Les sorties de la semaine

samedi 3 février 2024

Argylle


Synopsis :

Argylle est en mission sur une île paradisiaque de Grèce. Il cherche alors à attraper Legrange, une femme fatale... Cette histoire est tout droit sortie de l'imagination d'Elly Conway, romancière d'espionnage à succès. 

Commentaire :

Matthew Vaughn, la maîtrise de l'action

Matthew Vaughn réemploit la recette qui a fait sa force au Box Office: à savoir la réalisation d'un film d'espionnage et d'action comique agrémenté de scènes de combat réglées au millimètre. Argylle peut être vu comme une réminiscence de Kingsman avec un ton encore plus léger. Toutefois, le montage du film et les multiples rebondissements en font un film toujours très dynamique, dont le rythme n'est pas altéré par l'humour. La mise en scène est généreuse par la photographie, le dynamisme de la caméra et l'éclairage et le soin des transitions. La caméra numérique se voit quelque peu mais n'est pas si dérangeante dans un univers loufoque, parfois presque parodique du genre d'espionnage. La surenchère visuelle et stylistique est manifestement pensée et voulue. Le point fort du film, comme la plupart des films de Vaughn, est la mise en scène des combats, qui en plus d'une chorégraphie toujours léchée, fait l'objet d'un soin tout particulier que cela soit en termes de rythme ou du mouvement de la caméra. Plus l'intrigue se déploie, plus les plus scènes de combat sont impressionnantes. Elles sont le principal atout du film. A la musique, Matthew Vaughn n'est pas accompagné d'Henry Jackman cette fois-ci mais de Lorne Bafle. Toutefois ce dernier s'en sort aussi bien, du fait d'une composition travaillée mais aussi d'une mise en scène très visuelle de Vaughn qui laisse toujours une place pour la composition. Pas de leitmotiv particulièrement mémorable toutefois.  

Là où le scénario éclipse la thématique 

Contrairement aux films Kingsman, il semble que le film n'ait pas véritablement de thématique cette fois-ci, même en toile de fond. A ce titre, le grand méchant n'a pas de motivation hormis celui de la recherche du pouvoir et d'être le méchant. Cela diffère des méchants certes caricaturaux de Kingsman mais dont la motivation pouvait prêter à réflexion. Ici, Matthew Vaughn est plutôt intéressé par le déroulement de son scénario et de l'enchainement des retournements de situation, pastiches du genre mais aussi parodiques jusqu'à la dernière intervention d'Henry Cavill qui vient définitivement montrer la volonté du réalisateur. Vaughn adore le genre tout en le moquant. Ce commentaire méta est peut être complété par l'autre commentaire méta sur la création ; l'aspiration du romancier, bien que cela soit finalement assez en retrait dans le film. Au delà de l'effet de style et de l'argument pour faire de la mise en scène (transition entre fiction et réalité): il n'y a pas nécessairement de profondeur sur la thématique de la création. La création n'est qu'une simple transformation de l'expérience vécue (c'est en tout cas le cas pour Elly Conway). C'est dommage que Matthew Vaughn ne creuse pas un peu plus son sujet.


En définitive, Argylle est la nouvelle réalisation de Matthew Vaughn, toujours très généreuse visuellement dans un pastiche presque parodique du genre d'espionnage. Film avant tout good vibes au casting XXL, les thématiques restent très anecdotiques.



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