Les sorties de la semaine

mercredi 25 novembre 2015

Hunger Games : La Révolte Partie 2


Synopsis :

Alors que la Rébellion a réussi à récupérer Peeta, ce dernier garde toujours des traces du formatage que lui a fait subir le Capitole. Katniss, aussi affectée physiquement que psychologiquement, doit continuer à soutenir la Rébellion pour mettre à bas la dictature...


Commentaire :

Réalisation propre

Francis Lawrence termine la saga avec un film très bien ficelé. La réalisation reste classique mais fait parfaitement son travail. Beaucoup de gros plans sont présents afin d'insister sur le ressenti des personnages, le travail sur la psychologie des protagonistes étant particulièrement important dans cet épisode. Ce que l'on pouvait reprocher au précédent volet au niveau du rythme est absent ici. En effet, le film est dense avec beaucoup d'action et de tension, notamment dans ses premiers trois quart. Un passage rappelle même des scènes de films tels que The Descent ou Alien, tant le film monte en tension. La dernière partie est plus calme du fait du travail sur les messages du film que l'on décrira en dernière partie. Même si la fin est un peu longue, il ne faut perdre de vue que le Hunger Games, La Révolte Partie 2 doit conclure les quatre films. La musique de James Newton Howard est excellente et pallie les scènes qui pourraient paraître trop longues (la dernière scène du film en est un exemple). Nous pouvons également dire quelques mots des décors, très photos réalistes et réussis. Ivry sur Seine, Noisy-le-Grand et le Château de Voisins sont des éléments du décor qui rendent très bien à l'écran pour représenter Le Capitole. En définitive, ce dernier épisode est très bien réalisé et fait aboutir de manière très clair toutes les intrigues. 

Acteurs excellents 

L'ensemble des acteurs est excellent. Julianne Moore et Donald Sutherland sont très bons dans leur second rôle, ainsi que le regretté Philip Seymour Hoffman dans son dernier rôle au cinéma. Jennifer Lawrence est toujours aussi sublime et d'une justesse impressionnante. Elle porte toute seule la franchise depuis le début. Par ailleurs, son personnage est tourmenté dans ce dernier film, parfois dépité, triste, en pleine réflexion ou déterminé et Jennifer Lawrence est toujours parfaite dans son interprétation.

Les messages : conclusion du questionnement politique

La conclusion des différentes intrigues permet de constater la réelle profondeur de la saga.
Il y a tout d'abord la question politique qui est le thème principal d'Hunger Games. Cette dystopie est l'histoire de la révolte contre un pouvoir tyrannique. La question de la propagande est au centre de l'intrigue puisque Katniss Everdeen est constamment instrumentalisée par les deux partis. Katniss n'est pas différente des autres, elle n'est pas un super-soldat, mais elle est un symbole construit capable de soulever les foules. D'ailleurs, elle comprends elle même la situation ; sa seule destinée possible se trouve malheureusement pour elle dans les clips de propagande de la rébellion, alors qu'elle critique de plus en plus les moyens utilisés pour atteindre la victoire. La réalisation insiste constamment sur les écrans dans l'écran afin de montrer la bataille de propagande entre les deux camps. La grande force de ce dernier épisode est qu'il montre que la Rébellion n'est pas si parfaite que cela. Autrement dit, Katniss et le spectateur font la critique du camp présenté comme gentil depuis le début.  Le renversement du pouvoir tyrannique devra amener un changement du système politique sinon les batailles menées auront été inutiles. Le problème n'était pas tant une question de personne (Snow) que de système politique. 
Le deuxième élément particulièrement mis en valeur dans cet épisode est la trace de la guerre sur les hommes. En cela, Katniss, très affectée, montre qu'elle n'est qu'une simple humaine. La guerre n'est pas seulement une tragédie de l'instant mais un désastre à long terme pour les esprits. Montrer la guerre et les conséquences de la guerre est un choix très intéressant. 
Enfin, le dernier message se trouve dans la conclusion de l'intrigue du trio amoureux, qui était auparavant un élément du scénario assez ennuyant du fait qu'il ralentissait l'intrigue principale. Néanmoins, cet épisode réussit à donner un sens à cet enjeu qui ne se trouve pas être juste un élément pour adolescents. Elle délivre une véritable conception de l'amour. Katniss remettra constamment en doute son choix au regard des actions de Peeta et de Gale pour choisir celui qui possède l'éthique de vie la plus juste.

