace. A ce titre, la scène des clowns avec Griffin est particulièrement bien ficelée. Soulignons qu'il s'agit d'un film d'épouvante dépourvu de gore. Rien que pour cela, il est plutôt réussi, car la peur provient uniquement de la mise en scène. Dans les bons points, notons également le contexte de l'histoire dans une Amérique en crise, qui rajoute en profondeur. La banlieue américaine et le pavillon individuel ne font plus rêver. Beaucoup de maisons sont à vendre et le travail est difficile à trouver. Ces préoccupations de la vie quotidienne font que les esprits sont, au départ, le dernier des soucis des parents. Les enfants sont donc seuls face au phénomène du Poltergeist, ce qui accroît la tension. 

Une deuxième partie plus étrange et moins effrayante

Lorsque la source du paranormal est identifiée, le film change assez fortement. L'atmosphère pesante reste mais la source du paranormal n'est plus en hors-champ. Par exemple, nous verrons une scène assez étrange d'une lumière guidant Maddison ou nous apercevrons directement ce qui se passe dans l'autre monde. Le film ne fait plus peur. C'est néanmoins ce que l'on recherche avec ce genre de films. Quelques petites scènes jouent encore sur l'épouvante mais la réalisation se rapproche alors du film d'action / aventure. Ainsi, la fin n'est plus une apothéose de la tension mais une conclusion plus conventionnelle. Le film perd en efficacité. Il n'est pas pour autant mauvais en nous proposant autre chose mais il peut en frustrer certains.

En définitive, Poltergeist n'est pas le film d'horreur de l'année mais se laisse regarder. La mise en scène au service de l'horreur est particulièrement efficace en première partie. 



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mercredi 8 juillet 2015

Un moment d'égarement


Synopsis :

Antoine et Laurent, deux meilleurs amis approchant la cinquantaine, partent en vacances en Corse avec leur fille. Marie et Louna ont à peine dix huit ans et ne pensent qu'à faire la fête en boîte avec les garçons. Rien d'original donc, jusqu'à ce que Louna commence à être attirée par le père de Marie. Situations comiques et absurdes vont alors s'enchaîner...


Commentaire :

Mise en scène efficace

Jean-François Richet n'est pas un habitué de la comédie et pourtant il réalise certainement une des meilleures comédies du cinéma français ces dernières années. Un Moment D'Egarement, remake du film de Claude Berry, ressemble aux comédies américaines. Le mixage sonore est excellent avec de bonnes références musicales et une très bonne bande musicale. La réalisation est soignée. Le paysage corse est magnifique et les acteurs sont bons et séduisants. Ainsi, le montage alterne entre des plans de demi-ensembles et des plans tailles, jouant ainsi sur la beauté des paysages et la beauté de corps. Concernant le rythme, élément primordial pour les gags, il est parfaitement maîtrisé. Tous les gags fonctionnent. Le montage, par la succession de scènes, produit souvent des effets comiques. La dissimulation, en partie, du secret permet à toutes scènes d'avoir un potentiel comique et de jouer sur un malentendu. 

Un duo d'acteurs excellent 

La présence de comiques n'est donc pas nécessaire pour faire une bonne comédie, qu'ils soient devant ou derrière la caméra. De grands acteurs font très bien le travail. Vincent Cassel et François Cluzet sont excellents. Le premier est dans un rôle à contre-emploi, plutôt habitué aux personnages forts et souvent méchants, il est parfait dans le rôle d'un père séduisant et manipulable. François Cluzet fait ce qu'il sait faire de mieux dans un rôle bougon, mais c'est spécifiquement ce qui lui est demandé ici. Ainsi, plus il en fait, plus le film est amusant. Son personnage toujours dans l’excès est génial. Les deux jeunes actrices sont bonnes malgré des rôles un peu stéréotypés. Comme le dit Laurent "vous allez arrêter d'être de putains de caricatures de votre génération". Néanmoins, la comédie nécessite des personnages forçant un peu le trait. Alice Isaaz confirme qu'elle est une grande actrice en devenir. Lola Le Lann se révèle ici. 

De la comédie au drame, une morale avortée

Le seul petit bémol est le changement de ton du film vers la fin. Celui-ci bascule doucement dans le drame alors qu'on se complaisait finalement bien dans cette comédie. Ainsi, on attend une sorte de conclusion, pour ainsi dire de message. On comprend certes le message insidieux : plus on maintient un mensonge, plus celui-ci en entraîne d'autres et devient intenable. De tels secrets peuvent mettre à mal une amitié de longue date. Néanmoins, il n'y a pas réellement de réponse sur le sujet de l'amour, notamment abordé par le personnage de Louna. Cette relation est - elle profondément mauvaise ? Est-elle si grave malgré qu'il s'agisse seulement d'un moment d'égarement ? Le dernier plan brouille les pistes. Peut-être que c'est au spectateur de trancher...

