Les sorties de la semaine

vendredi 29 novembre 2013

Hunger Games - L'Embrasement



Après avoir remporté avec Peeta les derniers Hunger Games, Katniss essaye de reprendre une vie normale. Néanmoins, celle-ci est toujours hantée par les atrocités que l'ont conduises à faire ces jeux. De plus, la population s'est saisie de son image comme symbole d'espoir face au régime tyrannique. Face à une protestation de plus en plus généralisée, le Président Snow décide d'organiser de nouveaux Hunger Games avec les anciens vainqueurs, afin d'éliminer tout l'espoir qu'ils représentent...

Jennifer Lawrence est beaucoup plus connue que lors de la sortie du premier Hunger Games. Véritable effigie pour la saga, elle continue avec force de mener cette dernière. Le film est globalement intéressant et de bonne facture, alternant moments tendus et d'émotion. Il manque néanmoins un peu de rythme, sensations renforcées par des dialogues prévisibles. Son plus gros écueil est certainement le découpage du scénario avec une histoire qui démarre lentement et un final qui arrive de manière abrupte. Il semble que ce dernier soit un peu trop court pour porter le climax final et donner le sentiment que ce chapitre se clos. En effet, le souci majeur pour une saga cinématographique doit être le découpage de chaque film en unité dramatique et de travailler à que chaque chapitre s'insère harmonieusement dans l'histoire générale. Or, la fin de ce deuxième opus arrive trop rapidement et laisse quelque peu sur sa fin.
Ces points négatifs n'empêchent pas le film d'être de bonne qualité. Le jeu des acteurs est excellent. Si Jennifer Lawrence est évidemment très bonne, ses camarades produisent également une prestation correspondant parfaitement à leur rôle respectif. La mise en scène est soignée et certains plans sont vraiment jolis. Quant aux effets spéciaux, ils sont d'un réalisme incroyable. La musique reste discrète mais accompagne parfaitement l'histoire.
Les thématiques abordées sont plutôt évidentes, avec comme fond à l'histoire, un régime dictatorial. Il est toujours assez effrayant d'imaginer ce que pourrait être une dictature en possession des dernières innovations technologiques, au service de sa folie. Nous relevons de manière encore plus frappante, comme dans le premier opus, les critiques vis à vis de la télé-réalité et l'instrument de contrôle des foules qu'elle pourrait devenir dans les mains d'un régime tyrannique. En fait, rien de bien nouveau depuis les arènes romaines. Néanmoins, la reproduction de schémas anciens dans un avenir proche est une pensée assez désagréable car elle signifierait la négation de toutes les valeurs humanistes qui ont émergées au cours des siècles. Toutefois, ce film a avant tout pour but premier de divertir et les enjeux politico-sociétaux restent des thèmes qui forment le cadre de l'histoire, plutôt que son centre. En tout cas, vivement le troisième film!

15/20



samedi 23 novembre 2013

Les Garçons et Guillaume, à table!



Guillaume n'est pas un garçon comme les autres, du moins c'est ce que suggère sa mère lorsqu'elle prononce la phrase : "Les garçons et Guillaume, à table!". Guillaume est en effet plutôt efféminé du fait de son amour inconditionnel pour sa mère, qui l'amène à l'imiter et la prendre pour modèle. Néanmoins, cette attitude n'est pas facilement acceptée par la société et par sa famille, tout particulièrement par son père...

Guillaume Gallienne réalise son tout premier film en adaptant sa comédie de théâtre, basée sur sa vie. Il n'est pas étonnant alors que cette réalisation soit très théâtrale, le film commençant et se terminant sur scène. Entre temps, le film effectue des aller-retours entre l'univers développé sur scène (analepse sur la vie de Guillaume) et la scène elle-même (Guillaume narrateur, seul, face à un public). D'ailleurs, certaines séquences de l'univers narré paraissent se dérouler sur scène, provoquant un flou intéressant entre les deux mondes. Les marqueurs théâtraux ne s'arrêtent pas là puisque Guillaume Gallienne interprète également le rôle de sa mère, comme un comédien effectuant plusieurs rôles sur scène. D'ailleurs, tout comme au théâtre, il est difficile de s'identifier à un personnage, en l'occurrence au personnage de Guillaume. Nous assistons à une représentation dont il nous est donné la possibilité d'admirer le jeu d'acteur et dont nous suivons l'histoire, mais dont toute projection sur un personnage est compliqué. En définitive, ce film est une oeuvre cinématographique mais où le septième art est directement mis en relation avec son art jumeau, le théâtre. 
Comédie d'auteur qui réussit par ailleurs le pari d'aborder le thème de la différence et de l'homosexualité. Guillaume Gallienne nous livre un regard intimiste sur le sujet, dégagé de tout cliché ou de bien-pensance. 
Les scènes comiques sont d'une efficacité redoutables, mais le film manque un petit peu de rythme, ce qui tend à donner une légère sensation de longueur pour un film relativement court (1h25). A noté une musique agréable et très présente, avec quelques chansons bien choisies.
En définitive, l'oeuvre finie est une réussite, le comédien de la comédie française excellant à l'écran dans ses rôles. Cette rétrospective au service d'une introspection est une histoire dont l'authenticité et la drôlerie nous touche.

