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mercredi 24 août 2016

Star Trek Sans Limites


Synopsis :

L'USS Enterprise est parti pour une mission de cinq ans aux confins de l'univers afin de nouer des alliances diplomatiques. L'équipage fait escale sur la grande station de Yorktown de la Fédération lorsqu'un vaisseau inconnu avance dans leur direction. Une survivante d'une expédition scientifique demande de l'aide auprès de Starfleet pour que l'organisation aille secourir son équipage en perdition dans une nébuleuse proche mais inconnue...


Commentaire :

Une réalisation et un scénario soignés mais déjà-vus 

Justin Lin est arrivé sur le projet avec la gloire de Fast And Furious, ce qui laissait craindre pour les amateurs de la franchise que le film se noie dans son action. Force est de constater que le réalisateur a effectué un bon travail avec un film moins mouvementé que le précédent malgré certaines scènes d'action un peu longues (les combats à mains nues ou à blaster). Globalement, le film est bien rythmé et est assez agréable à regarder. Son point fort se situe notamment dans la toute première partie avec une mise en scène intéressante dédiée à la lassitude (gros plans sur des objets du quotidien, légers ralentissements). La mise en scène de Justin Lin est également réussie lors de la présentation de la station gigantesque de Yorktown qu'il traite à la manière d'une grande ville lors de sa scène d'exposition. Les scènes d'action dans l'espace sont très réussies mais il aurait été plaisant que Justin Lin n'est pas peur de se lâcher notamment sur la scène finale plutôt courte avec la musique intra-diégétique. En revanche, les scènes de combats à taille humaine sont un peu plus brouillons provoquant une sensation de perte de repère. D'ailleurs, Justin Lin signe sa présence avec une scène d'action présentant une moto! - difficile de savoir si l'idée est bonne - Toutefois, il faut souligner que la mise en scène reste de bonne facture sur l'ensemble du film, parfois au-delà de l'aspect fonctionnelle comme mentionné plus haut pour le début du film. Le scénario est un peu à l'image de la mise en scène. Il est bien ficelé si bien que rien n'arrive à l'écran sans être préparé avant au moins par un plan, presque à la manière d'un Nolan. Par les temps qui courent, cela est assez agréable de voir de la rigueur dans le scénario. Le seul problème est que contrairement à un scénario de Nolan, celui-ci n'est guère original. Il délivre simplement une histoire qui tient la route. Pour finir ici, notons un bon point positif du film avec la musique de l'excellent Michael Giacchino qui confirme être un des rares compositeurs à pouvoir prendre la relève de John Williams à Hollywood. 

Thématiques : des personnages en questionnement 

Le film aborde des thématiques intéressantes tout à fait en cohérence avec l'univers Star Trek. Si le film ne les utilise que pour la fonctionnalité de son scénario, elles ont le mérite d'être pertinentes. La première concerne le nihilisme qui s'empare de l'équipage au tout début du film. James T. Kirk devient alors un personnage intéressant car il questionne le pourquoi de son action. La sensation d'appartenir à un univers presque infini pose la question de l'utilité de son exploration : une tâche sans fin ? La vie n'ayant pas de but en soi, le capitaine fixe lui même un but à sa vie : la découverte et l'altruisme.  En ce sens, le film retrouve l'essence de la saga d'origine, fondée sur l'idée d'exploration, bien que paradoxalement il n'y ait pas tant d'exploration ici. Ainsi, ce n'est pas un film d'exploration mais sur le pourquoi de l'exploration, ce qui est plus fort dans un sens. James Kirk finit par retrouver le goût de l'espace car il prend conscience que la vie n'a pas plus de goût ailleurs. Autant rester avec ses amis à la découverte de l'univers.
L'autre thème central est une question de civilisation. James Kirk est confronté à un adversaire qui ne questionne pas la personne de Kirk mais la raison d'existence de son organisation politique. La Fédération pour laquelle travaille James Kirk a apporté la paix. Néanmoins, le "méchant" Krall défend une vision darwinienne de la vie, c'est à dire un temps de la guerre dans laquelle les plus forts émergent. Il prône ainsi le droit du plus fort comme nécessité pour l'humanité. Le personnage de Krall interroge également le retour de soldats dans la vie civile : héros de guerre, anonyme dans la paix. La vision de Krall qui fait fi de Droit et de Justice n'est bien évidemment pas défendable mais ce personnage a le mérite de questionner la Fédération, métaphore de la civilisation occidentale et de souligner ce progrès indéniable qu'est l'Etat de droit permettant la paix.  

En définitive, Star Trek Sans Limite est un bon film de science-fiction qui sans être particulièrement original a le mérite d'être bien fait.


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