Les sorties de la semaine

lundi 8 décembre 2014

Astérix - le Domaine des Dieux



Synopsis:

Un irréductible village gaulois d'Armorique résiste toujours à l'envahisseur romain. Cette fois, César choisit un plan vicieux et insidieux en évitant la force. Il souhaite que les Gaulois choisissent d'eux-mêmes la citoyenneté romaine afin que la civilisation gauloise disparaisse de facto. Les Gaulois paraissent en effet intéressés par le mode de vie "civilisé" à la romaine...


Commentaire:

Du dessin à l'animation 3D

L'animation 3D est défendable pour ce projet bien qu'elle fut critiquée. En effet, le cinéma d'animation français propose encore de nombreux films en dessins, grande spécialité française, et de ce fait, cet Astérix ne vient pas remettre en cause, à lui seul, ce glorieux héritage. Au contraire, pour toucher un grand public, français mais pas que, l'animation 3D semble une très bonne idée pour vendre le cinéma tricolore. Astérix est un gaulois moderne.

La patte Astier

L'influence d'Alexandre Astier, co-réalisateur et scénariste, est très prégnante dans ce film. Toutefois, elle s'insert dans cet univers sans le dénaturé. On retrouvera quelques clins d'oeil à Kaamelott mais avant tout, un humour très bien dosé, issu en partie d'Astier, tout à fait à propos ici. 

Casting 5 étoiles français

De nombreuses personnalités participent à ce long-métrage. Le plus important, et c'est un réel plaisir de l'entendre une dernière fois, est Roger Carel, interprètant le petit Gaulois à 87 ans.  Les autres voix ; Alain Chabat, Alexandre Astier, Elie Semoun etc, apportent une réelle plus-value à l'ensemble. Elles expliquent en partie l'efficacité de l'humour.  

Plus que du divertissement

De nombreuses références cinématographiques parcourent le film, dans la lignée des Astérix en images réelles. Toutefois, en plus de respecter l'héritage, cet Astérix est très travaillé sur le fond : un réel message, typiquement dans le style Astier, se cache dans ce divertissement. Il y a une critique de la mondialisation (dont l'acculturation) et de l'impact des images sur les foules (les arènes romaines proposent du catch). Nous pourrions y voir également une critique des grands ensembles urbanistiques, des dérives de la consommation et de la folklorisation des cultures traditionnelles. Bref, un réel travail sur le fond!

Un film d'ampleur

Astier a de l'ambition, c'est un réel plaisir pour nous car c'est plutôt rare dans le monde du cinéma français. Ce film, pour enfants, présente une mise en scène tirée des films d'action voire d'heroïc fantasy (plongées, contre-plongées appuyées, ralenties etc). Nous sentons qu'Aster souhaite, derrière la production humoristique, installer une dimension épique au film, un peu comme dans les derniers livres (les long-métrages) de Kaamelott. D'ailleurs, cette idée est confirmée par la musique ambitieuse du long-métrage, dans un style symphonique. Le compositeur Philippe Rombi dit à ce propos :
"On souhaitait une partition plus ample et, dans les rêves de gosses de Louis et d'Alexandre, on allait pouvoir se référer à John Williams, Jerry Goldsmith ou Alan Silvestri, -- autrement dit, une musique symphonique issue de l'héritage de Ravel, Tchaïkovski, Prokofiev ou encore Stravinski. Ayant souvent eu l'occasion de composer pour de grandes formations symphoniques, cela faisait aussi partie de mon univers, de certaines couleurs de ma palette, et nous n'avons pas eu de mal à nous comprendre sur la tonalité à adopter."
Désormais, nous n'attendons qu'une chose, qu'Astier ose faire son film chevalresque / d'Heroïc fantasy sans être retrancher derrière l'humour. Cela dépendra également énormément des moyens qu'il trouvera. Ce qui est sûr, c'est qu'il a déjà beaucoup donné à la culture française et ce film en est la dernière preuve en concurrençant en qualité les meilleurs films d'animation américains.

Bref, un divertissement intelligent, qu'Uderzo considère comme la meilleure adaptation!



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