Les sorties de la semaine

mercredi 28 mai 2014

Maléfique



Synopsis :

Maléfique est une jeune fée du pays des Landes, terres magiques où vivent des êtres fantastiques. Un jour, elle fait la rencontre d'un jeune garçon Stefan, s'étant aventuré dans ces terres. Ils deviennent vite très proches et finissent par tomber amoureux. Néanmoins, les années passant, Stefan délaisse peu à peu Maléfique. Lorsqu'une guerre éclate entre les hommes et les êtres magiques, Stefan décide se battre aux côtés des hommes, quitte à trahir Maléfique...


Commentaire :

De Perrault à Maléfique

Entre le conte français et cette dernière version de La Belle au Bois Dormant, beaucoup de chemin a été fait. Cette relecture du conte se fait à partir de la version Disney de 1959 qui elle même reprenait la première partie du conte de Charles Perrault (ou des Frères Grimm). En effet, beaucoup ont oublié que le réveil de la Belle n'est pas la fin de l'histoire mais intervient en plein milieu selon la version originale. A ce titre, il est intéressant de noter que la version Disney des contes s'impose progressivement dans l'imaginaire, comme la version la plus connue, voire la version officielle des contes. Cette nouvelle version Disney est encore plus éloignée du conte original mais, comme la version de 1959, elle est très bien réalisée et écrite. Cette nouvelle version reprend les grandes structures du conte de 1959 et les principaux personnages. Néanmoins, l'histoire est ré-écrite, l'importance des personnages est modifiée et de nouveaux apparaissent. En définitive, ce Disney s'inscrit parfaitement dans la relecture moderne des contes effectués par Disney, depuis Raiponce en 2010 en passant par la Reine des Neiges. A vrai dire, cette approche moderne n'est plus surprenante pour qui a vu les derniers Disney et l'on s'attend à que certains moments clefs soit remplacés par d'autres (un dénouement à La Reine des Neiges). Néanmoins, ce travail de ré-écriture du conte qui se fait à l'intérieur des règles est très intéressant et le résultat est plutôt réussi.

La star Angelina Jolie

La modification principale vis à vis de l'oeuvre originale et du premier Disney est l'importance de Maléfique (La Fée Carabosse nous devrions dire - mais c'est moins classe). Angelina Jolie, productrice du film, est la véritable star de cette production. Le film et le personnage ont été crées spécialement pour elle. Ainsi, le personnage n'a rien de manichéen, il est beaucoup plus complexe que dans la première version Disney, ce qui le rend intéressant et attachant. Certains plans, ainsi que l'histoire de Maléfique, rappellent le mythe luciférien, personnage également pluriel et complexe. Angelina Jolie réalise incontestablement une grande performance dans ce film, elle est très juste et profonde. Notons toutefois qu'elle n'a pas véritablement de concurrents ici, les autres figures étant beaucoup moins connues : Sharlto Copley (District 9), Elle Fanning (Super 8), Sam Riley (Sur la Route), le visage le plus reconnaissable étant peut-être Imelda Staunton, la Ombrage d'Harry Potter. Nous soulignerons néanmoins la performance d'Ella Purnell dans le rôle de la petite Maléfique enfant.

Un univers sublime

La mode des contes en images réelles est lancée chez Disney depuis le Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton. Maléfique a néanmoins une esthétique beaucoup plus proche de son conte que ne l'avait le Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton. Maléfique reprend en effet, les images d'Epinal du conte de 1959. Un gros travail a été fait sur ce point. De plus, les images numériques et les effets spéciaux sont magnifiques. Il s'agit incontestablement de la grande réussite de ce film. L'univers du conte est ici complètement fantasmé et imaginaire. Il existe deux choix possibles lorsque l'on réalise un conte; soit on l'inscrit dans un monde imaginaire au-delà de l'espace et du temps, soit on l'inscrit dans une période et un espace réel qui va entrer en collision avec le merveilleux (c'est le cas pour la Belle et la Bête de Disney et celui de Christophe Gans; le conte est inscrit dans une France fantasmée). Ici, il aurait également été possible d'inscrire l'histoire dans une France fantasmée au vu des origines du conte mais le choix a été fait pour le monde imaginaire. Le choix est plutôt convainquant car le résultat esthétique est superbe et ce monde reste crédible. A vrai dire, avec ce film, on comprend aisément pourquoi le numérique permet de réaliser des contes en images réelles. Ce nouvel outils permet de créer des univers que seul avant pouvait réaliser le film d'animation.  Maléfique est certes un film "en images réelles" mais avant tout un film du numérique.

