Les sorties de la semaine

samedi 8 février 2014

American Bluff



Synopsis :

L'agent du FBI Richie DiMaso contraint deux malfaiteurs Irving Rosenfeld et Syndey Prosser à coopérer avec l'agence américaine afin de capturer des membres de la mafia et des politiciens véreux. Leur première cible est le populaire maire du New Jersey Carmine Polito mais l'agent DiMaso semble ne pas bien maîtriser l'opération...


Commentaire :

Personnages et acteurs au top

Les personnages présentés par ce film sont définitivement atypiques. Physiquement tout d'abord, les protagonistes masculins (Christian Bale et Bradley Cooper) sont affublés d'une étrangeté capillaire qui ancre le film dans la comédie et cela dès la toute première scène. De plus, Christian Bale subit une transformation physique terrible par rapport au Dark Knight Rises. Il délivre par ailleurs un jeu très juste, dramatique et comique en même temps, qui rend son personnage attachant. Bradley Cooper hérite d'un rôle assez proche de celui d'Happiness Therapy du fait de son personnage psychologiquement instable : sa performance est logiquement bonne mais il se distingue particulièrement lorsqu'il sort du personnage bipolaire et qu'il donne un côté niais à son personnage. Quant aux actrices, elles sont aussi très justes. Amy Adams est le penchant féminin de Christian Bale de part son côté dramatique, l'aspect sexy en plus. Jennifer Lawrence, elle, arrive à crever l'écran dans un rôle mineur. Toujours à la limite du sur-jeu, son rôle lui permet de tomber dans l'exubérance sans que cela ne gêne. Encore une fois admirable, l'Oscar lui semble promis.
En définitive, des personnages haut en couleur permettent à ce casting 5 étoiles de déployer tout son potentiel. 

Scénario compliqué ou rendu compliqué ?

Si les personnages sont intéressants, l'histoire, se passant dans les 70's, l'est aussi. Malheureusement, la manière de la raconter l'est beaucoup moins. Peut-être s'agit - il d'un problème d'écriture, mais le long flashback du début ralentit le déploiement de l'histoire sans mettre en place de réelle tension. Du coup, une sensation de longueur se fait sentir avec une succession de personnages narrateurs qui rendent la séquence d'exposition trop longue. Par la suite, seule la courte scène avec De Niro réussit à mettre en place une petite tension. L'arnaque principale étant révélée après-coup, la scène d'arnaque n'est pas dramatiquement très forte et le flashback venant révéler la supercherie contribue à, de nouveau, ralentir le récit. Il existe un sentiment de flottement dans le film, nécessaire parce-que les personnages sont constamment dans l'hésitation et parce-que les actions entreprises sont incertaines, mais cela donne, néanmoins, la sensation de naviguer à vue.  Le film ne nous prend pas en charge, il ne nous montre pas la vérité, il ne nous trompe pas non plus... Le récit est moyennement compliqué mais la manière de le raconter le rend artificiellement complexe. En définitive, l'histoire en devient moyennement intéressante, l'évolution des personnage est le seul fil conducteur.

Virtuosité ou artificialité ?

David O'Russell utilise de nombreux mouvements de caméra et des cadrages particuliers. Peut-être certains sont justifiés, d'autres paraissent superflus ou demandent plus qu'un visionnage pour être compris. Il y a certes une recherche de mise en scène cinématographique mais celle-ci est peu évidente.


Il existe une petite déception après l'incroyable Happiness Therapy. L'explication se trouve surement dans le fait que l'histoire d'Happiness Therapy était l'histoire de l'évolution de ses personnages alors qu'American Bluff possède une histoire de thriller. Pourtant David O'Russell s'intéresse plus à ses personnages qu'à l'histoire de fond. Du coup, l'histoire n'est ni assez dramatique ni assez tendue. Reste juste les quelques éléments de comédie. Loin d'être un mauvais film, American Bluff ne tient pas ses promesses.


14/20



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