Les sorties de la semaine

dimanche 20 juillet 2014

Transformers, L'Age de l'extinction


Synopsis :

4 ans après l'attaque de Chicago, les autobots et decepticons sont chassés par les humains afin d'éviter les conflits extraterrestres. Néanmoins, un nouveau protagoniste alien, ni autobot ni decepticon, entre dans le jeu et se met à la recherche d'Optimus Prime avec l'aide des services secrets américains. Optimus Prime, autrefois plus grand allié de l'humanité, est aujourd'hui un clandestin, caché dans la grange du texan Cade Yeager...


Commentaire :

Presqu'un film d'auteur

Il est peut-être choquant de commencer par une telle affirmation, mais "l'image" de Michael Bay est tellement reconnaissable qu'il est possible de parler d'auteur. Ses plans ont une esthétique particulière, lissée et soignée presqu'à l'image des clips musicaux et publicitaires. Il n'est pas question de reprocher à M. Bay de jolis plans mais plutôt de se demander s'il est nécessaire de sublimer tous les plans. En effet, des passages du film ressemblent à des pubs d'agences touristiques. A cela, il suffit de rajouter les voitures, les jolies filles et les explosions, pour être sûr à 150% qu'il s'agit bien d'un film de Michael Bay. Malheureusement, le souci sur ce film est que M. Bay ne semble pas avoir de limite, si bien qu'il y a encore deux fois plus d'explosions et d'humour (gras) que d'habitude. En revanche, il est amusant que Michael Bay soit parfaitement au courant des critiques que suscite sa saga, d'où l'auto-dérision disséminée tout au long du film. Peut-être en remet-il une couche, tout simplement pour montrer qu'il n'a que faire de ces remontrances. 

Un cahier des charges visible

Non seulement le cahier des charges est visible mais en plus il est énorme! Les jouets Hasbro, le public chinois désormais important, une dizaine de placement de produits, la surenchère d'effets voulue vis à vis de Transformers 3 etc etc. Cela produit un film de plus de 2h46 sans réelle cohérence où seul compte l'action. Mark Wahlberg n'arrive pas à s'imposer dans ce déluge d'explosions et il est presque ridicule avec les armes d'Hasbro. D'ailleurs, il n'y a pas que les armes transformers qui ressemblent à des jouets; tous les transformers y ressemblent! Il sera plutôt facile pour Hasbro d'exploiter le filon. Tous ces impératifs font que le film est assez brouillon, avec en plus, plusieurs intrigues qui se déroulent simultanément. Au niveau de sa structure, le film est assez étrange puisqu'il n'y a pas un mais au moins trois climax, la conclusion semblant tout le temps être repoussée. 
En définitive, deux phénomènes viennent abimer ici ce long-métrage; d'une part, Michael Bay ne se restreint pas au niveau de la mise en scène, d'une autre part, il doit composer avec un cahier des charges démesuré. 

Le seul survivant; Optimus Prime

Il est finalement le seul personnage intéressant. De part sa voix (toujours l'excellent Peter Cullen), son design et ses combats, Optimus Prime est le véritable et dernier atout de la saga Transformers. Plus largement, les combats entre robots étant l'attrait premier de la saga, cet opus est sauvé par de beaux combats aux effets spéciaux très réussis. Après tout, on vient pour ça et on n'aura que ça, rien de plus.

12/20




mercredi 2 juillet 2014

Under the Skin


Synopsis :

Une jeune femme parcourt les rues d'Ecosse à bord de sa camionnette. Régulièrement, elle s'arrête pour demander son chemin à des hommes. Derrière une plastique parfaite, cette inconnue n'est rien de ce qu'elle paraît être...


Commentaire :

Ambiance réussie

Autant être franc, ce film de science-fiction / horreur ne nous a pas beaucoup plu. Pourtant, tout n'est pas à jeter. Commençons par le gros point fort du film; son ambiance. C'est particulièrement le mixage sonore aux cordes dissonantes qui est à saluer ici. La bande sonore met déjà mal à l'aise au premier abord, mais lorsque celle-ci est associée à une image choquante, rejouer par la suite, la même mélodie est encore plus efficace. C'est malheureusement la seule astuce du film, car de scènes choquantes, il n'y en a qu'une. Très crue et dérangeante, elle fait véritablement effet, aidée il est vrai par un jump scare. Elle fait partie de ces quelques scènes métaphoriques ou / et expressionnistes, on ne sait pas trop, pendant lesquelles l'environnement disparait et où seuls les corps (de Scarlett Johansson notamment) comptent. Dans un autre registre mais tout aussi intéressant, la scène d'introduction réussie parfaitement à présenter la singularité du film et du personnage principal, et à mettre sur la voie de l'origine extraterrestre des évènements du film (scènes travaillant les formes et dont une en particulier peut représenter une comète ou vaisseau spatial arrivant sur Terre). 