La réalisation 

Robert Stromberg réalise ici son premier long-métrage. Il s'agit du premier film le plus cher de l'histoire avec un budget de 200 000 000 d'euros. Autant dire qu'Angelina Jolie est considérée comme très "bankable". Robert Stromberg aidé des plans numériques réalise de très jolies images. Il y a quelques très belles scènes de poésie, la photographie est très travaillée. Elles ne sont pas forcément utiles à l'intrigue mais contribuent à l'univers de l'histoire. A certains moments, le cinéma est simplement contemplatif. Certains plans sont très graphiques et sont associés à la très belle et très présente musique du talentueux James Newton Howard. Cet ensemble inscrit ce long-métrage dans la catégorie prestigieuse des films relevant du "spectacle total" (Wagner, Reinhardt). 

La Morale du conte

La morale dans un conte est primordiale, un conte n'étant raconté que dans un intérêt didactique. Si le conte original renvoie aux différentes étapes de la vie d'une femme, les thèmes ici sont un peu différents. Il reste bien sûr l'idée du conte original mais on peut également y voir une morale écologique et le fait que les hommes (les deux types : les Hommes et les hommes) sont des être égoïstes et irrespectueux. Heureusement, le véritable amour existe, mais pas forcément là où l'on s'y attend.

16/20



samedi 24 mai 2014

X-Men, Days Of the Future Past


Synopsis :

Dans un avenir proche, les sentinelles, véritables armes de destruction, ont presque totalement anéanti humains et mutants. Au départ construites pour combattre uniquement les mutants, les sentinelles ont progressivement élargi les êtres à éliminer. L'avenir est compromis, le présent n'est plus vivable. La seule solution consiste alors à changer le passé. Wolverine est chargé de cette mission par le professeur Xavier et Magnéto... 


Commentaire :

Bryan Singer réimpose son style

Après X-Men 2, Bryan Singer avait délaissé la franchise, du moins au niveau de la réalisation pour le meilleur, X-Men Le Commencement, et le moins bon (pas le pire), X-Men L'Affrontement Final. Quant aux spin-offs sur Wolverine, ils étaient d'une qualité variable. Beaucoup s'étaient attristés que Matthew Vaughn, qui avait réalisé l'excellent X-Men Le Commencement, se retire de la réalisation. Pourtant Bryan Singer réalise un X-Men de toute aussi bonne facture mais dans son propre style. Ainsi, le générique d'ouverture raccroche directement cet opus à l'ancienne trilogie. En fait, bien que les personnages principaux à l'écran proviennent majoritairement d'X-Men le Commencement, par le caractère de ces personnages, la réalisation et la structure du film, cet opus se rattache incontestablement à la première trilogie. Plus que faire le lien entre les deux trilogies, il remet X-Men sur la voie ouverte par Bryan Singer au début des années 2000. Quoi qu'il en soit, Bryan Singer contribue à faire de cette nouvelle trilogie un petit joyaux parmi les films et sagas de super-héros. On notera particulièrement le retour de l'humour ultra-milimétré de Bryan Singer. En effet, contrairement aux autres franchises où l'humour est prégnant, conformément à l'humour de comics qui dédramatise les évènements, l'humour de Singer n'atteint pas le sérieux de l'action. Choix peu fidèle à l'univers des comics mais qui donne une réelle profondeur à cette saga. Il faut noter également, les moments de poésie que s'autorise le réalisateur, comme par exemple la majestueuse scène au ralenti impliquant Quicksilver. Enfin, comment ne pas mentionner le magnifique casting 6 étoiles, trilogie 1 + trilogie 2 dont hérite Bryan Singer pour nous délivrer une oeuvre aboutie. 