16/20




vendredi 22 novembre 2013

Capitaine Philipps


Richard Phillips est capitaine sur le Maersk Alabama, un porte-conteneur américain. En 2009, le navire quitte le port d'Oman chargé de marchandises. Le capitaine Philipps connait l'itinéraire et sait qu'il doit passer par la redoutée corne de l'Afrique, parcourue par des pirates. Ses craintes semblent être justifiées lorsque le radar du navire indique que deux petits bateaux sont à la poursuite du porte-conteneur...

Les films "tirés d'une histoire vraie" ont la particularité, lorsqu'ils appartiennent au genre du thriller, d'être particulièrement haletants, d'autant plus lorsqu'on en ignore le dénouement. En effet, les actions étant prises pour vraies - réalistes, nous sommes en droit de douter d'un happy end et d'un Deus Ex Machina. La contre-partie est que le parti-pris réaliste empêche tout effet de grandiosité, de poésie ou de moment épique, la réalité étant rarement conforme au classique récit hollywoodien. Ainsi, la qualité de l'oeuvre ne peut reposer uniquement que sur la mise en scène et le jeu d'acteur. La mise en scène, notamment par le cadrage instable, et le montage dynamique réussissent parfaitement à retranscrire la tension de l'évènement. Toutefois, c'est très certainement l'interprétation très réussis des personnages qui fait de cette histoire un très bon film. Tom Hanks est excellent, comme à son habitude. Les interprètes des pirates somaliens sont également très justes. 
Il n'y a pas de moral ou de thématique particulièrement soulevée, le film se voulant réaliste et objectif. C'est d'ailleurs cette objectivité, qui ne fait pas des pirates des méchants absolus et des américains de parfaits héros, qui donne un certain relief à l'oeuvre. En définitive, ce film décrit une réalité ni magnifiée ni dépréciée. Néanmoins, prendre la réalité comme matière d'un film permet - il au cinéma de déployer tous ses artifices ? 

16/20


mardi 19 novembre 2013

La Stratégie Ender


Ender Wiggin est un jeune garçon d'une intelligence rare, surveillé par les institutions militaires. En effet, la Terre se remet d'une terrible attaque extraterrestre et ne doit son salut qu'au glorieux sacrifice du Colonel Mazer Rackham. Désormais, le colonel Graff est la recherche d'un enfant, qui sera capable par sa souplesse d'esprit et son sens tactico-stratégique, de déjouer la future invasion extraterrestre. Ender pourrait bien être l'enfant recherché...

Une chute inattendue donne sens à ce film de science-fiction, assez lisse d'un premier abord. Ressemblant en apparence à un blockbuster classique, qui plus est, mettant en scène des enfants, nous pouvions redouter un sentiment de déjà vu interstellaire avec un propos enfantin. Il n'en est rien car le personnage principal, Ender, est certes nécessairement innocent mais d'une maturité certaine et affirmée. Le spectateur prendra d'ailleurs un malin plaisir à s'identifier (point de vue interne) à ce garçon surdoué, déjouant tous les obstacles qui se dressent face à lui. Dans cette même logique, le spectateur devrait partager les surprises et interrogations d'Ender. C'est d'ailleurs avant tout l'histoire d'Ender et son développement psychologique qui est mis en avant, les batailles spatiales et simulations étant habilement distillées. Nous sommes donc loin de la surenchère d'effet spéciaux des blockbusters classiques. L'action n'est donc pas le coeur de ce film de science-fiction, celui-ci tournant autour de questions profondes qui se ne révèlent qu'à la fin. Sans spoiler, nous pourrions questionner le thème de la fin et des moyens, de la tromperie, du rapport aux jeux vidéos / simulation et à la réalité, nous  pourrions nous interroger sur le rapport à l'autre, ce dernier est-il forcément un antagoniste ? Peut-on tout faire au nom de la sécurité ? Très bien cachées, ces multiples interrogations modernes et/ou humanistes apparaissent en toute fin et donnent du relief à l'ensemble du film.
La mise est scène est soignée, non-audacieuse mais effectue parfaitement son travail. Les quelques moments de batailles / simulations sont très réussis. Le jeu d'acteur est très bon malgré le jeune âge d'un grand nombre d'acteurs. La musique accompagne parfaitement le récit.

