Les sorties de la semaine

dimanche 31 août 2014

Catacombes


Synopsis:

Scarlett, spécialiste en langues anciennes et en archéologie, est à la recherche de la pierre philosophale, quête que lui a légué son défunt père. Ses recherches la mènent finalement à Paris, ville où repose le célèbre alchimiste Nicolas Flamel. Pour trouver cette relique du passé, Scarlett doit affronter les catacombes et leurs mystères...


Commentaire:

Le found footage classique

Si le found footage est habituellement désagréable, il colle parfaitement aux films du genre épouvante et plus spécifiquement à ceux se déroulant en lieu clos. Ce choix artistique permet en effet de renforcer le côté immersif tout en gardant ici de nombreux angles de vue puisque plusieurs protagonistes sont dotés de caméras. Il s'agit bien sûr de déjà vu, mais la mise en scène, le montage et les plans ont bien été réfléchis ici et font leurs effets. 

Le cahier des charges intelligemment rempli

Ce film d'horreur remplit son objectif tout en ne jouant pas seulement sur les jump scares. Ils sont présents mais le film les utilise a bon escient sans en abuser. De plus, il réussit à installer une ambiance angoissante (bonne utilisation du mixage sonore entre autres), ce qui est le plus compliquer dans un film d'épouvante. Le film est également intelligent parce-que le scénario fantastique se tient. Souvent, les attitudes des personnages dans ce type de cinéma, qui plus est à petit budget, sont incompréhensibles, à tel point qu'elles deviennent clichés. Ce film respecte les codes, mais le réalisateur et le scénariste ont bien travaillé leurs personnages pour que l'histoire soit crédible et cohérente. A noter une fin peu habituelle, qui rompt (et c'est tant mieux pour une fois) avec les habitudes de ce sous-genre (le film d'épouvante found footage). 

Décors réels

Le point fort de ce film, et toute personne étant descendu pourra le confirmer, est qu'il présente les vraies catacombes fermées aux publiques. L'équipe du film a eu l'occasion de filmer le réseau souterrain parisien, cela rajoutant en crédibilité. Peut-être qu'une personne n'ayant jamais vu les catacombes n'y portera pas attention, mais ce film a le mérite de respecter ces spectateurs. Les cataphiles du films sont également plutôt proches de la réalité. Effort louable pour ce film à petit budget (moins de 4 000 000 de $),  qui ne paie pas de mine à première vue.




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mercredi 13 août 2014

Les Gardiens de la Galaxie


Synopsis:

Alors que le jeune Peter vient de perdre sa mère, il est enlevé par une troupe de brigands extraterrestres, les Ravageurs. Devenant l'un de leurs sous le nom de Star-Lord, il cherche à dérober une orbe qui contiendrait une pierre d'infinité. Cette quête lui vaut de nombreux ennemis mais aussi quelques amis; les Gardiens de la Galaxie...


Commentaire:

Le Space Opera Marvel

Il suffit de voir l'affiche inspirée de Star Wars pour comprendre que Marvel tente avec Les Gardiens de la Galaxie de réaliser le Space Opera de sa franchise. Avec Avengers et les épisodes de Thor, Marvel n'était pas loin de l'épopée galactique mais c'est définitivement avec Les Gardiens de la Galaxie que Marvel atteint dans sa phase 2 (commencé avec Iron 3 et Captain America le Soldat de l'Hiver) le stade d'un Space Opera du niveau de Star Wars ou Star Trek. Pour ce volet, le peu connu James Gunn livre un film au scénario riche en rebondissements, très équilibré et dynamique avec très logiquement une mise en scène fonctionnelle pour ce type de production, mais efficace. 

Le Casting de Super-Héros 5 étoiles

Si Chris Pratt (Star-Lord) est pour l'instant moyennement connu, nul doute qu'il sera élevé au rang de véritable star après ce volet, lui que l'on retrouvera en plus dans Jurassic World. Zoe Saldana, habituée des expériences galactiques (Avatar, Star Trek) délivre une bonne performance, comme la star de la WWE, le catcheur, "l'animal" BATISTA (Dave Bautista)!!! (Cf le commentateur Christophe Agius). Toutefois, les personnages les plus intéressants et touchants sont paradoxalement ceux qui ne sont pas physiquement à l'écran, c'est à dire Rocket Raccoon doublé par Bradley Cooper et Groot doublé par Vin Diesel, ce dernier faisant aussi le doublage français (difficile à croire sans avoir vu le film!). Quoiqu'il en soit, lorsque les Gardiens de la galaxie croiseront les Avengers... cela fera du beau monde!