La différence avec X-Men Le Commencement

La grande réussite d'X-Men Le Commencement est d'avoir réussi à humaniser les X-Men. Chose peut-être simple, mais voir un dialogue entre Charles Xavier et Mystique pendant que cette dernière se lave les dents et interroge Xavier sur le fait de savoir s'il la trouve jolie ou non permet de faire des X-Men des êtres humains comme les autres. Ce premier opus de la nouvelle trilogie avait, en fait, tout l'attrait des films présentant le parcours initiatique des héros. Dans X-Men Days of The Future Past, on est au-delà de la découverte des personnages, ils sont pleinement X-Men comme dans la première trilogie. Chose peut-être regrettable car la découverte de soi-même est toujours intéressante, mais le traitement des personnages n'est pas pour autant délaissé. Sans être intime, le déroulement de cet opus est d'abord le résultat des relations entre les personnages. Autre point fondamentalement différent entre les deux opus; l'impact des X-Men dans l'histoire. Le côté jouissif d'X-Men Le Commencement est sa volonté d'inscrire les X-Men dans l'Histoire, notamment lors de la crise des missiles de Cuba en 1962. Leur action est réelle mais classée top-secrète, et ne modifie pas la trame de l'Histoire. Cela leur donne un côté crédible voir mystique (théorie du complot). Le premier script de Matthew Vaughn en tant que réalisateur pour X-Men Days of the Future Past continuait en ce sens.

" Un Days of Future Past parallèle,
 Secret de tournage sur X Men: Days of Future Past

La version initiale de X-Men : Days of Future Past, qui devait être dirigée par Matthew Vaughn, orientait différemment la trame du film. Le réalisateur avait notamment prévu de faire du film une suite directe à X-Men le Commencement, se déroulant dans les années 1970. Une des premières idées proposait même de mettre en scène l'assassinat de Kennedy orchestré par Magneto, ainsi que des rencontres entre mutants lors de la guerre du Vietnam et du mouvement pour les Droits Civils.   

Lorsque Bryan Singer reprit le projet, il fit des idées de Vaughn le centre d'une campagne marketing viral, construite autour de cette version parallèle du film. Dans cette histoire alternative, Magneto est arrêté et emprisonné pour le meurtre de Kennedy, bien qu'il ne cesse de clamer son innocence. Plusieurs théories du complot se sont par la suite construites autour des mutants, faisant parfois de Mystique un double de Kennedy et d'Emma Forst la véritable instigatrice de l'assassinat. Un site viral fut même construit dans cette optique, thebentbullet.com." Allociné

Néanmoins le X-Men Days of the Future Past de Bryan Singer fait un choix différent et ne se contente pas de s'inscrire dans l'histoire: il en fabrique une nouvelle. Ainsi, les évènements qui font suite aux accords de Paris de 1973, ne sont pas et ne peuvent pas être classés top-secrets. Ce changement d'approche limite, selon nous, la portée du film et nous préférions l'approche de Matthew Vaughn. Néanmoins, le film n'en est pas moins moins bon, car Bryan Singer réalise très bien ce qu'il a voulu faire. 

Intrigue à l'échelle d'une saga

X-Men Days of The Future Past est un grand film comme son prédecesseur, mais sa portée va au-delà. L'intrigue de ce film est génial dans le sens où il arrive parfaitement à lier les deux trilogies. C'est donc à l'échelle de toute une saga qu'il faut envisager ce film et il est nécessaire d'avoir en tête la première trilogie pour regarder ce X-Men. Chose tout à fait incroyable à souligner, X-Men Days of The Future Past arrive à enlever (résoudre) toutes les incohérences qui pouvaient se trouver entre les différents films. Il en reste en vérité une, comment Wolverine récupère t-il ses griffes après Wolverine Le Combat de l'Immortel ? Toutefois, ce n'était pas la question fondamentale de cet opus et Singer nous a montré présentement qu'il savait laissé trainer des questionnements pour mieux y répondre par la suite (le fait que Charles Xavier puisse marcher en 1973 par exemple). Par ailleurs, la place des nombreux personnages, qu'il soit du passé ou de l'avenir, est parfaitement proportionnée alors qu'on aurait pu craindre qu'un personnage comme Wolverine écraserait ses petites camarades. En définitive, cet équilibre entre nouveau et ancien fait de cet opus, à notre avis, un coup de maître. 

Le seul petit bémol : ou est la musique d'Henry Jackman ?