1h47 et c'est déjà bien long

Malheureusement, le caractère trop mystérieux du personnage de Scarlett Johansson et le rythme extrêmement lent du film, finissent par avoir raison de l'attention du spectateur (de nous pour le moins). En effet, l'étrangeté du film et le mystère de l'intrigue n'ont pas suffit à maintenir notre curiosité. En dehors des scènes d'angoisse, l'histoire n'avance pas : elle se répète pour terminer avec une fin sans réponse. Ce film est tout au plus une excursion sensorielle, mais nous n'avons pas compris son message et son intérêt, en dehors de l'exercice plastique/formel. Surement que le cinéaste Jonathan Glazer voulait nous montrer une autre manière de voir le monde et la société humaine. L'Ecosse est certes bien jolie, mais le scénario et la vision du réalisateur nous ont paru trop opaques. Il est néanmoins possible que certains aient les clefs pour comprendre le film et apprécier pleinement son esthétisme. 

8/20
   




mardi 1 juillet 2014

Transcendance


Synopsis :

Dans un avenir proche, l'homme est sur le point d'atteindre la singularité technologique, évènement qui verra la naissance de l'intelligence artificielle (I.A), qui résoudra les problèmes de la civilisation humaine et répondra aux grandes questions de l'univers. Will et Evelyn Caster sont les chercheurs les plus en pointe dans ce domaine. Malheureusement, ces recherches suscitent la crainte et Will est mortellement blessé par un attentat terroriste. La seule solution pour Evelyn de sauver Will est de sauvegarder sa mémoire dans un ordinateur quantique. Néanmoins, cette I.A sera t-elle Will ou tout autre chose ?


Commentaire :

Une réalisation peu transcendante

Wally Pfister réalise son premier long-métrage après avoir longtemps collaboré avec Christopher Nolan en tant que directeur de la photographie. Dans ce rôle, il a même reçu l'Oscar pour Inception. Les plans sont donc évidemment beaux, ce qui n'empêche pas la mise en scène d'être très fonctionnelle et peu audacieuse. Assez dommage pour un sujet qui porte une réflexion, elle, audacieuse. Néanmoins, il est possible d'expliquer, en partie, cette mise en scène minimale par le choix de ne pas donner un avis tranché sur la technologie, nous y reviendrons. Concernant le montage et la structure du film, ils sont parfaitement faits; le film ne contient pas de longueurs et des plans (ou séquences) innocents finissent pas répondre à d'autres au fil de l'histoire.

Un film de réflexion et non d'action

Blockbuster surement, ne serait-ce que par le casting (mention spécial à Morgan Freeman, toujours excellent) et les effets spéciaux, tout ça pour un budget de plus de 100 000 000 d'euros. Il y a de l'action et de l'inédit visuel notamment dans la façon de représenter la nanotechnologie, mais cela n'est pas le coeur de film. L'action est secondaire vis à vis de la réflexion posée sur la technologie. Cela est un peu déroutant, mais un film pensé / réflexif fait parfois aussi plaisir. Nous pourrions néanmoins reprocher au film d'être parfois un peu brouillon, les concepts soulevés étant complexes, il aurait parfois été nécessaire d'être plus clair (notamment à la fin), sur la raison des actions des personnages.

La technologie enfin mise en question

La technologie est le coeur du film de science-fiction. Pour beaucoup de films, la technologie n'est qu'un élément contextuel qui permet aux histoires de prendre vie (Star Wars). Pour d'autres films, la technologie est le coeur du sujet mais avec une réponse déjà toute faite sur son bien-fondé ou non (I Robot). En vérité, ils sont très peu nombreux les films qui posent la question du bien-fait ou non de la technologie sans délivrer une réponse toute faite (citons ici l'excellent Her). Transcendance fait parti de ces films et nous pose la question en nous montrant l'infinité de possibilités que pourrait permettre la singularité technologique. A travers plusieurs groupes aux différents points de vue, le film expose les craintes et les espérances de chacun. On croit bien souvent connaître le "méchant" avant que le point de vue ne soit retourné. Le film nous montre les possibilités effrayantes que permettraient les nouvelles technologies; effrayantes car ces possibilités amènent une omnipotence qui rappelle le totalitarisme. Néanmoins, si aucun dogme extrémiste ne se trouve derrière cette omnipotence, l'I.A peut-elle être une bonne chose pour l'humanité ? La question se pose également puisque face aux possibilités effrayantes se juxtaposent les possibilités presque miraculeuses de la singularité technologique, qui résoudraient bons nombres de problèmes causés par l'homme. Le film finit par esquisser un début de réponse avec le dénouement final mais chacun aura eu le temps d'évaluer les risques et les bénéfices de cet avenir technologique. Cette fin qui ne tranche pas pourra décevoir mais le vrai totalitarisme aurait été choisir pour le spectateur. 

15/20