18/20




vendredi 15 novembre 2013

Snowpiercer, le Transperceneige



Curtis fait parti des pauvres survivants ayant trouvé refuge à l'intérieur du train du génie Wilford. Après que la Terre soit rentrée dans une phase d'ère glaciaire, il s'agit du seul endroit où la vie est encore possible. Toutefois, ce train est loin d'être un paradis, Curtis et ses compagnons sont confinés à la queue du gigantesque train alors que les riches vivent dans de meilleurs conditions à l'avant. En plus des inégalités criantes, la gestion par les individus au pouvoir est totalitaire et répressive. Les laissés-pour-compte, menés par Curtis, comptent se rebeller contre cet ordre établi...

Une bande dessinée française est mise à l'honneur dans ce film américain du réalisateur coréen Bong Joon Ho. Néanmoins, difficile de savoir ce qu'il reste de français à l'arrivée, le réalisateur paraissant avoir beaucoup retravaillé la matière première. D'ailleurs, le produit fini, par le rendu de son image; sombre à forts contrastes, rappelle plutôt les films japonais ou coréens. L'image de nombreux plans est âpre et le film joue sur les ombres pour souligner l'atmosphère ou les ressentis des personnages. Le film met en valeur la dureté de la vie des protagonistes aux traits (faciès) très marqués par leur sort. La gestion des combats, avec de très forts effets visuels (ralentissements, exposition de la mêlé dans un temps imaginaire) et la violence (suggérée plutôt que montrée) de certaines scènes renvoient également à ce style asiatique dans la manière montrer crûment les mauvais penchants de l'humanité. Le message passe : les inégalités des sociétés sont déplorées, dans un train représentant le monde et les survivants l'humanité.
Le côté BD du film ressort lors de certains plans, notamment de combat et ceux montrant le monde extérieur (très graphique - numérique). Le tout entraine un amoindrissement du côté réaliste mais n'empêche pas l'immersion. Notons ainsi le réel effort de mise en scène et le travail de l'image. Concernant l'intrigue, il est dommage que les personnages secondaires ne soient pas plus développés, le film s'attardant avant tout sur Curtis. Quant à la musique, discrète (imposante seulement à la fin), elle participe pleinement à la mise en place de l'univers du film.

15/20



mercredi 6 novembre 2013

Thor : Le Monde des ténèbres


Le Dieu asgardien Thor parcourt les Neuf Royaumes afin de rétablir la paix troublée par Loki. De son côté, Jane Foster est toujours sur Terre et espère que Thor reviendra un jour. Son souhait se réalise enfin lorsque celle-ci rentre en contact avec une matière capable de détruire le monde: l'Ester, ce qui oblige Thor a venir à sa rencontre. Jane a en fait obtenu une matière que le terrible Malekith convoite et qu'il compte utiliser lors de la convergence, un phénomène astronomique se produisant tous les 5000 ans et pendant lequel les neuf Royaumes sont alignés...

Thor est de retour tout comme son presque aussi populaire frère, Loki. Ce dernier est d'ailleurs en train devenir un héros très apprécié des fans du fait de son ambiguité et de sa malice, ce qui tranche avec le héros parfait qu'est Thor. Le film est une réussite du point de vue visuel et on est presque gêné lorsque l'intrigue quitte le monde imaginaire d'Asgard pour arriver dans la (grise) tamise de Londres. Le film pourrait d'ailleurs être qualifié de dual du fait de l'opposition entre le merveilleux (monde imaginaire) et le réaliste (Terre), dualité retrouvée lorsque le registre épique s'enchevêtre dans le registre comique. Les transitions entre les mondes et registres sont parfois abruptes mais soulignent d'autant plus le côté comique. La contre-partie est de limiter la mise en place du climax du registre épique. Les péripéties, nombreuses (du fait du rôle de Loki préparant sa propre histoire), limitent surement, également le climax. Densité et intensité voila ce qui manque quelques peu à cette histoire. Côté musique, celle-ci remplit parfaitement son rôle et contribue au côté épique.

15/20