Les sorties de la semaine

lundi 18 décembre 2017

Le Crime de l'Orient Express


Synopsis :

Hercule Poirot embarque dans l'Orient Express, voyage de trois jours vers l'Angleterre pendant lequel il compte bien se reposer. Malheureusement pour lui, un homme est tué dans son wagon. Un meurtre, treize suspects, le plus célèbre détective du monde doit rentrer en action...


Commentaire : 

Un sacré déploiement de moyens 

Kenneth Branagh remet à jour le classique de l'Orient Express avec une impressionnante débauche de moyens. Toutes les valeurs de plans sont présentes dans le film, notamment des plans d'ensemble et de demi-ensemble qui témoignent des moyens mis à disposition que cela soit en décors ou en effets spéciaux. Les costumes et plus largement les décors d'intérieur sont très bien reconstitués. Une fois dans le train, les personnages bénéficient de gros plans, assez logiquement puisque que la recherche du coupable est en cours mais également pour marquer la réflexion de Poirot. Des plans en plongée totale montre l'espace étriqué dans lequel se joue l'intrigue et insiste sur le côté huit-clos. La présentation des suspects est faite avec un joli plan séquence, sans cut, ce qui est en soi un indice pour le spectateur concernant le dénouement. Le film regorge d'effets spéciaux, notamment en extérieur, sans que cela ne rajoute au film qui est avant tout un film d'intrigue. La sobriété des films ou séries d'antan sied tout aussi bien si ce n'est mieux à l'histoire. Concernant la bande musicale, K. Branagh est à nouveau accompagné de Patrick Doyle qui réalise un très bon travail.

Une histoire qui ne se voit qu'une fois

Le dénouement connu, cette histoire n'a que peu d'intérêt. C'est pourquoi cette adaptation a pour vocation de faire découvrir l'histoire d'Agatha Christie à une nouvelle génération. Elle ne contentera pas les lecteurs ou anciens spectateurs qui ne retrouveront sûrement pas le charme de l'orient express dans cette adaptation-ci. L'excellent casting ne change rien à cela d'autant plus que les têtes d'affiche ne dégagent rien de particulier, excepté K. Branagh en Poirot. Les changements de personnages opérés ne permettent pas de sauver le suspens puisque le dénouement est nécessairement le même. En revanche, l'ajout d'un Sud-américain, ou d'un Européen de couleur, comme le fait Branagh dans tous ses films : Thor, Cendrillon, colle encore une fois plutôt mal à la réalité de l'époque sans donner véritablement un nouvel enjeu à l'histoire. Pour le moins, pour ce film, on notera qu'une tentative de mise en contexte de la diversité a été faite. L'ajout du personnage de Pénélope Cruz fonctionne par contre plus tôt bien une fois son histoire révélée.

Les thèmes : la vengeance, la justice, la loi [Spoilers]


L'histoire et son dénouement posent en vérité un réel questionnement. Peut-on se faire justice soi-même ? Le film répond par l'affirmative pour ce cas particulier, mais avec tout de même pour conséquence la peine de mort. Certes la justice peut être non satisfaisante, parce que le résultat de lois . On retrouve l'opposition entre le légal et le légitime. Toutefois, la possibilité de se faire justice soi-même et donc de faire reposer les relations entre les Hommes sur le droit du plus fort (puisque plus de droit légal) est très questionnable. Hercule Poirot met certes à l'épreuve la principale coupable et découvre qu'il y a une zone grise entre le bien et le mal mais reste malgré tout que l'issue de l'histoire ne semble pas éthiquement ni moralement correcte.

En définitive, Kenneth Branagh fait découvrir à une nouvelle génération le grand classique d'Agatha Christie. L'adaptation contentera difficilement les connaisseurs du dénouement, d'autant plus que cette nouvelle version ne bénéficie pas du charme des anciennes versions.




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samedi 16 décembre 2017

Star Wars : Les Derniers Jedi


Synopsis :

La Résistance est prise en chasse par le Premier Ordre. Elle attend le retour de Luke Skywalker toujours reclus sur son île. Rey l'a retrouvé mais le dernier Jedi ne veut pas revenir; pour lui les Jedis doivent disparaître... 


