Les sorties de la semaine

mardi 16 février 2016

Deadpool


Synopsis :


Wade Wilson est un mercenaire sans réel but jusqu'au jour où il rencontre Vanessa. Il décide alors de fonder une famille avec elle. Malheureusement, il apprend qu'il est atteint d'un cancer grave avec des métastases dans plusieurs organes. Destiné à mourir dans un bref délai, il est abordé par un agent mystérieux lui promettant une guérison miraculeuse. Deadpool est sur le point de naître... 


Commentaire :

Original, non révolutionnaire

Deadpool arrive au bon moment dans le déferlement de films de super-héros à grand budget. Il est à l'image d'un Batman, un anti-héros, ce qui déjà le singularise sur le fond de bon nombre de héros Marvel Disney et qui en fait un héros apprécié. De plus, le format s'émancipe également des autres films avec le cassage du 4ème mur. Cela est pour le coup inédit pour les films inspirés de comics et même pour les blockbusters en général. Attention néanmoins, la mise en scène reste narrative, nous ne sommes pas face à un film de la Nouvelle Vague. Enfin, le film finit de se singulariser par le public visé, qui cette fois n'est plus le grand public mais un public mature, dans le sens pouvant supporter la violence graphique et un humour noir. Les scènes d'action sont superbes et l'humour décalé est efficace. Deadpool apporte donc un bol d'air frais bienvenue à l'heure des franchises de super-héros très normées. Précisons que le film se moque des codes mais les reproduit tout de même. Il reste un film de comics et ne révolutionne pas le genre. Son originalité est de montrer qu'il connaît les codes du genre et les pointe du doigt au spectateur. Deadpool le film est donc exactement la transcription de Deadpool le comics qui reste... un Comic Book. En ce sens, sur le fond un deuxième épisode n'aurait pas nécessairement beaucoup d'intérêt car les codes ont déjà été dénoncés. Resterait alors simplement le côté divertissant et un public cible différent. Dans la pratique, le succès de Deadpool prouve néanmoins qu'un film de comics pour un public plus restreint peut aussi engranger de l'argent.

Culture pop

Deadpool a la bonne idée de s'inscrire directement dans l'univers partagé Marvel de la Fox. Cela apporte tout de suite une sensation de grandeur et de la complexité à cet univers partagé. Le monde des X-men est donc de la partie et Wolverine et son interprète en prenne pour leur compte. Néanmoins, le film s'inscrit dans son époque au-delà des X-Men en motionnant des films de l'ère du temps comme Taken. Le cinéphile amateur appréciera beaucoup cet humour car chaque référence et donc cassage de mur est l'occasion d'une critique humoristique. Pour les connaisseurs, peut-être que les moments les plus amusants resteront les critiques sur le Deadpool de X-Men Origins, sur Green Lantern ou les références à l'acteur Ryan Reynolds lui-même. Le film part du principe qu'il s'adresse à un public connaisseur. Si le spectateur est effectivement le public cible, les blagues fonctionnant sur l'autodérision des codes du genre et de la culture pop sont jouissives. 

Les thématiques 

Un film décomplexé et léger comme Deadpool n'a pas fonction à délivrer des messages. Et en effet, les messages de fond restent survolés mais sont néanmoins très agréablement pertinents. Le film aborde la question du sens de la liberté (le laboratoire crée non pas des super-héros mais des "super-esclaves", c'est donc la question du pacte faustien). Il est également et majoritairement question de l'amour : est-ce qu'après avoir été défiguré, Deadpool peut retrouver l'amour de Vanessa ? Ou la question de la place de l'esprit et du physique dans l'amour. Enfin, il est également question du choix, c'est à dire de la justice ; Colossus étant le Jiminy Cricket de Deadpool et ce dernier faisant les mauvais choix en tant qu'anti-héros. Ces thématiques au regard du film peuvent paraître anecdotiques, elles sont néanmoins ce qui permet à l'intrigue d'avancer et d'accrocher au parcours du personnage. Les enjeux ne nous laissent pas indifférents.

En définitive, Deadpool apporte de l'originalité à l'heure de l'invasion des super-héros au cinéma. Sans révolutionner le genre, il le critique. Son autodérision sur lui et sur la culture pop fera certainement mouche pour peu qu'on soit un amateur du cinéma mainstream. Merci à Ryan Reynolds d'avoir porté le projet!





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