Les sorties de la semaine

lundi 20 janvier 2014

Les Brasiers de la Colère


Synopsis

Russell travaille dans l'acierie de Braddock, ville américaine située dans la "Rust Belt" à l'industrie déclinante. Ce dernier vit durement mais dignement arrivant à pourvoir à ses besoins et à ceux de son amie, Lena. Son frère, Rodney, connait lui une vie plus mouvementée, jonglant entre ses séjours en Irak avec l'US Army et sa vie à Braddock. Affecté par la guerre et par la détresse de l'Amérique, il doit trouver une solution pour rembourser ses dettes. Il commence alors à fréquenter les milieux clandestins de la boxe pour gagner de l'argent. Russell ignore la vie que mène Rodney et souhaiterait l'aidé à refaire sa vie dans leur ville...


L'Amérique ouvrière de Scott Cooper

Ce film dépeint avec une volonté de réalisme l'Amérique ouvrière. Il pourrait être un film des années 80 mais celui-ci s'ancre dans la période pré-Obama, pour souligner que cette réalité est toujours bien présente aux Etats-Unis. Tout est sobre dans ce film, à l'image de la vie de ces américains. Pour autant, la mise en scène est soignée et sait très bien ménager le suspens. 
Toutefois, il est à se demander si l'histoire n'est pas une excuse pour le réalisateur Scott Cooper pour dépeindre une Amérique qu'il aime tant filmer. En effet, les péripéties des protagonistes servent avant tout à nous montrer leurs réactions et l'évolution de leur comportement. Le réalisateur paraît s'intéresser à ses personnages plus qu'à leurs histoires, voulant faire d'eux les véritables héros de l'Amérique, bien loin du Captain America. Néanmoins, cette volonté donne un petit côté documentaire au film, limitant sa puissance narrative. Ce film oscille entre deux intentions de l'auteur : décrire et raconter. Quoiqu'il en soit, il s'agit d'un choix assumé qui satisfera surement les amateurs de films teintés de réalisme. Cette même sobriété qu'impose le réalisme pourra aussi en déranger certains.
Le jeu d'acteur de ce film est excellent, il faut dire que celui-ci est marqué d'un casting 5 étoiles. Nous saluerons ici la performance de Woody Harrelson qui a définitivement le profil parfait du méchant. 


Pas de morale, simplement la réalité (spoilers)

Concernant les thématiques, il est difficile de les formuler telles quelles, du fait du côté documentaire du film. En effet, nous sommes plus en face d'un sujet de présentation/description (l'Amérique ouvrière) que face à une thématique. La vengeance pourrait être la véritable thématique du film, mais celle-ci n'apparait qu'à partir d'un certain moment. Sur ce point, le film n'est pas moralisateur, au sens de bien-pensant. En effet, la réalité n'est pas forcément morale et ce film souhaite le montrer. Il souhaite aussi souligner qu'on ne peut pas juger des individus vivant dans une situation difficile. Les personnages n'ont pas le choix entre le bien et mal, seulement entre plusieurs solutions peu attrayantes. Le film ne donne pas raison à la vengeance, il démontre simplement que dans la réalité ou dans une certaine réalité (celle des personnages), il s'agit de la voie la plus logique et la plus compréhensible. Un autre choix aurait été contraire à la volonté de réalisme. Il est important de souligner ce dernier point, car le film n'est pas une ode à la vengeance, chose que certains pourraient prétendre.

14/20





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