Le compositeur d'X-Men Le Commencement Henry Jackman laisse sa place à John Ottman. Choix regrettable, car la nouvelle composition n'arrive à la cheville de la précédente. Ainsi, lorsque Magneto arrive à émerger un sous-marin avec Henry Jackman, la scène est tout simplement sublime, car la musique retransmet tout l'effort que peut représenter cet exploit. Ici, lorsque Magneto arrive à décrocher un stade de ses fondations puis le transporter, la musique ne rend pas autant grâce au monumentalisme de l'exploit. La musique est bonne mais apporte moins aux actions du film. 

Petites astuces :
- Des scènes se déroulant en France, il est préférable de le voir en VO. Et puis ça nous donne l'occasion d'entendre Jennifer Lawrence parler réellement français! 
- Comme tout Marvel, il y a un extrait en plus à la fin, mais contrairement aux productions Marvel Disney (Avengers), il faut attendre la toute fin du générique pour y avoir droit. 

18/20





jeudi 15 mai 2014

Godzilla


Synopsis : 

En 1999, des traces de créatures géantes sont trouvées aux Philippines. La même année, une centrale nucléaire au Japon est touchée par un séisme qui entraine sa destruction. Joe Brody perd sa femme dans cet accident. 10 ans plus tard, Joe Brody est toujours à la recherche de l'origine de la destruction de la centrale dont il réfute la thèse officielle postulant un simple accident d'origine sismique. Son fils, Ford, a lui commencé une nouvelle vie à San Francisco et ne souhaite plus entendre parler du passé. Néanmoins, il rejoint son père au Japon après que ce dernier ait tenté de rentrer sur les lieux de la catastrophe nucléaire...


Commentaire :

Un design respectueux du passé

Si ce nouveau Godzilla fait jaser, c'est sûrement pour son design particulier. Gareth Edwards opère un retour aux origines, notamment au niveau de la face de la bête qui retrouve les traits de 1954. Son museau est plus que reconnaissable et son allure se trouve en rupture avec l'aspect plus longiligne et dinosauresque du Godzilla de Roland Emmerich ("Le Godzilla avec Jean Reno"). Certains diront que ce nouveau Godzilla est trop massif, mais physiologiquement, il est plus crédible compte tenu de la musculature nécessaire pour mouvoir un corps géant, qui plus est, un corps de combattant. Il se retrouve ainsi avec des pattes arrières tout bonnement énormes. Voici donc un Godzilla musculeux mais fidèle à son modèle de 1954. D'ailleurs, sa posture très redressée, différente de la posture de tyrannosaure d'Emmerich, est un beau clin d'oeil au passé, dans lequel on prêtait une posture très redressée, sans réelle connaissance anatomique, à tous les dinosaures. 

Des choix narratifs contestables

Si le design audacieux de Godzilla est selon nous plutôt une réussite, le film en lui même est une petite déception, tellement les bandes annonces étaient prometteuses et tellement Gareth Edwards avait su convaincre et surprendre les cinéphiles avec Monsters (film de monstres fait avec 500 000$). Néanmoins Gareth Edwards s'est lui même mis des bâtons dans les roues du fait de deux partis pris narratifs. D'une part, il choisi de faire de Godzilla la star de son film (en témoigne son apparition retardée et progressive, la star se fait attendre et soigne son entrée). D'une autre part, pour insister sur le monumentalisme du monstre, Gareth Edwards choisit de nous montrer, la majorité du temps, seulement des parties du monstre, même la caméra n'arrivant pas à saisir l'ampleur de la bête. Néanmoins, qui reste t-il alors pour animer le film? Les deux héros du film, interprétés par Aaron Taylor-Johnson (Ford) et Elizabeth Olsen (Elle) n'ont aucune présence. En fait, leur inutilité narrative est justifiée puisque Godzilla doit être le véritable héros de ce film, les humains sensés être complètement dépassés. Cette idée est confirmée par la scène presque risible où le héros pointe son pistolet sur un monstre en fin de film. Leurs actions sont inutiles (sauf une) et les personnages subissent (ils sont passifs). De plus, ces deux héros sont d'un cliché presque absolu pour le film catastrophe : le soldat et l'infirmière. Décevant venant d'un réalisateur prometteur et de ses scénaristes renommés (ou est l'inventivité ? même à l'intérieur des normes ?). Ce qui est triste est que le film avait les arguments pour donner une place importante aux humains grâce aux excellents acteurs que sont Bryan Cranston, Ken Watanabe, et Juliette Binoche. Ces trois acteurs passent très vite au second plan (après avoir réussi à attirer toute l'attention à eux) alors qu'ils auraient dû rester les héros de l'histoire. Pire, ces personnages étant peu utilisés, on ne comprend plus la structure du film qui fait alors trainé ce long-métrage en première partie.