En définitive, ce dernier Hunger Games se trouve être le meilleur épisode de la saga. L'action et la tension sont constantes et la psychologie des personnages est très travaillée. Ce dernier épisode délivre un véritable message sur la politique et les moyens de la guerre en concluant l'intrigue qui courait sur les quatre films.



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mercredi 18 novembre 2015

James Bond : Spectre



Synopsis :

Bond, James Bond est en mission à Mexico lors de la fête des morts. Il est à la recherche d'un individu, Lucia Sciarra, qu'il doit éliminer. Néanmoins, l'agent 007 agit isolément, si bien que même ses supérieurs hiérarchiques actuels ne sont pas au courant de sa mission. Personne n'est digne de confiance...


Commentaire :

Réalisation et hommages impeccables 

En tant que plus gros budget de la saga James Bond, Spectre est effectivement impressionnant visuellement. Tous les plans sont pensés en terme d'esthétisme. La scène d'introduction ressemble (est?) à un plan séquence superbement chorégraphié. Cela est suivi par le magnifique générique de début, sur la sublime chanson de Sam Smith. Notons dans le registre musical que la partition de Thomas Newman respecte parfaitement le style des anciennes musiques de James Bond et ancre Spectre dans le mythe. Au-delà de la musique, énormément d'hommages en terme d'accessoires, de lieux et des effets de réalisations (parfois avec un résultat comique recherché) font référence aux premiers James Bond. Néanmoins, il faudra être un réel amateur de la saga pour tous les noter. Il sera également nécessaire d'avoir en tête les anciens James Bond version Daniel Craig pour se situer dans l'intrigue. Dans les très bons points, notons également les effets spéciaux qui ont privilégiés cascades, vraies explosions et décors en dur plutôt que d'avoir recours massivement aux effets numériques. Avec la pellicule 35 millimètres, cela contribue aussi à retrouver la patte des anciens James Bond. L'effet de crédibilité visuelle est là. Ainsi, en terme de réalisation pure, Sam Mendes a fourni un travail de qualité.

Scénario mécanique 

Le problème de Spectre réside dans le scénario. Peut-être que cela est dû au piratage dont a été victime Sony qui a obligé l'équipe à réécrire le scénario. Quoiqu'il en soit, la trame de l'histoire se déroule sans que l'on ne comprenne toujours pourquoi. Le film donne l'impression d'une succession de scènes, du fait que celui-ci n'ait pas assez appuyé les enjeux et les motivations des personnages. Cela n'empêche pas les scènes d'être bonnes isolément. Les explications sont donc un peu trop faibles pour justifier une progression logique de l'intrigue. Certaines scènes paraissent par ailleurs assez étranges d'un point de vue de la narration (dans une scène, James Bond subit "une expérience" qui aurait dû lui laisser des séquelles mais il semble en définitive n'avoir rien...). En outre, certains personnages sont anecdotiques ou sous exploités, comme Dave Bautista, Monica Bellucci et même Christopher Waltz, pourtant grand méchant de l'histoire et même de la saga selon le film. C'est assez dommage lorsqu'on connait le talent de ces acteurs. En conséquence, le scénario présente des faiblesses narratives qui tranchent avec la crédibilité visuelle. 

Des thématiques déjà vues et peu développées 

Le complot gouvernemental dans son ambition à contrôler tous les citoyens a déjà été abordé au cinéma, récemment particulièrement. Citons Captain America et le Soldat de l'hivers ou Mission Impossible: Rogue Nation. Spectre ne pousse pas plus le questionnement si bien que sa contribution sur le sujet est nul. Pourtant il y a des choses à dire sur la transparence ou le conflit entre despote éclairé/démocratie. La démocratie est posée comme un absolu indépassable alors les défenseurs du contrôle gouvernemental sont des méchants mégalomanes peu convaincants. En outre, on ne sait pas trop pourquoi la collaboration antiterroriste internationale est montrée comme une menace... bref, sur le fond, le film est plutôt faible.

En définitive, James Bond est un film de grand spectacle qui atteint la qualité visuelle attendue. Le scénario et les thèmes sont en revanche plutôt décevants, cela n'empêchant pas le moment de divertissement. 



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