Commentaire :

Une mise en scène très soignée 

Rian Johnson prend la suite de J.J Abrams dans un style moins frénétique, notamment au niveau du montage. La gamme de couleur est également plus sombre en accord avec l'ambiance générale du film. Le jeu entre l'obscurité et la lumière est constant au cours du long-métrage, ce qui témoigne d'un certain soin pour signifier l'équilibre dans la Force et les basculements possibles. Notons que le film, dans sa réalisation, se distingue particulièrement lors du dernier acte sur la planète de sel, avec des plans magnifiques, que cela soit en extérieur pour la grande bataille avec le revêtement en sel du sol et la terre rouge en dessous, ou en intérieur dans les grottes et carrières de cristaux. Il n'y a pas tant à dire sur la mise en scène qui reste narrative, classique mais qui est grandement efficace puisque l'histoire et la narration se déroule parfaitement avec comme résultat une immersion totale dès le titre Star Wars apparu à l'écran. Il faut dire que la présence de John Williams est plus pesante dans cet épisode que dans le précédent, ce qui a pour effet de donner de la puissance et de l'élan à la narration. Il ne semble pas y avoir de thèmes particulièrement nouveaux, mais la bande musicale est, comme il était attendu, d'excellente facture.

Rattraper les erreurs du passé [Spoilers]

Une suite à la première trilogie était hasardeuse, une suite à l'épisode VII narrativement et thématiquement pauvre était très compliquée. A cela, il faut rajouter le cahier des charges terribles de LucasFilm qui oblige à une repompe de la première trilogie et notamment de l'épisode V. Toutefois, certaines mines sont désamorcées. Cela donne un nouvel élan à une histoire jusqu'alors embourbée dans la nostalgie. Rey n'est pas "la fille de", mieux, la révélation de cet épisode est qu'elle n'est la fille de personne, d'illustres inconnus peu dignes. Cela est à mettre en parallèle avec le fait que la révélation du lien entre Luke et Dark Vador est dévoilée dans l'épisode V. Un joli pied de nez à ce qui semblait être la volonté première de cette nouvelle saga.  Deuxième déraillement par rapport à la première trilogie, l'élimination de Snoke, figure du nouvel empereur, qui permet là encore de s'extraire du schéma de la trilogie originelle. L'épisode VIII nous sauve également in-extremis de l'histoire d'amour Rey-Finn, qui n'est pas envisageable pour un jedi (Dark Vador est né de cette erreur, d'autres Jedi gris sont aussi concernés par cette interdiction Jedi). Enfin, le film essaye même d'expliquer des incohérences de l'épisode VII, comme la défaite de Kylo Ren contre Rey. Rian Johnson a donc tenté de libérer la nouvelle trilogie de son carcan dans laquelle l'avais mise Abrams, et cela pour le meilleur. Reste néanmoins quelques problèmes non résolus. La situation politique qui a débouché sur la Résistance et le Premier Ordre reste inexpliquée. Tout ce qui est dit sur le passé concerne uniquement Kylo Ren (et quid des chevaliers de Ren ?). Autre souci, la Force est traitée de manière toujours contestable. L'initiation à la Force reste le fait du hasard et la rigueur du travail pour la maîtriser passe à la trappe (puisque Luke n’entraîne pas Rey, contrairement à Yoda avec Luke ou Anakin dans l'école Jedi). La Force et les Jedis sont dépeints depuis l'épisode VII (et Rogue One) plus comme une religion transcendante qui tomberait du ciel sur l'élu que comme une philosophie, à l'image de ce que nous montrent les deux trilogies de George Lucas. Ce traitement est regrettable. D'autant plus que la Force offre de nouvelles aptitudes surprenantes dans cet épisode : contrôle, communication et hologramme à longue distance (en plus de lecture de pensées depuis le VII); capacités qui donnent trop de puissance à la Force. La Force peut désormais tout faire, ce qui semble contestable dans le principe, car le Force ne peut pas tout. La philosophie Jedi est justement d'accepter qu'on ne peut pas tout et l'accepter (cf les enseignement de Yoda). Leia paraît par ailleurs maîtriser la force à un niveau trop avancé pour une non-jedi, tout comme les enfants en fin de film (plus doués que le petit Anakin ?). Adieu la rigueur de l'initiation... 

Une fidélité moins nostalgique [Spoilers]

Le film ne rate toutefois pas de remplir le cahier des charges malgré quelques risques pris. Cela se voit de manière évidente mais moins grossière que dans l'épisode VII. Ainsi la bataille sur la planète de glace en ouverture de l'épisode V est la bataille finale ici sur la planète de sel, ce qui rend visuellement bien sans être identique. Luke disparaît en vieux Jedi tel Yoda, Yoda qui réapparaît dans ce film sous sa forme de l'épisode V. Rey, comme Luke dans l'épisode V, fait l'expérience du côté obscur dans une sorte de grotte. Finn et Rose sont trahis comme Han Solo dans l'épisode V. Certes tout cela suit un schéma apparemment obligatoire mais la reprise du schéma de la trilogie originale est mieux amenée que dans l'épisode VII. 

