Les sorties de la semaine

mardi 10 décembre 2013

Le Hobbit, La Désolation de Smaug


Synopsis

Bilbo, Gandalf et la compagnie de Thorin continuent leur quête vers Erebor afin de reprendre le trône sous la montagne, que détient le dragon Smaug. Arrivés aux alentours de la forêt malade de Mirkwood, la compagnie cherche un refuge pour échapper à l'orc Azog. Néanmoins, une autre créature semble également les traquer. Un immense ours rôde sur ces terres...


Impressions générales

Ce deuxième opus est nettement meilleur que le premier. En effet, si le premier devait contenter les fans de la Terre du Milieu mais moyennement les cinéphiles, celui-ci devrait contenter presque tout le monde (hormis les puristes du livre). Contrairement au premier, le développement du film est beaucoup moins linéaire du fait que le film nous amène à suivre trois groupes de héros. Ainsi, l'effet du trop plein de péripéties du premier opus est totalement gommé par un montage alterné permettant de casser un déroulement linéaire.
Autre point à soulever, le problème d'oscillation entre le registre du conte et le registre épique est en partie résolu. Non pas que les deux disparaissent, mais ils se marient plus harmonieusement. En substance, nous pourrions dire que les nains s'approprient le registre du conte (qui peut être épique mais moyennement crédible) et sont associés de temps à temps à des effets comiques, et que les elfes reçoivent le registre épique (et le registre super-épique pour Legolas). Un registre par race, il s'agit d'un choix possiblement contestable sur le fond mais qui a le mérite d'afficher une logique. 
Enfin, les graphismes sont superbement réalisés. Les paysages sont d'une beauté incroyable, paysages moins féeriques (ou flashies) que dans le premier opus, ce qui crée un effet de réalisme très appréciable. Toujours au niveau des graphismes, la modélisation d'Azog a été améliorée et l'on s'éloigne de "l'effet jeu vidéo". Son fils, qui apparaît dans ce volet est également très réussi. Néanmoins, la plus grande réussite reste Smaug, le "majestueux". Son graphisme est travaillé à la perfection, ce qui donne un résultat impressionnant et surtout très réussi. Associé à la voix de Benedict Cumberbatch, ce personnage est parfait d'un point de vue technique.

Plus généralement, le film est d'une rare intensité, les plus de 2h40 ne se voient pas défilées. Il faut dire que la caméra de Peter Jackson est dans un flux continue, toujours en mouvement. Un véritable voyage, intense sans être épuisant. Ce film est une réussite.
Pour finir cette partie, notons que nous avons droit à une bande musicale, cette fois-ci, presque totalement originale d'Howard Shore. Très prégnante, elle contribue à installer les nouveaux horizons de la Terre du Milieu et appuie constamment la mise en scène.  

Points à commenter (petits spoils)

Ce film est globalement excellent, il existe néanmoins deux points dérangeants. Le premier est subjectif car il s'agit d'une caractéristique de plus en plus récurrente aujourd'hui. Au niveau de la structure, le film finit sur un énorme cliffhanger, digne d'une série télévision. Néanmoins, un film n'est pas un épisode de série et doit posséder en lui même sa propre sous-histoire. A titre d'exemple, Lurtz est tué et l'histoire de la communauté se termine dans La Communauté de l'Anneau, la bataille du gouffre de Helm prend fin dans Les Deux Tours. Hors dans le cas présent, si les protagonistes ont avancé d'un point de vue géographique, ils n'ont encore rien accompli. Pire, de nouveaux évènements sont déclenchés pour se prolonger dans le troisième opus. A vrai dire, tous les personnages sont en plein milieu d'une action, mis à part Legolas. L'histoire de Legolas est en effet logiquement coupée puisqu'il gagne une bataille mais pas la guerre. Il s'agit d'une sous-histoire dans une histoire. Certes, les nains se sont provisoirement débarrassés de Smaug mais qu'en est-il de l'Arkenstone, l'objet de leur quête ?  Ainsi, pour le reste, il va falloir attendre le troisième film, qui du coup devrait être plutôt chargé. Il s'annonce palpitant. 
Le deuxième reproche est le triangle amoureux Legolas - Tauriel - Kifi. Chaque personnage est individuellement très bon hors de ce triangle. Si une relation Legolas - Tauriel relève du possible dans cette univers, du moins au niveau des sentiments (pas de mariage car les castes sont différentes) c'est pourtant l'amour bourgeonnant Kili - Tauriel qui est choisi. Dans ce triangle, Legolas possède le rôle du jaloux. Si l'on a en mémoire la difficulté qu'il y a pour un homme d'épouser une elfe, que peut - on penser de l'union d'une elfe et d'un nain, deux races qui ne s'apprécient guère ? L'amitié entre Gimli et Legolas ou l'admiration de Gimli envers Galadriel étaient suffisants pour montrer que ces deux races pouvaient passer outre leurs différends ancestraux et se réconcilier. En outre, si Peter Jackson est doué pour mettre en scène l'action et l'aventure, il l'est moins pour travailler sur les relations amoureuses (Aragorn - Arwen - Eowyn). Ainsi, cette idée originale vis à vis du livre n'était pas forcément nécessaire.

Bref, ne boudons pas notre plaisir car ce film est un pur bijou de divertissement. Nous pouvons même affirmer qu'en matière de divertissement pur, ce film se situe au dessus de l'ensemble des films de Peter Jackson en Terre du milieu. 


18/20



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