Les sorties de la semaine

lundi 25 novembre 2019

La Reine des Neiges II


Synopsis :

Elsa est reine d'Arendelle et Anna vit son amour avec Kristoff. Tout semble aller pour le mieux. Toutefois, la Reine des Neiges est un jour troublée par une voix lointaine et évasnescente qui semble l'appeler...


Commentaire : 

Technique et réalisation irréprochable


Comme toujours, les films du studio Disney animation sont d'une perfection technique bluffante. Ici, c'est l'environnement et l'arrière-plan qui témoignent d'un dépassement technique. L'eau notamment mais aussi les paysages inspirés de l'Islande et du Nord de la Norvège paraissent réels, ce qui est presque étonnant étant donné que les films d'animation Disney n'ont jamais eu cet horizon comme objectif. Dans une idée avoisinante, ce film est dôté de focales : l'image fait la mise au point sur les personnages au premier plan comme si une caméra filmait le réel. Or les films d'animation (occidentaux) ont habituellement une image net en tout point. Le choix ici est réfléchi et la volonté du réalisme graphique est plausible. Toutefois, le réalisme n'étant pas un objectif du genre merveilleux, c'est peut-être un enjeu simplement technique pour renouveller cette suite. A ce titre, le choix peut-être salué. Au delà de cette innovation technique, le film reste structuré par le genre de la comédie musicale. Les différentes scènes musicales sont bien écrites et le fil conducteur (la voix lointaine) est symbolisée par quatre notes revenant constamment. C'est ici que la comédie musical prend l'ascendant sur le film classique avec pour fil conducteur le scénario, la mise en scène mais également une bande musicale dans la tradition de Broadway. On pourra regretter néanmoins des chansons moins marquantes et un orchestre symphonique plus timide. Le spectacle reste toutefois réjouissant (en version originale néanmoins, le doubleur français de Kristoff ne rend pas hommage à l'original). 

Respect des traditions ?

L'équipe du film a fait un réel effort pour traduire dans le merveilleux les paysages du nord l'Europe.  Les réalisateurs ont pour cela fait plusieurs voyages. De même, ces derniers voulaient être respectueux des cultures locales, notamment de la culture indigène Sami, présente dans le premier film via le personnage de Kristoff et pour cet épisode via le peuple des Northuldras. Notons que Kristoff perd cet attribut étant jugé physiquement trop éloigné des Samis. Ces derniers sont donc exclusivement représentés par les Northuldras avec un faciès plus oriental et notamment moins blonds que Kristoff. Disney affirme ici son souhait d'être respectueux des minorités. Ce projet de respect des minorités va toutefois étrangement jusqu'à dépendre les Norvégiens comme un peuple cosmopolite au 17-18ème siècle afin que le plus grand nombre puisse s'identifier (dans une volonté de justice mais également commerciale). C'est ainsi que le respect des minorités passe avant le respect de l'Histoire pour satisfaire un cahier des charges qui impose que le film convienne au plus grand nombre. 

Des thématiques partiellement renouvellées [Spoilers]

Les films d'animation Disney sont toujours porteurs d'un message. L'abnégation est le principal message de ce film venant toutefois de personnages n'ayant pas evolué depuis le premier film. Plus exactement, ils ont regressé depuis la fin du premier film pour retourner à l'état antérieur. Elsa ne partage pas ses craintes et ses peurs à sa soeur alors que la solidarité et la confiance entre les deux soeurs étaient sencées être totales à la fin du premier épisode. Du coup, la posture fermée d'Elsa permet à l'histoire de repartir puisque le groupe d'héros se trouve séparé, et tout l'objectif est alors d'arriver à la réunion des soeurs. La redite est plutôt décevante. Le premier film se suffisait manifestement à lui-même et la greffe scénaristique (comme les nouveaux "vrais" Samis) ne parvient pas à redonner du dynamisme à ces enjeux artificiels.  D'autant plus que les amateurs de Disney savent que les Northuldras, en tant que peuple indigène, ne sont pas les méchants de l'histoire. Il reste alors la nouvelle thématique : réparer les dégats de ses ancêtres... comme si les individus présents étaient comptables des erreurs de leurs prédécesseurs. Le message est toutefois joli, puisque les deux héroïnes font preuves d'abnégations et sont capables de se sacrifier (Elsa littéralement, Anna capable de sacrifier Arendelle) dans un objectif de Vérité (Elsa) et de Justice (Anna). On retrouve alors les deux finalités socratiques, qui sont de beaux messages pour un Disney. La fin est toutefois un peu décevante puisque c'est Anna, princesse classique qui devient Reine d'Arendelle alors qu'Elsa, reine forte et célibataire, finalement sortant des archétiques des princesses, rejoint le grand Nord et la nature. Etonnant. 


En définitive, si la Reine des Neiges II est un bijou technique et un musical enchanteur, les enjeux manquent de nouveauté pour que ce second épisode se place au niveau de son prédecesseur. 




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mardi 12 novembre 2019

Retour à Zombieland


Synopsis :

10 ans après, l'équipe de Columbus tente toujours de survivre dans un monde apocalyptique plein de zombies...


Commentaire :

Réalisation plus spectaculaire 


Ruben Fleischer veut faire plus spectaculaire pour cette suite de Bienvenue à Zombieland, l'ambition étant visible dès la scène d'introduction dans la gestion des combats (effets spéciaux appuyés). La suite du film confirme cette montée en puissance visuelle, les combats étant finement chorégraphiés. La photographie est véritablement travaillée pour parfois simplement souligner le ridicule de ce qui se passe dans le cadre. Néanmoins, au-delà de cette ajout, la mise en scène reste narrative et fonctionnelle, sans grand écart avec ce qui se fait à Hollywood. A souligner simplement la maitrise du timing pour la mise en place et le déclenchement des gags. Ces derniers fonctionnent quasiment tous avec à la clef de l'humour gras ou plus subtile. La plupart font mouche. Plus généralement, le film reste toujours guidé par la narration auditive de Columbus, ce qui marque le style de la franchise mais qui peut aussi apparaître comme une faiblesse de réalisation, ce qui est dit à l'oral n'étant pas montré. A la musique, David Sardy accompagne l'image sans se signaler.

L'histoire avant les thèmes

L'histoire prend ici le pas sur toute chose, l'objectif du film n'étant pas d'amener à réflechir. Le genre de la dystopie s'y prête pourtant assez bien. Le film est d'abord une comédie et un pastiche des films de zombie. Son objectif premier est alors de divertir. Si les références sont nombreuses et savoureuses pour les amateurs du cinéma de genre, le film ne propose pas de réflexion particulière. Le film se moque surtout de son genre ainsi que de ses contemporains. Il y a bien une thématique finale, explicitée, mais elle n'est là que par nécessité. En effet, tout film bien ficelé fait l'effort de proposer un message ou une morale. Ici, le message est que le foyer n'est pas un lieu mais les personnes qui le composent. La conclusion est un peu facile mais la morale est plutôt acceptable et bien amenée. Quoiqu'il en soit, Retour à Zombieland reste un film de divertissement et dans cette acception, ce long-métrage est réussi.


En définitive, Retour à Zombieland  est à la hauteur de Bienvenue à Zombieland, 10 ans après. Le voyage dans cette dystopie humoristique est toujours plaisant. Un pastiche avant tout destiné aux amateurs de cinéma de genre (SF - Zombie). 




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