Les sorties de la semaine

dimanche 16 février 2020

The Gentlemen


Synopsis :

Michael Pearson, Baron de la Marijuana, cherche à raccrocher et à vendre ses plantations et son commerce. Plusieurs parrains cherchent alors à prendre sa relève...


Commentaire :

Classissisme dans la mise en scène

Guy Ritchy priviligie la mise en scène pleinement narrative pour un film reposant avant tout sur son scénario et ses acteurs. La réalisation en elle-mêmene ne présente pas vraiment de singularité à Hollywood et cherche avant tout l'efficacité. Le montage, principal argument de réalisation ici, participe à la mise en place du suspense en révélant une partie du dénouement dans la première scène. Cet artifice permet à Guy Ritchy de prendre le temps de poser les bases de son scénario, une certaine tension étant maintenue pendant plusieurs scènes d'introduction. Christopher Benstead à la composition ne cherche pas non plus à dépasser la narration et accompagne les scènes sans si subsitituer. Les chansons extradiégétiques mais aussi intradiégétiques sont en revanche beaucoup plus prégnantes, puisqu'elles participent au scénario du film, toujours dans un but d'efficacité. 

Guy Ritchy pour un discours sur le scénario

Si le film a un intérêt, ce n'est pas pour les thématiques développées par l'histoire des personnages dont le propos simple se résume au fait que le droit du plus fort, conjugué à la ruse est la seule loi valable dans cet anti-monde ; l'univers de l'illégalité dont fait partie le trafic de drogue. Il y a en outre certainement une critique de l'aristocratie anglaise mais trop peu creusée pour que l'on puisse en tirer un message particulier. Toute la force du film réside alors dans son propos méta sur le film de Gangsters apporté par le personnage de Fletcher. Ce personnage narrateur explique le fonctionnement du film et ses références cinématographiques. Les costumes des personnages laissent d'ailleurs planer le doute sur la temporalité de la diégèse comme si ce thriller contemporain essayait de s'accrocher aux films de Gangsters du XXème siècle. Fletcher (brillament interprété par Hugh Grant), principal narrateur, est l'alter-égo exalté de Guy Ritchy. Face à lui dans le rôle du spectateur, puis du narrateur, Ray (Charlie Hunnman) est un Guy Ritchy modéré plus réaliste. Ces deux personnages proposent successivement et de manière alternée un récit des évènements qui changent les scènes narrées. Celles-ci sont alors remontrées sous un nouveau jour, comme si des scénaristes rayaient et ré-écrivaient une scène. Si la scène n'est pas réécrite par le nouveau narrateur, celui-ci rajoute un détail ou un point de vue qui la modifie entièrement. Il en ressort un scénario "en mille-feuille" qui ne peut être compris que lorsque le dernier narrateur a parlé. Il y a donc chez Guy Ritchy une maîtrise totale de l'écriture du scénario à suspense, prenant même le temps d'en expliquer les subterfuges aux spectateurs. Pour son côté méta et cinéphilique, ce long-métrage est somme toute une réussite. 

En définitive, Guy Ritchy brille avec The Gentlemen par l'écriture de son scénario à plusieurs niveaux. Le côté cinéphilique et méta apporté par le personnage de Fletcher est le véritable atout de ce film de Gangsters. 



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