Les sorties de la semaine

lundi 26 mars 2018

Pacific Rim Uprising


Synopsis :

10 ans se sont écoulés depuis la grande guerre opposant les Kaijus et les humains à la tête de leurs Jaegers. Jake, le fils du héros de guerre Pentecost, n'est plus dans les forces armées, mais erre en ville en vivant dans l'illégalité. Il rencontre par hasard la jeune Amara, prodige ayant construit son propre Jaeger...


Commentaire :

La mise en scène du grandiose 

Bien que Guillermo Del Toro ne soit plus à la manœuvre, Steven S.DeKnight reproduit une mise en scène du grandiose. La réalisation est au service des échelles, du petit Jaeger à l'immense Kaiju, la réalisation réunit toujours les différents protagonistes dans un plan pour que la comparaison soit visible. Il s'agit d'une technique d'animés qui n'était pas tant utilisée lors du premier film du fait de l'unicité de taille des Jaegers et Kaijus. On retrouve en revanche les plans en contre-plongé où les anges de caméra à hauteur humaine pour amener le spectateur dans un combat qui le dépasse. Le plan séquence qui circule entre les différents protagonistes lors de la réparation des Jeagers avec le thème du premier Pacific Rim signale encore le jeu d'échelle. Une autre petite nouveauté est apportée au niveau de la chorégraphie des combats avec des robots aux mouvements plus fluides. La bande musicale est quant à elle un peu en dessous avec la discrète intervention de John Paesano qui ne se signale que lorsqu'il reprend la partition de Jamin Djawadi. L'hommage aux films/séries du genre du Super sentai japonais (comme Power Rangers) qui présentent des combats entre Zords (mecha-robot) et monstres géants est donc de très bonne facture, en témoigne le combat dans Tokyo. 

Nouvelle équipe ; bons acteurs mais personnages peu aboutis 

Mako étant le seul personnage reconduit, l'ensemble des nombreux protagonistes sont nouveaux. Il existe à ce propos quelques problème d'écriture. Jake, le fils de Pentecost arrive comme un cheveux sur la soupe, jamais son existence n'ayant été mentionnée auparavant. Raleigh, le grand héros du dernier film disparaît sans explication... La nouvelle acolyte de Jake, Amara, est intéressante mais son importance disparaît au cours du film de manière assez surprenante. Jake et Amara, forme un duo que l'on pourrait qualifier de standard Disney avec un héros de couleur et une jeune femme caucasienne, ceci expliquant peut-être leur surgissement du néant. Il existe d'autres nationalités mais leur importance, hormis les chinois dans une certaine mesure, est dérisoire. Cela étant dit, si les personnages sont plutôt mal écrits, les acteurs sont excellents, hormis peut-être les deux scientifiques, qui sont un héritage de Del Toro mais moins à propos ici. John Boyoga est étonnamment très bon et la très jeune Cailee Spaeny (Amara) très convaincante. 

Thématiques pauvres, intérêt du marché chinois [Spoilers]

Le précédent Pacific Rim n'avait pas de thématique, les extraterrestres étant les méchants, malgré l'affection de Del Toro pour ses créatures. Ici également, l'altérité représente le danger bien que pendant un temps, les humains semblent être, pour eux mêmes, leur principale menace. Cela aurait été d'ailleurs intéressant car inédit pour cette saga. Malheureusement, cet épisode est une re-dite du précédent avec Jake dans le rôle de Raileigh et Amara dans le rôle de Mako. Le parcours des personnages est identique avec en plus quelques bons clichés de scénario. Pour la réflexion sur l'héroïsme, c'est d'une banalité certaine. 
La seule chose qui est intéressante à analyser est plutôt une question méta (autour du film). Dès le départ, il est évident que la Chine est un marché pour le film, même sans ne rien connaître à la production. Il est alors assez évident que les Chinois, présentés un temps comme la menace du film, soient finalement du bon côté. Pour peu qu'on y réfléchisse, l'histoire est aisément devinable. 

En définitive, ce nouveau Pacific Rim promettait de beaux combats entre robots et Kaijus dans le style japonais; c'est parfaitement ce qu'il propose. Ne pas chercher plus loin.




