Les sorties de la semaine

jeudi 14 février 2019

Nicky Larson et le parfum de Cupidon


Synopsis :

Nicky Larson et son acolyte Laura repartent en mission. Ils sont cette fois-ci engagés par M.Letellier, inventeur du parfum de Cupidon, substance capable de rendre amoureux n'importe qui...


Commentaire :

Un vrai usage de l'image

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon est une histoire originale. Toutefois, le film est inspiré du manga d'origine City Hunter ainsi que de la série animée remaniée pour le public français dans le Club Dorothée Nicky Larson. Pour ces raisons, Philippe Lacheau, par fidélité pour les supports de base, peut s'autoriser énormément d'extravagances, autrement dit énormément d'effets de mise en scène que l'on retrouve notamment dans les animés. Enfin un film français utilisant un large éventail de possibilités offertes par le cinéma! Ralentis, shaky-cam, montage alterné, montage parallèle, split-screens, incrustations, scènes en vue subjective, plan-séquences, zooms, de-zooms... c'est un film très riche visuellement et ambitieux dans sa réalisation. De nombreux plans sont d'ailleurs tirés du manga ou de la série animée. Les plans larges de mise en contexte sur les villes sont particulièrement réussis et donnent de l'ampleur à une histoire qui veut être prise au sérieux. Il ne s'agit pas de lieux localisables mais de villes occidentales indéterminées. Cela nécessite donc un travail numérique pour retoucher des plans filmés dans un endroit réel. Il est également nécessaire de saluer les scènes d'action, superbement chorégraphiées à la manière de la série animée. A cela, il faut ajouter les effets musicaux avec des morceaux datés mais toujours connus, les bandes musicales originales de l'animé et le fameux générique d'ouverture. 

Une excellente adaptation franco-française

L'adaptation au cinéma est réussie et la fidélité est indéniable. Les personnages sont ressemblants, les personnalités sont respectées et l'humour, que l'on aime ou pas, est parfaitement restitué. Néanmoins, ce n'est pas simplement un manga qui est adapté. C'est une époque qui est retranscrite à l'écran, elle parlera particulièrement à la génération Dorothée. La présentatrice star est d'ailleurs présente ainsi qu'énormément de références aux séries de l'époque par le biais de citations directes ou indirectes (Olive et Tom, le personnage de Tortue Géniale, Jeanne et Serge : l'ensemble des références sont ici pour les intéressés).  La limite de ce choix est que le film parlera uniquement à une génération et perdra également beaucoup de sa superbe s'il a une vie à l'international. Quoiqu'il en soit, Philippe Lacheau est un fan qui a réalisé une véritable retranscription de sa jeunesse façonnée par la télévision. Ajoutons que le travail de réécriture, d'une oeuvre déjà transformée que constituait la série animée française, n'a pas fait perdre la sève du manga original. En effet, Tsukasa Hojo, le créateur du manga qui avait demandé un droit de regard sur le film de Philippe Lacheau a particulièrement apprécié son travail. La boucle est bouclée. 

Les non-thématiques

Nicky Larson et le parfum de Cupidon est une bonne adaptation qui joue sur la corde sensible de la nostalgie. Au-delà de ce plaisir coupable, ce film n'a pas véritablement de fond ou plus exactement de grande thématique. C'est un shônen au scénario simple (les scénarii des épisodes télés étaient très linéaires) avec de l'action et de l'humour. C'est un divertissement. On pourrait peut-être chercher une réflexion autour de l'amour mais les personnages très fonctionnels et monolithiques ne sont pas véritablement porteurs de messages. Divertissement ne rime donc pas avec réflexion ici. Peu importe, bien peu iront voir le film de Philippe Lacheau dans le but de réfléchir. Ceux qui iront seront d'abord les fans de Dorothée. A raison, ils seront sûrement satisfaits.


En définitive, Nicky Larson et le parfum de Cupidon est actuellement la meilleure adaptation de City Hunter au cinéma et même peut-être la meilleure adaptation live action d'un manga/animé. Cette production française décomplexée est fidèle à l'oeuvre d'origine et aux années Dorothée. Reste à apprécier le fameux humour graveleux de Nicky! 



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