Beaucoup d'humour et d'action

La caractéristique des productions Marvel est l'humour de la franchise, inspiré des comic books. Les productions Marvel ont donc un côté décalé, mais cet épisode est pensé comme étant encore plus décalé que les autres volets. C'est pour cet aspect particulier que James Gunn a été appelé, lui qui a auparavant tourné des films parodiques de super-héros. Le résultat est particulièrement réussi pour cet épisode d'autant plus que le public a bien été averti du ton choisi pour ce volet. L'humour, bien dosé et inséré, ne nuit en rien à l'action et aux drames du film. Plus spécifiquement, cet impressionnant apport humoristique passe très bien du fait que le film ne se prenne pas au sérieux et ne cherche pas à être forcément réaliste (cf la scène où les héros se lèvent en cercle pour rejoindre Star-Lord dans sa quête). James Gunn connait les codes des films héroïques et joue avec. 

Bande Musicale Marvel

Ce volet est très marqué par la bande musicale qui reprend de nombreux tubes des années 70 et 80, ce qui apporte ici une ambiance singulière, dynamique et festive. Néanmoins, lorsque les tubes sont absents, c'est une très bonne musique orchestrale de Tyler Bates qui prend le relais. Elle est superbement composée et correspond parfaitement aux thèmes Marvel des autres volets, pouvant rappeler dans une certaine mesure les partitions de Patrick Doyle pour Thor 1. 




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vendredi 8 août 2014

Lucy



Synopsis :

Lucy est une jeune femme, étudiante à Taiwan. Après que son ami Richard l'ait obligée à remettre une mallette à un certain M. Jang, Lucy est contrainte de faire la mule pour cet homme. M. Jang vient de mettre au point une nouvelle drogue aux effets inconnus qu'il souhaite vendre en Europe. Malheureusement, le sachet caché dans le ventre de Lucy se perce, entrainant des effets stupéfiants sur le métabolisme de son corps...

Commentaire :

Le blockbuster français

Après La Belle et la Bête de Christophe Gans, voici le deuxième blockbuster français cette année. Néanmoins, de par le style de la réalisation (rythme, montage, thèmes, enjeux universels) et de par sa langue et ses acteurs, cette production Europacorp a un style plus américain que la production Gaumont. La contre-partie de ce choix est le grand succès de Lucy sur le sol américain. La méthode Luc Besson porte donc enfin ses fruits, le studio français est désormais capable de rivaliser financièrement avec les américains. 

Dynamique

Le film, au style très travaillé (certains diraient "clipeux") possède un montage rapide qui donne énormément de rythme à l'histoire. Le montage parallèle, notamment en début de film est très bien géré et les aller-retours dans le passé préhistorique illustrent bien les propos du film. Le film est bien structuré et réalisé et à cela, il faut rajouter les très bons effets spéciaux et sonores.

Bonne histoire malgré un postulat un peu bancal

La seule chose que l'on peut regretter ici est le postulat scientifique faux (les 10% d'utilisation du cerveau) sur lequel se base le film pour faire de la science-fiction. Les films de SF les mieux réussis partent de la science moderne et extrapolent pour attirer notre attention sur une question qui pourrait se poser un jour. Ce film n'a donc pas la force de frappe de ces films mais il faut noter qu'un effort est fait pour que l'histoire se tienne et soit cohérente, une fois ce postulat accepté. Et puis, puisque c'est Morgan Freeman qui nous le dit, ça doit être vrai! L'autre petite imprécision scientifique est Lucy, l'australopithèque qui, on le sait maintenant, n'est pas une des ancêtres de l'humanité mais se trouve sur une autre lignée du genre homo. Néanmoins, si on passe sur cette donnée, le lien qui est fait entre l'ancienne Lucy et la Lucy du film est bien trouvé; symbole très bien utilisé pour souligner des étapes cruciales de l'évolution de l'homme.

Très bonne bande-sonore

Si le film a parfois un côté stylisé (se rapprochant du clip), c'est aussi parce-qu'il y a toujours l'incontournable compositeur de Luc Besson, l'excellent Eric Serra. Il délivre ici une musique qui colle parfaitement au côté urbain du film et qui met parfaitement en valeur les scènes intenses. 