Une mise en scène redondante avec quelques bonnes idées

Aux faiblesses scénaristiques, s'ajoute une mise en scène redondante. La mise en scène passe bien une, voire deux fois, mais lorsque les mêmes effets reviennent plusieurs fois dans le film, on peut suggérer un manque de créativité. Nous notons, par exemple, la technique de cacher un personnage derrière un autre et de faire ensuite bouger la caméra pour faire apparaître le personnage caché. Nous notons également les effets de suspens à la fin duquel on sait que Godzilla va intervenir (et oui qui d'autre sinon ?). Néanmoins, vu la masse et la taille de la bête, on n'a parfois du mal à croire que Godzilla surgisse aussi facilement qu'une souris à l'écran. Il y a d'autres petites bizarreries du genre qui paraissent peu crédibles du fait de la taille des monstres et des technologies disponibles aujourd'hui et qui rajoutent du suspens au détriment de la crédibilité (nous pensons à une scène où un monstre s'échappe incognito d'un entrepôt de déchets nucléaires). Néanmoins, tout n'est pas à jeter dans ce film, loin de là. Compte tenu de son impératif de montrer la grandeur des monstres, Gareth Edwards réussit très bien les effets d'échelle, en nous montrant des plans animaux tels un caméléon ou un chien. Et puis, nous pouvons avoir une certaine interprétation de ces relations de taille, face à ces animaux, le monstre gigantesque est l'homme. D'autres idées habilement mises en scènes sont les contrastes entre les scènes d'apocalypse et les scènes de calme (qui parfois d'ailleurs commencent avec les plans d'animaux) comme pour nous montrer que l'homme est insouciant jusqu'à la dernière minute. Pour terminer, notons la bonne idée du générique d'ouverture qui a pour but d'ancrer le mythe de Godzilla dans l'histoire, en revenant sur des évènements historiques et en passant progressivement du dessins, aux images de caméra en noir et blanc puis aux images haute-définition. Le départ était donc excellant et recherché.

Quelques plans magnifiques

Après Monsters, Gareth Edwards a eu le droit a un budget godzillesque 215 000 000$. Il en a visiblement profité dans quelques scènes très réussies. Nous notons la fameuse scène de parachute, montrée dans la bande annonce qui nous laissait espérer un film entier d'une égale beauté. A ce moment, le film est plus graphique, voire picturale aux références bibliques que réaliste. Ce choix artistique bien qu'audacieux aurait peut-être été une idée à appliquer à l'ensemble du film afin de lui donner un cachet tout à fait original. Nous notons également les très belles mais trop rares scènes de combat de Godzilla car dès qu'il est l'écran, le film prend de l'ampleur. Par contre, le budget ne se ressent pas du tout dans la 3D qui peut être ignorée si possible.

La morale

Une petit section doit être réservée à la morale puisqu'à l'origine Godzilla est la métaphore de la bombe atomique d'Hiroshima. Le film y fait d'ailleurs un petit clin d'oeil. Les monstres se déchainant sur le monde paraissent être la métaphore des catastrophes amenées par les centrales nucléaires. Ce n'est pas un hasard si un monstre fait son nid dans une centrale et que les bestioles se nourrissent de missiles nucléaires. D'ailleurs, les monstres du film ne peuvent pas apparaître sans les actions et les activités des hommes. Et puis, les militaires enchaînent les bêtises et sont presque aussi dangereux que les monstres eux-mêmes (la bombe H du film et la scène du Golden Bridge). Godzilla est un film profondément écologique et anti-nucléaire. N'oublions pas que Ken Watanabe nous dit tout du long du film que la nature rééquilibre d'elle même la balance si on la pousse dans ses extrémités.  

14/20