Les sorties de la semaine

samedi 21 septembre 2024

Beetlejuice Beetlejuice


Synopsis :

Lydia est une médium à succès, star d'une émission télévisuelle. Sa fille, Astrid, très cartésienne n'a que peu de considération pour le travail de sa mère. Toutefois, mère et fille vont devoir se rapprocher alors que le démon farceur Beetlejuice tente de reprendre contact avec Lydia... 


Commentaire :

Tim Burton, et le retour du style classique

Burton est un des réalisateurs produisant les films les plus identifiables. Celui-ci, suite du premier 36 ans plus tard est définitivement empreint de la patte de Burton. Il possède un cachet que beaucoup de films n'ont plus avec ses influences expressionnistes, ses décors réels, ses maquettes et marionnettes. Il s'agit d'une véritable proposition de cinéma dans un style des années 90 avec l'ensemble des artifices pré-numériques. A cela, il faut rajouter évidemment la thématique du morbide, du rapport à la mort et aux monstrueux en passant par l'importance de la fête d'Halloween. Que cela soit la richesse du plan ou la finesse des transitions, le film est constamment dans l'offre d'idées visuelles, notamment à partir du moment où l'intrigue se déplace dans le monde des morts. Il s'agit d'un film dense et généreux, encore plus appréciable si l'on est réceptif à l'univers de Burton. A noter également la direction d'acteurs et la performance des acteurs, avec des protagonistes habités (si ce n'est hantés) par leur rôle. Les différents arcs narratifs sont intéressants bien que certains semblent toutefois se conclure un peu facilement (celui de Monica Bellucci et de Jenna Ortega en particulier). A la musique, c'est l'excellent Danny Elfman qui est de retour, avec sa musique orchestrale toujours si reconnaissable et réussie, donnant une réalité à ce monde horrifique à dimension comique. Il est pleinement auteur de l'univers de Tim Burton dans sa dimension auditive. 

Les thématiques, habituelles

Chez Tim Burton, les histoires se ressemblent tant visuellement que dans les thématiques, ce sont parfois les intrigues qui se distinguent. Les héros sont à leur habitude les originaux ou marginaux alors que ceux vivant dans la norme, pliés par le capitalisme et l'administration sont les vrais personnages monstrueux. En effet, les monstres ne sont jamais véritablement les monstres, et il faut se méfier des personnes belles et propres. Ici, il faut bien évidemment se méfier de l'amant ambitieux ou... des amants en général bien sous tout rapport. La solution vient alors de l'autre monde et en particulier de Beetlejuice qui bien que répugnant, ne l'est peut-être pas plus que d'autres aux visages agréables. Il n'est pas inintéressant de faire le rapprochement avec le premier film Beetlejuice dans lequel le personnage de Beetlejuice voulait absolument se marier avec Lydia. Ici, Lydia fait de nouveau face à un mariage, mais venant d'un vivant qui semble plein de bonnes intentions. Pour autant, cette proposition est-elle moins dangereuse ? Sans surprise, Tim Burton demande à voir au-delà des apparences et des normes et à se soucier avant tout des personnes qui ont le cœur pur. 


En définitive, Beetlejuice Beetlejuice est un retour dans le cinéma pré-numérique dans l'univers de Tim Burton. Une proposition en rupture avec ce qui est actuellement proposé et qui comme à son habitude, interroge la monstruosité. 



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