Les bonnes trouvailles narratives ? [Spoilers]

Le rôle de Luke Skywalker est inattendu dans l'histoire. Toutefois, les démons qui le hantent sont bien amenés et son dilemme est compréhensible. Le fait qu'il n'ait pas été formé jusqu'au bout et surtout trop tard, comme son père, peut expliquer qu'il ait failli dans son entreprise de restaurer l'ordre Jedi. Néanmoins, sa mort reste questionnable (quel message ?). Autre enjeu intéressant, la personnalité de Kylo Ren. Le personnage devient finalement intriguant après avoir été une interrogation dans l'épisode VII. Kylo Ren est torturé, indécis et pourtant à l'origine de beaucoup d’événements dans l'histoire. La voix d'Adam Driver se hisse par ailleurs presque à la hauteur de celle de Vador dans la pesanteur qu'elle fait ressentir. Pour ce qui est du personnage principal, Rey, son rôle dans l'histoire devient pertinent en tant qu'alter ego lumineux de Kylo Ren, une sorte de sœur dans la Force plus tôt que dans la réalité ; cela est beaucoup plus subtile. Reste une immense interrogation sur la narration prise dans son ensemble épisode VII + épisode VIII : l'histoire n'a pas avancé, comme le témoigne la scène de fin avec les enfants : la Résistance ne fait que commencer...

Les thématiques, enfin du nouveau dans cette trilogie [Spoilers]


C'est véritablement au niveau des thématiques que le film prend le plus de risques donnant un véritable intérêt à cet épisode. Ce film est un épisode sans héros ou plus exactement un épisode où les actes héroïques sont dépeints comme dangereux, ou pour le moins comme ayant des conséquences. La jolie scène d'ouverture montre la bravoure de Poe mais aussi les conséquences de cet acte avec de nombreuses pertes, merveilleusement soulignées par Leia. Le film force son message avec la quête de Finn et Rose, que beaucoup jugent inutile mais qui justement a pour intérêt de montrer que les actes héroïques peuvent échouer voire pire, mettre en jeu l'ensemble de la Résistance. Ceci a pour conséquence de changer la personnalité de Poe qui adopte une posture moins hollywoodienne et plus réaliste. Finn devrait peut-être en tirer les mêmes conséquences car son personnage est trop désinvolte par rapport à la gravité de la situation. Ce n'est pas sa quête qui est inutile mais son personnage lui même. Lui qui était l'atout du Réveil de la Force devient le boulet Des Derniers Jedi. Heureusement sa complice Rose vient délivrer un autre message : il faut se battre pour ce que l'on aime plutôt que contre ce que l'on haït. Cela permet de rester fidèle à sa cause (en évitant des sacrifices inutiles). Notons que la cause animale est une sous-thématique originale mais anecdotique du film, que cela soit pendant la scène de Chewbaka et les porgs ou plus manifestement lors de la quête de Finn et Rose sur la nouvelle planète. Anecdotique car ce thème ne concerne que quelques scènes et non l'ensemble du film contrairement au thème des actes héroïques. Le dernier message, également mineur dans l'enjeu du film, est délivré par Yoda himself. Un maître enseigne les échecs autant que les succès. La progression se fait aussi par les échecs. C'est une des rares informations sur la Force qui semble conforme à la philosophie originelle de George Lucas.


En définitive, Rian Johnson fait son possible pour sauver une trilogie en grand danger et y arrive en partie. En fermant de nombreuses portes ouvertes par l'épisode VII, Star Wars Les Derniers Jedi fournit une histoire originale, osée et thématiquement intéressante. Le résultat est satisfaisant compte tenu du cadeau d'Abrams. 


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dimanche 10 décembre 2017

Coco [Avis express]


Synopsis: 

Miguel est un petit garçon qui adore la musique. Il rêve d'en faire son métier. Malheureusement, la musique est interdite dans sa famille depuis qu'un ancêtre a délaissé la famille pour la musique...


Commentaire :

Commentaire express 

Coco propose un magnifique voyage visuel et auditif. L'intrigue est évidente mais l'histoire reste belle. La morale sur la famille, grand thème du film, est convenue. 


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