Les sorties de la semaine

jeudi 1 mars 2018

Mary et la fleur de la sorcière


Synopsis : 

Mary vient d'emménager chez sa tante, dans une ville reculée d'Angleterre. Il n'y a guère d'activité dans la région, jusqu'au jour où elle rencontre deux chats qui la mènent à la fleur de la sorcière... 


Commentaire : 

Une animation héritée de Ghibli

Hiromasa Yonebayashi est connu pour ces deux films Arrietty, Le petit monde des chapardeurs et Les Souvenirs de Marnie réalisés dans le studio Ghibli. Mary et fleur de la sorcière, produit par le studio Ponoc accueille des artistes du studio Ghibli après que celui-ci ait réduit ses activités, notamment de production. Il en résulte que ce film est dans la forme et le fond pleinement un film Ghibli, notamment avec le style Miyazaki. L'image est belle, notamment les plans de nature, et la musique très bien écrite. L'histoire est celle d'une jeune héroïne, emportée dans une quête initiatique, dans un monde merveilleux : du Miyazaki. On note en plus de nombreuses influences : Kiki la petite sorcière (l'héroïne et le petit chat noir), Princesse Mononoké (l'héroïne chevauche un cervidé, design de la forêt/montagne), Le Voyage de Chihiro et le Château Ambulant (le monde merveilleux parallèle au monde normal, une méchante sorcière) etc. Il s'agit d'une adaptation d'un conte anglais, ce qui fut parfois le cas pour les histoires de Miyazaki et toujours le cas pour les précédents films de Yonebayashi. Il n'en demeure pas moins que le film, pétri de ces influences, peine à affirmer une propre identité, de part notamment une histoire sympathique mais qui ne parvient pas à exploiter l'ensemble des possibilités de son riche univers et de certains de ses personnages. Les souvenirs de Marnie laissaient présagés une singularité de Yonebayashi dans un style fantastique et sombre, entre Miyazaki et Takahata. Mary et la fleur de sorcière ressemble plus à une copie de l'univers de Miyazaki.

Les thématiques : la quête initiatique dans un monde présomptueux 

La thématique centrale concerne la réalisation de l’héroïne, petite fille maladroite qui manque de confiance en elle. L'aboutissement de l'histoire doit mener Mary à s'accepter tel qu'elle est, sans recours à la magie. Le héroïne évolue donc en fonction des événements, ce qui est un parcours très classique. Si la morale autour du courage face aux événements et de l'acceptation de soi-même est louable, l'histoire manque un peu de corps pour la sublimer.
Au-delà de ce fil rouge, il existe d'autres thématiques dont la filiation à Miyazaki est évidente. Il y a la question de l'obsession des Hommes (ici sorciers) à vouloir tout maîtriser. Ils désirent le pouvoir absolu (à la manière des Hommes dans Princesse Mononoké voulant détrôner les dieux). Pour atteindre leur objectif, ils sont prêts à n'importe quelle extrémité. C'est avant le fond, la manière qui est critiquable. En effet, les sorciers sont prêts à sacrifier des êtres vivants pour arriver à leur fin.

En définitive, Hiromasa Yonebayashi nous livre un film façon Ghibli avec le nouveau studio Ponoc, composé d'anciens de chez Ghibli. Le film est visuellement et musicalement très beau, l'univers est riche mais l'histoire est finalement classique pour le genre et n'exploite pas l'ensemble des potentialités du monde présenté. Mary et la fleur de la sorcière peine à imprimer sa propre idenitité malgré un voyage proposé très plaisant. 



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