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(Nouveau système de notation avec étoiles)

dimanche 3 août 2014

La Planète des Singes: L'Affrontement


Synopsis:

Plusieurs années après la révolte des singes évolués, l'humanité a presque totalement disparu à cause du virus simiesque. César est à la tête de la tribu de singes et pense qu'il ne reste plus aucun humain sur Terre. Néanmoins, un groupe de survivants atteint leur refuge et blesse un jeune chimpanzé. César va alors à la rencontre des humains...

Commentaire:

Effets visuels remarquables

Le premier plan de César est un gros plan de ses yeux. Impossible de savoir s'il s'agit des vrais yeux d'Andy Serkis ou de yeux retouchés numériquement. Le visage de César est d'un réalisme jamais égalé. Si le premier opus était déjà un exploit technique en 2011, le deuxième opus est un exploit technique en 2014. Tous les singes ont une gestuelle, un dynamisme et une texture très finement travaillés. La limite entre réel et effet spéciaux n'a jamais été aussi ténue. A noter que le film a majoritairement été tourné en extérieur, ce qui rajoute du réalisme à la perfection des effets spéciaux.

Un film qui ose

Voici un blockbuster qui prend son temps. Il y a certes de l'action, notamment dans la seconde partie, mais le film s'autorise une très progressive montée en tension, à l'opposé d'un Transformers 4, l'autre blockbuster d'été. A cela, il faut ajouter que ce long-métrage est, pendant une grande partie, très calme (certains diront reposant) au niveau sonore du fait du langage des signes utilisé par les singes. Le film est donc sous-titré une bonne partie, une belle audace au profit du réalisme de l'histoire. Les singes utilisent quelques mots d'anglais pour la cohérence avec les anciens films, d'écrivant l'avenir de la planète des singes. En définitif, il s'agit d'un film bien construit, pensé et équilibré. 

Des personnages intéressants 

Les personnages principaux sont particulièrement intéressants, que cela soit les hommes où les singes. Chacun a ses raisons, chacun a ses projets et derrière ce conflit inter-racial, on reconnait bien entendu la métaphore des conflits entre êtres humains. En plus d'être intéressants, César le et le héros Malcom sont également touchants, parce que se battant dans pour une cause perdue; la paix. Ils combattent pour leur race mais éprouvent de la compassion pour l'autre. A l'opposé, le petit regret concerne le personnage de Koba qui d'un personnage nuancé, parfaitement amené en début du film, devient une caricature du méchant (scène d'assaut de San Francisco) comme si les impératifs du blockbuster rattrapaient la production en cours de route... Il en faut pour tout le monde.

Musique superbement travaillée

Parce-que la bonne musique de film est de plus en plus rare, il faut saluer le travail de Michael Giacchino, qui réussit à composer une musique marquante et diversifiée selon les circonstances. Symphonique, dissonante, tribale; elle accompagne parfaitement ce deuxième opus en gardant l'héritage de la composition du premier.

Le message

Les films de science-fiction délivrent un message et permettent bien souvent de soulever les questions de l'avenir proche. Conformément aux films d'origine, La Planète des Singes, L'Affrontement émet une critique sur la société humaine actuelle. Nous comprenons parfaitement le message, si dans un groupe une minorité veut la guerre, elle trouvera un moyen d'arriver à ses fins. SPOILER : il est un peu dommage que César transgresse finalement la règle "Apes don't kill apes" car en définitive, en tant que bon personnage, il légitime moralement la peine de mort pour un personnage ayant commis trop de crimes.  FIN SPOILER. Maintenant, en tant que grand amateur de SF, nous aurions aimé que le film soit l'occasion d'aller au-delà de la critique de la société humaine (c'est à dire qu'il aille au delà de la volonté des premiers films) et soulève des questions éthiques, comme pour le premier (la recherche scientifique). Ce film aurait pu être l'être l'occasion de soulever la question de l'intelligence ? Est-ce que la notion de mal et (de bien) vient avec l'intelligence ? Dans un sens, le film ne répond pas à la question car les singes ne correspondent pas à un questionnement sur le développement de l'intelligence mais sont simplement une métaphore de l'homme. D'ailleurs, le film se passant aux USA, les singes chevauchant des montures et les hommes habitants des forts pourraient très bien être une métaphore des Indiens et des Cowboys. Quoiqu'il en soit, ce film est un excellent divertissement.





19/20