Les sorties de la semaine

jeudi 27 novembre 2014

Hunger Games : La Révolte, partie 1


Synopsis :

Après la révolte déclenchée pendant les derniers Hunger Games, Katniss est devenue la figure de proue de la rebellion.  Au sein du district 13, elle a pour mission de motiver les troupes pour mener à bien la révolution. Toutefois, Peeta est aux mains du Capitole et sa vie est menacée. Ce dernier est utilisé pour servir la propagande du régime contre l'action de Katniss...


Commentaire :

Le final en deux films

Depuis Harry Potter, il est tentant de transformer le dernier film d'une saga en deux films. A juste titre surement, puisque les derniers opus du petit sorcier sont de très bonne facture, avec un travail approfondi sur les personnages et un univers détaillé. Le résultat est aussi satisfaisant avec la saga du Hobbit, très rythmée et dense en action. Le résultat est moins réussi pour Hunger Games, qui est un peu long au démarrage, en se perdant dans les états d'âme des personnages, peu transcendés par la réalisation. Signalons que lorsque le film rentre dans des phases de tensions (montage alterné) et/ou d'action, le film est très captivant. Toutefois, cet épisode étant relativement court (2h), nous pouvons nous demander (sans avoir vu le dernier film), s'il n'aurait pas été plus judicieux d'un point de la dynamique, de finir avec un long dernier métrage. Si l'épisode final est bien équilibré et dynamique,  il nous donnera tord et c'est notre souhait.

Intrigue dans la lignée de la saga

Il n'est pas nécessaire ici de refaire un point sur les thématiques de la saga étant donné qu'il s'agit des mêmes que pour les précédents épisodes. Seulement ici, la révolte prend de l'ampleur : les tensions accumulées précédemment se déchaînent. Nous sommes toujours dans cette dystopie de l'avenir dans laquelle les moyens de communication sont un des enjeux principaux pour le contrôle des masses mais aussi pour l'insurrection. Concernant le traitement des personnages et des camps, les pacificateurs sont toujours pourvus de casques, deshumanisant leur personne alors que les rebelles sont caractérisés par des visages marqués par la peine et la douleur (oui, ça ne change pas depuis Serguei Eisenstein). De même, la classe dominante est représentée par des caucasiens alors que le peuple est plutôt mélangé. Ces représentations classiques restent plutôt efficaces.

Bons décors et effets spéciaux

Les plans d'ensemble ou de demi-ensemble en extérieur sont très réussis et nous permettent de constater le niveau technique des effets spéciaux. Souvent le prélude à des scènes d'action et de tension, ils ancrent parfaitement et crédiblement le récit dans l'univers d'Hunger Games

Très bonne bande musicale

James Newton Howard est toujours très bon dans ses oeuvres et la musique réussit à donner de l'ampleur à une réalisation avant tout fonctionnelle, bien que le réalisateur Francis Lawrence arrive quelques fois à mettre en place une mise en scène signifiante. J.N Howard est aidé par la jeune chanteuse Lorde qui réalise une belle chanson de crédit. De même, la chanson interprétée par Jennifer Lawrence est très jolie et superbement mise en musique. L'aspect musical du film est donc de très bonne facture.

Bon casting, bonne performance

Ce paragraphe est l'occasion de saluer le regretté Philip Seymour Hoffman, qui réalise à nouveau une très bonne performance. Au casting de cet épisode, se rajoute un talent de poids en la personne de Julianne Moore. Ainsi, le casting commence à devenir impressionnant étant donné que la Saga est portée par la super star Jennifer Lawrence, toujours à la hauteur.

En définitive, un épisode plutôt réussi mais qui pâtit de sa dynamique et de son rythme.



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mercredi 12 novembre 2014

Interstellar



Synopsis :

Saison après saison, la vie sur Terre devient de plus en plus difficile. Que cela soit par manque de nourriture ou par manque d'oxygène, l'homme finira par disparaître. La dernière chance pour l'humanité est de trouver refuge ailleurs dans l'univers. Cooper, ancien pilote de la NASA, est tout indiqué pour prendre part à la dernière mission spatiale, mais pour cela, il devra laisser sa famille derrière, sans réelle promesse de retour ni de succès...


Commentaire :

Un film hérité du passé

Christoper Nolan dit s'inspirer d'un "film de Science Fiction ayant bercé son enfance" pour réaliser Interstellar. En vérité, ce film reprend plusieurs constructions de films passés, mais c'est bien entendu de 2001 L'Odyssée de l'Espace dont il est question ici, ne serait-ce que par le sujet traité, et la force avec laquelle il est traité. Le vide / silence spatial rappelle l'oeuvre de Kubrick, tout comme les robots intelligents. Néanmoins, Interstellar porte d'autres aspects remarquables. Nous pouvons par exemple le souligner dans la première partie, avec les grands paysages de champs de maïs, qui rappellent l'Amérique rurale comme elle est filmée dans les années 70. Ce film est tout autant un voyage dans le proche passé que dans l'avenir lointain.

Nécessairement de la Hard SF

Christopher Nolan s'efforçant constamment de réaliser des films réalistes et crédibles, son film de science-fiction s'apparente à de la hard science-fiction, dans le sens où toutes les théories énoncées sont fondées. Le travail de recherche scientifique autour du film est donc très pregnant quitte à faire travailler de temps en temps les méninges du spectateur. En ce sens, Interstellar a un petit côté ésotérique . Pour ce qui est des décors et de l'environnement, le recours à la matière (robots, vaisseaux) au lieu du digital quand cela est possible, contribue à assurer le réalisme voulu par Nolan. Autre exemple, la combinaison spatiale des comédiens pèse vraiment son poids pour accentuer l'effet de réalisme. Le travail de Nolan sur ce point est toujours aussi admirable.

Les hypothèses de SF

Les réflexions que pose le film sur la condition humaine sont intéressantes, notamment lorsqu'il propose ses idées sur la vie en dehors de la Terre. L'idée émise dans le film n'est pas si souvent mise en avant. Concernant les robots, il y a la crainte un moment qu'il soit fait la même réflexion que pour 2001 L'Odyssée de l'Espace, mais le film évite habillement cet écueil, et finit même très habillement par en proposer une contraire. Il n'y a pas 1001 façons de penser les grandes questions liées à l'avenir de l'homme, mais le traitement est tout à fait pertinent et étudié ici.

L'audace par l'imaginaire

Lorsque la science n'a pas les réponses, seul l'imaginaire / la créativité peut combler le désir de connaissance à l'écran. Le dénouement du film présente des éléments dont l'humanité n'a pas connaissance. Souvent, les films s'arrêtent avant cet horizon, mais Nolan ose montrer son interprétation de l'inconnu via le pouvoir du cinéma. Voici toute la puissance de la créativité au septième art!

En définitive, un film intelligent, documenté, qui fait voyager et réfléchir. Cela fait du bien de temps en temps!




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