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mardi 20 décembre 2022

Avatar : La voie de l'eau

Synopsis :

Jake Sully désormais Na'vi à part entière comprend que le répit sur Pandora ne sera que de courte durée après le retour des exploitations humaines. Cette fois-ci, il a en plus une famille à défendre...

Commentaire :

James Cameron toujours maître de la narration

Si les scénarii chez Cameron sont toujours assez simples (ou ont la qualité de la clarté diraient d'autres), la mise en scène est en revanche à chaque fois une leçon de cinéma. Cameron maîtrise comme personne le cinéma narratif si bien qu'il est capable de proposer un spectacle de 3h12 parfaitement dosé en temps forts et en temps faibles pour maintenir l'intérêt du spectateur. Les temps faibles justement servent à travailler les personnages, toujours importants chez le réalisateur. Ici le levier émotionnel est trouvé grâce à un travail sur la famille et les relations au sein de cette famille, dans un schéma d'une simplicité incontestée (quoi qu'il s'agisse d'une famille recomposée) mais diablement efficace. Par ailleurs, il est à noter que si les scénarii de Cameron paraissent simples, ce n'est pas tant du fait de leur pauvreté mais de l'habilité de Cameron à rendre le propos clair, fluide et limpide par un développement de l'intrigue parfaitement pensée et une mise en scène qui sait mettre en valeur les éléments importants de narration. Toutefois, il est impensable ici de ne pas mentionner la qualité visuelle du film et la caméra virtuose dans cet environnement qui fait énormément pour l'immersion. Le film est graphiquement et visuellement riche à chaque plan, dont certains éléments ne sont pas relevés verbalement mais simplement montrés. C'est cela le Cinéma. A titre d'exemple, les Na'vis des îles ont des membres supérieurs plus larges ainsi qu'une queue plus massive pour servir de gouvernail. Jamais les personnages ne le disent directement mais la mise en scène insiste grâce à certains plans sur ces éléments. Le monde est donc plus large que ce qui est dit et en cela le monde est crédible et cohérent... en plus d'être un personnage à part entière. Pour les fans de la filmographie de James Cameron, certains retrouveront aisément des références au premier Avatar (par les dialogues, les phases initiatiques) mais également à d'autres films comme Abysse en encore à plusieurs scènes de Titanic. James Cameron aime la mer / l'océan comme lieu où se déploie une intrigue. Pour en terminer avec l'aspect technique, la bande musicale est ici l'œuvre de Simon Franglen, collègue du regretté James Horner qui reprend habilement et logiquement les thèmes du premier film pour garder une réelle cohérence d'ensemble. Certains thèmes sont nouveaux mais toutefois peu marquants, ne pouvant éclipser la puissance des thèmes de 2009.

Une variante thématique du premier opus

Seul petit défaut du premier Avatar : un message juste mais un peu trop manichéen, si tenté que les Na'vis renvoient aux peuples indigènes terrestres (nouveau renvoi ici aux Amérindiens avec une scène d'attaque de train). Le mythe du bon sauvage a vécu mais comprenons que James Cameron ne cherche pas tant à défendre nécessairement les indigènes qu'à critiquer le modèle capitaliste poussé à son paroxysme lorsqu'il s'allie au militaire. Cameron décrit simplement mais justement les dérives si ce n'est même la nature du capitalisme. Le premier épisode pointait du doigt l'extractivisme (avec un minerai au potentiel incroyable). Dans cet opus, ce n'est plus le minerai qui est recherché mais le vivant, qui est symboliquement le liquide cérébrale d'êtres intelligents. Les humains viennent alors marchandiser le vivant après avoir exploiter les ressources inertes de l'île. Tout peut être réduit à des chiffres. Propos qui n'a jamais été aussi juste. Néanmoins, il est possible d'avoir un regret sur ce cet épisode. Le message et les enjeux ne changent guère entre les deux épisodes, il s'agit uniquement d'une variante qui manque un peu d'originalité contrairement à l'exploration visuelle et culturelle des nouveaux biomes et cultures montrés. 


En définitive, Avatar : la voie de l'eau est une nouvelle plongée visuellement incroyable dans l'univers de Pandora, aidée en cela par une mise scène qui est un modèle de narration. Seul bémol, la thématique (et donc le scénario) n'est qu'une variante du premier épisode. 


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