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jeudi 15 mars 2018

Tomb Raider


Synopsis :

Lara fait des petits métiers pour survivre. Pourtant un énorme héritage l'attend. Signer les documents signifierait toutefois reconnaître la mort de son père, chose que Lara refuse. Elle est persuadée qu'il est toujours en vie après sept ans de disparition. Trouvant finalement des indices laissés par son père, Lara sait que ce dernier est parti pour une île reculée du Japon. Un voyage l'attend... 


Commentaire express : 

Alicia Vikander porte avec détermination la nouvelle adaptation de Tomb Raider. L'héroïne n'est pas épargnée par les aventures, cela lui donnant un côté humain plutôt bien trouvé. Le choix du genre réaliste (à l'opposé du surnaturel) emprunté par le film est plutôt intéressant et est la grande nouveauté de cette adaptation. Malgré de nombreuses péripéties (peut-être trop ?), ce dernier Tomb Raider manque un peu d'émotion et de thématiques approfondies (le deuil, la croyance au surnaturel) pour être pleinement prenant.



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jeudi 1 mars 2018

Mary et la fleur de la sorcière


Synopsis : 

Mary vient d'emménager chez sa tante, dans une ville reculée d'Angleterre. Il n'y a guère d'activité dans la région, jusqu'au jour où elle rencontre deux chats qui la mènent à la fleur de la sorcière... 


Commentaire : 

Une animation héritée de Ghibli

Hiromasa Yonebayashi est connu pour ces deux films Arrietty, Le petit monde des chapardeurs et Les Souvenirs de Marnie réalisés dans le studio Ghibli. Mary et fleur de la sorcière, produit par le studio Ponoc accueille des artistes du studio Ghibli après que celui-ci ait réduit ses activités, notamment de production. Il en résulte que ce film est dans la forme et le fond pleinement un film Ghibli, notamment avec le style Miyazaki. L'image est belle, notamment les plans de nature, et la musique très bien écrite. L'histoire est celle d'une jeune héroïne, emportée dans une quête initiatique, dans un monde merveilleux : du Miyazaki. On note en plus de nombreuses influences : Kiki la petite sorcière (l'héroïne et le petit chat noir), Princesse Mononoké (l'héroïne chevauche un cervidé, design de la forêt/montagne), Le Voyage de Chihiro et le Château Ambulant (le monde merveilleux parallèle au monde normal, une méchante sorcière) etc. Il s'agit d'une adaptation d'un conte anglais, ce qui fut parfois le cas pour les histoires de Miyazaki et toujours le cas pour les précédents films de Yonebayashi. Il n'en demeure pas moins que le film, pétri de ces influences, peine à affirmer une propre identité, de part notamment une histoire sympathique mais qui ne parvient pas à exploiter l'ensemble des possibilités de son riche univers et de certains de ses personnages. Les souvenirs de Marnie laissaient présagés une singularité de Yonebayashi dans un style fantastique et sombre, entre Miyazaki et Takahata. Mary et la fleur de sorcière ressemble plus à une copie de l'univers de Miyazaki.

Les thématiques : la quête initiatique dans un monde présomptueux 

La thématique centrale concerne la réalisation de l’héroïne, petite fille maladroite qui manque de confiance en elle. L'aboutissement de l'histoire doit mener Mary à s'accepter tel qu'elle est, sans recours à la magie. Le héroïne évolue donc en fonction des événements, ce qui est un parcours très classique. Si la morale autour du courage face aux événements et de l'acceptation de soi-même est louable, l'histoire manque un peu de corps pour la sublimer.
Au-delà de ce fil rouge, il existe d'autres thématiques dont la filiation à Miyazaki est évidente. Il y a la question de l'obsession des Hommes (ici sorciers) à vouloir tout maîtriser. Ils désirent le pouvoir absolu (à la manière des Hommes dans Princesse Mononoké voulant détrôner les dieux). Pour atteindre leur objectif, ils sont prêts à n'importe quelle extrémité. C'est avant le fond, la manière qui est critiquable. En effet, les sorciers sont prêts à sacrifier des êtres vivants pour arriver à leur fin.

En définitive, Hiromasa Yonebayashi nous livre un film façon Ghibli avec le nouveau studio Ponoc, composé d'anciens de chez Ghibli. Le film est visuellement et musicalement très beau, l'univers est riche mais l'histoire est finalement classique pour le genre et n'exploite pas l'ensemble des potentialités du monde présenté. Mary et la fleur de la sorcière peine à imprimer sa propre idenitité malgré un voyage proposé très plaisant. 



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