Les sorties de la semaine

dimanche 20 février 2022

Marry me

 

Synopsis :

Kat Valdez est une superstar américaine, icône de la chanson. Elle et Bastian ont prévu de faire leur demande de mariage sur scène, suivis par près de 20 millions de spectateurs. A quelques instants de la demande, une vidéo de Bastian embrassant l'assistante de Kat fuite sur les réseaux... 


Commentaire :

Mise en scène classique

Kat Coiro réalise un film classique et efficace. La mise en scène est essentiellement fonctionnelle mais plutôt soignée avec la particularité de bien filmer les scènes de concert. Ces scènes bénéficient de légers contre-plongées afin de mettre Kat Valdez en avant et de créer l'illusion que le spectateur suit un concert à la télévision. Il est un peu regrettable toutefois qu'il n'y ait pas d'innovation dans la manière de filmer un concert mais l'objectif ici était bien de faire croire à la réalité de la représentation. Néanmoins, plus que la réalisation c'est l'équipe artistique de Jennifer Lopez et encore plus Jennifer Lopez elle-même qui donnent l'illusion que l'on a faire à de vrais spectacles d'une reine de la pop. Quelques petites particularités sont les split-screens et les surimpressions montrant les écrans des smartphones et les réactions des "followers" suivant en direct la vie de Kat Valdez. Au-delà de ces éléments, le film reste très classique dans sa mise en scène. Au niveau de la musique, l'écriture et l'interprétation des chansons par Jennifer Lopez est un des éléments forts du film. La musique d'orchestre de John Debney est plutôt discrète et moins marquante à côté. 

Un feel good movie

Cette comédie dramatique, bien écrite et bien jouée est en fait très banale dans ses ressorts. En général, le genre implique que les amants qui en apparence semblent n'avoir rien en commun finissent par se questionner sur ce qui est vraiment important dans une relation amoureuse et dépassant leurs différences, finissent ensembles. C'est exactement le développement que prend le film avec la rencontre entre deux univers ; la petite classe moyenne New-Yorkaise et le monde hyperconnecté d'une popstar internationale. Charlie essaye de rappeler et de montrer à Kat ce qui est important pour être heureux dans la vie, c'est à dire pour lui une sorte de rapport stoïcien à la vie. Kat doit comprendre qu'elle n'est pas obligée de vivre pour les autres et ne pas attendre les honneurs et les récompenses pour être heureuse dans sa vie. Charlie est là pour lui rappeler la valeur des choses alors que Bastian représente la superficialité et le matérialisme consumériste. C'est ainsi que les spectateurs souhaitent que, contre toute attente, cette relation fonctionne. Un message aussi classique que la mise en scène mais cela est mené intelligemment et est agréable à suivre. 


En définitive, Marry Me est une comédie romantique menée par Jennifer Lopez tenant toutes ses promesses. Un feel-good movie. 




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lundi 14 février 2022

Moonfall


Synopsis :

L'astronaute Harper n'est pas pris au sérieux suite à un incident intervenu lors d'une mission de sortie spatiale. Pourtant, il est certain qu'un élément exceptionnel est à l'origine de cet incident. Quelques mois plus tard, des données de la Nasa semble montrer que la Lune dévie de son orbite... 


Le commentaire :

Emmerich et le spectacle total

Spécialiste des films catastrophes, Roland Emmerich revient à son genre favori. Les plans grand-angle et plans d'ensemble sont légions, ce qui est la grande force de cette mise en scène qui s'intéresse autant à ses personnages qu'aux évènements physiques (les catastrophes). Le résultats est comme à son habitude visuellement très impressionnant même si le rendu de quelques effets spéciaux (très peu heureusement) est un peu en deçà. Par ailleurs, Emmerich est connu pour préférer les fonds verts aux décors réels ce qui démultiplie nécessairement les occasions d'avoir au moins quelques effets médiocres. L'ensemble est toutefois de très bonne facture. Le film est rythmé ce qui ne l'empêche pas de paraître long du fait d'une intrigue à tiroirs. En effet, les révélations s'enchaînent au cours du film ce qui permet à l'histoire de se prolonger alors que le montage alterné cher à Emmerich imbrique, en plus, plusieurs histoires. Si l'histoire se passant sur Terre (avec les enfants) est un peu moins prenante, il s'agit d'une partie importante du cinéma d'Emmerich, axée sur la survie et qui permet de garder une vision très terre à terre, alors que les enjeux sont planétaires voire au interstellaires pour l'intrigue Fawler/Harper (les adultes).  A la musique Harald Klauser et Thomas Wanker ont du mal à s'imposer alors que les scènes d'exposition et descriptives sont assez nombreuses. La musique fait son travail d'accompagnement sans atteindre la puissance d'autres œuvres d'Emmerich comme Le Jour d'Après (2004) même si Klauser était également à la manœuvre. 

Sans grande thématique environnementale

De nombreux thèmes sont abordés sans qu'un seul soit véritablement traité du fait de la densité de l'histoire. En cela, il s'agit plus d'un film catastrophe qu'un réel film de science-fiction bien que de nombreux thèmes y soient communs ici. Il n'y a par ailleurs pas le thème de la nature vengeresse venant punir l'hubris humain souvent présent chez Emmerich. Ce dernier met toute son énergie dans la rédaction d'une histoire catastrophe de science fiction. Autrement dit, il s'agit d'un film à scénario et non d'un film thématique. Les postulats du film vont par ailleurs très loin en empruntant quelques idées aux complotistes. Ce n'est toutefois pas la première fois (2012). Certains thèmes sont intéressants comme celui des sphères de Dyson (sujet important de la science-fiction spatiale) alors que le thème avoisinant des mégastructures (plutôt du côté des complotistes - fake news) est un peu moins pertinent. De même, l'intelligence artificielle est abordée sans qu'il y ait une vraie réflexion dessus puisque le film a d'autres priorités ; au premier chef, la survie de ses personnages. Le thème de l'apparition de la vie sur Terre (qui rejoint la théorie des anciens astronautes - les ingénieurs de la vie sur Terre) est également abordé rapidement. Cette caractéristique des sujets peu développés s'explique par le fait que toutes les grandes révélations se font dans la dernière demi-heure du film. Cela permet tout de même un bon film catastrophe. Toutefois, le thème le plus important comme souvent chez Emmerich est plus personnel ; celui de la famille, réel moteur pour les protagonistes pour se dépasser, voire se sacrifier. Le thème de la filiation-famille semble particulièrement central ici, avec l'idée qu'il faut croire en ses proches (fils, femme, mère, père etc.) et ce même au delà de la Raison. Cette dernière assertion qui peut être belle pour l'histoire est tout de même plus problématique dans l'absolu, d'autant plus si la vie de la Terre en dépend... Mais rien d'étonnant chez Emmerich qui aime raconter avant tout de belles histoires.

En définitive, Moonfall est un nouveau film catastrophe de Roland Emmerich, tout aussi visuellement impressionnant que les précédents avec en plus cette fois-ci un côté science-fiction prononcé. Pour les amateurs du genre.



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