En définitive, une excellente comédie française qui a tout pour plaire! Mise en scène rythmée, gags parfaitement dosés.   



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lundi 6 juillet 2015

Vice Versa


Synopsis :

Riley est une petite fille heureuse du Minnesota. Néanmoins, ses parents doivent déménager pour des raisons professionnelles. Le changement est difficile. Pleins d'émotions se bousculent dans sa tête. Riley essaye de rester positive malgré une belle page de sa vie qui se tourne... 


Commentaire :

Un film d'animation beau et intelligent

Techniquement, on trouve rarement à redire sur un Pixar. Il en va de même ici. Le film est très beau, très intense en couleur pour le monde intérieur Riley, plus fade pour la réalité. Les émotions étant un processus interne, il était tout à fait approprié de faire un distinguo en ce sens entre les deux mondes. L'animation est très bien réalisée si bien qu'on est touché par les personnages mais également par les émotions représentées sous forme cartoonesque. La vie intérieure de Riley est d'ailleurs magnifiquement réalisée. Il s'agit d'un monde très créatif dans lequel il fallait donner corps à des concepts, chose particulièrement difficile car les concepts n'ont pas de forme par nature. Ainsi, la mémoire à long terme, le train de la pensée (expression anglaise), la pensée abstraite etc ont trouvé une expression graphique. A noter que le choix fait par la réalisation est plus de l'ordre imagé et créatif que de l'ordre scientifique et explicatif. Ce postulat posé, le résultat est probant. L'évolution du monde intérieur de Riley est véritablement bien pensé et très accessible. Le film est ludique et intéressant pour petits comme pour grands. Il est également possible de dire quelques mots du monde réel qui est particulièrement intéressant socialement. Celui-ci s'inscrit dans le contexte de crise actuelle qui est le déclencheur du chamboulement émotionnel chez Riley. 

La morale : savoir s'accepter

L'idée particulièrement intéressante du film est que la joie ne peut être la seule voie vers le bonheur. Cela tranche avec beaucoup de films qui invitent à être optimiste peu importe la situation. Le film invite finalement à accepter toutes les parties de son être, en quelques mots, être sincère avec soi-même. Ainsi, tout l'enjeu du film est que Joie fasse une place à Tristesse dans le monde de Riley. Elle aura alors toutes les clefs en main pour affronter un monde complexe.

En définitive, il s'agit d'un excellent film d'animation pour tout âge. Intelligent et amusant.



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mercredi 1 juillet 2015

Unfriended


Synopsis :

Laura Barns s'est suicidée suite à un harcèlement internet. Un soir, ses amis se réunissent sur Skype. La conversion commence lorsqu'ils se rendent compte qu'un inconnu est également dans la discussion. Il semble qu'il s'agisse du compte de Laura... 

Commentaire :

La mise en scène : une première du genre

Unfriended nous présente une mise en scène tout à fait originale pour un film d'horreur puisqu'il s'agit d'un plan séquence d'un écran d'ordinateur. L'idée est intéressante car cette mise en scène traduit parfaitement la réduction des vies contemporaines à des relations sociales internet. En même temps, ce choix permet le retour d'effets aujourd'hui peu utilisés comme le split screen. Ici, cet effet, aussi appelé écran partagé, montre parfaitement qu'internet est également le lieu de la simultanéité. Cet espace immatériel n'en a pas moins des conséquences concrètes dans le réel comme le rappelle le film. Ici, il s'agira d'une histoire de vengeance. La grande question est de savoir qui a fauté et a contribué indirectement et involontairement à la mort de Laura. Chaque protagoniste n'est représenté que par son petit écran, comme pour suggérer qu'il y a peut-être beaucoup à cacher en hors champ. La thématique du doute et du soupçon, spécialité d'internet, est prégnante. Chaque individu dans le film a une part d'ombre et n'est pas prêt à y faire face.

Scénario efficace mais peu original 

Au-delà de cette mise en scène ingénieuse, le scénario est banal, proche d'un Paranormal Activity. La montée en tension est néanmoins rapide. Progressivement, le fantastique prend le dessus jusqu'à la fin, apothéose de la tension. Le dénouement final est plutôt bien préservé malgré le genre. Cependant, rien de nouveau dans les différentes étapes du film d'horreur. Ce dernier tend d'ailleurs, à certains moments, à vouloir lorgner sur le gore, ce qui n'est pas en soi nécessaire. La peur jouant sur le hors champ produit déjà assez d'effet. Cette technique permet d'ailleurs d'avoir un film au budget très restreint (#MerkelContente), 1 000 000 $. 

En définitive, ce film est une bonne surprise, le genre étant parsemé de réalisations plutôt médiocres. La mise en scène et le sujet de l'internet sont intéressants. Cependant, le scénario est un archétype pour le genre. 




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